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Syrie : l'EI abat un avion militaire jordanien et capture son pilote

Le drapeau de l'Etat islamique.[Capture Youtube.]

Le groupe État islamique (EI) a abattu mercredi pour la première fois un avion militaire de la coalition anti-jihadiste en Syrie, trois mois après le début des frappes qui lui ont infligé de lourdes pertes.

 

Les extrémistes ont capturé le pilote, Maaz al-Kassasbeh, un sous-lieutenant de 26 ans, sorti vivant du crash de son appareil, vraisemblablement un F-16.

La Jordanie a confirmé que l'un de ses appareils était "tombé" lors "d'une mission militaire menée par plusieurs avions de l'armée de l'air contre les repaires de l'organisation terroriste EI dans la région syrienne de Raqa". "Le pilote a été pris en otage", a précisé une source du commandement général des forces armés jordaniennes citée par l'agence jordanienne Petra.

La branche de l'EI à Raqa, "capitale" du groupe extrémiste qui contrôle de larges pans de territoire en Irak et en Syrie, a publié sur des sites jihadistes des photos montrant des combattants entourant le pilote capturé.

L'une d'entre elles montre le jeune homme, vêtu seulement d'une chemise blanche, porté par quatre hommes qui le sortent d'une étendue d'eau. Une autre le montre à terre, encerclé par une douzaine d'hommes armés, dont certains affichent leur satisfaction.

 

Avec un missile sol-air

Dans la légende d'une photo qu'il a distribuée, l'EI indique avoir utilisé un missile sol-air muni d'un détecteur infrarouge qui permet au missile de s'accrocher à une source de chaleur, en l'occurrence le réacteur d'un avion.

Pour Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), l'appareil a été abattu par "un missile sol-air vraisemblablement de fabrication russe, pris aux rebelles".

Eliot Higgins, expert dans les armes utilisée durant le conflit, souligne que l'EI possède des missiles de fabrication russe et chinoise, dont le plus répandu est le Sam-7 russe qui se porte à l'épaule.

Le jeune pilote est sorti de l'école de l'armée de l'air Roi Hussein et s'est fraichement marié, selon le site jordanien Saraya, généralement bien informé.

Son père, Youssef al-Kassabeh, a indiqué que le chef de l'armée de l'air jordanienne lui avait assuré que le roi Abdallah II suivait attentivement les efforts menés pour sauver la vie de son fils.

"Je demande au roi de faire revenir mon fils et j'espère que Dieu distillera de la pitié dans le coeur de Daech (acronyme en arabe de l'EI) pour le libérer", a ajouté ce père de quatre garçons et quatre filles.

Nael Moustafa, un militant présent à Raqa, a affirmé à l'AFP via internet que les jihadistes étaient divisés sur le sort de leur otage. "Les Tchétchènes veulent sa mort mais les Irakiens veulent le maintenir en vie. Depuis un certain temps, il existe des dissensions entre eux sur qui doit avoir le commandement", a-t-il dit.

Selon ce militant, la décision sera prise par le Conseil consultatif ("Majlis ach Choura"), une instance où sont représentés toutes les nationalités.

 

26 morts en Irak

La perte de l'avion intervient trois mois après le début des frappes de la coalition en Syrie, le 23 septembre, plus d'un mois après le lancement de la campagne en Irak.

Les États-Unis, qui mènent cette coalition, ont réalisé 85% des frappes aériennes en Syrie, qui ont causé la mort de plus d'un millier de jihadistes, selon l'OSDH, et ont notamment permis de faire reculer l'EI dans la ville kurde de Kobané, dans le nord.

Outre les États-Unis et la Jordanie, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn participent aux frappes en Syrie. L'Australie, la Belgique, la Grande-Bretagne, le Canada, le Danemark, la France et les Pays-Bas prennent part aux frappes en Irak aux côtés des États-Unis.

Dans ce pays, un kamikaze a provoqué mercredi la mort d'au moins 26 combattants luttant contre l'EI en faisant exploser la charge qu'il portait, selon des responsables.

L'attaque, qui a fait aussi 56 blessés, s'est produite près d'une base militaire dans la zone de Madaën, au sud de Bagdad, où des membres des milices anti-jihadistes Sahwa étaient rassemblés pour toucher leurs salaires.

Elle n'a pas été revendiquée dans l'immédiat mais les attentats suicide sont généralement menés par des jihadistes sunnites, notamment le groupe EI.

 

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