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Ukraine, un an de chaos

[SERGEI SUPINSKY / AFP]

L’Ukraine, un an après les premiers troubles, est désormais plongée dans un conflit majeur avec la Russie. Le pire reste peut-être à venir.

 

En un an, l’Ukraine est passée par une révolution, une occupation russe et un conflit meurtrier, dans lequel elle reste toujours enlisée. Le 21 novembre 2013, le gouvernement ukrainien suspendait les négociations sur un accord d’association avec l’Union européenne pour se rapprocher de Moscou. Une décision qui allait provoquer la colère des pro-Européens, et plonger le pays dans une crise inédite. Destitution du président, annexion de la Crimée, affrontements entre séparatistes… L’Ukraine a connu l’une des plus graves crises internationales de ces dernières années.

 

Du Maïdan au Dombass

De novembre 2013 à février 2014, les citoyens pro-européens ont occupé la place du Maïdan (de l’Indépendance), pour réclamer le départ du président pro-russe Viktor Ianoukovitch. Un départ finalement obtenu le 22 février, après plusieurs jours d’affrontements meurtriers (100 personnes sont mortes en trois jours).

Quelques jours après la chute de Ianoukovitch, Moscou a ­engagé des manœuvres militaires à la frontière, allant jusqu’à envahir la Crimée. Le 18 mars, après un référendum, la péninsule était annexée par la Russie. A l’est du pays, plusieurs régions russophones (autour de Donetsk et de Lougansk) ont été prises par des groupes de séparatistes armés.

Soutenus par Moscou, qui assure pourtant ne pas intervenir sur le sol ukrainien, ces rebelles se livrent depuis des mois à une lutte de territoire avec les autorités de Kiev. Un conflit qui, selon les derniers rapports de l’Onu, a fait plus de 4 300 morts et près de 10 000 blessés depuis le mois d’avril.

Soutiens du gouvernement ukrainien, les pays occidentaux ont tenté à plusieurs reprises de trouver une issue à cette crise qui ­inquiète toute l’Europe. Mais ni les ­médiations ni les sanctions économiques n’ont fonctionné. «Le bilan de cette année est tout de même positif dans le sens ou les Ukrainiens se sont révoltés, assure Volodymyr Poselskyy, vice-président de l’association Ukraine dans l’Europe. L’Ukraine vit une année zéro, le début d’une nouvelle histoire.»

 

Vers une guerre totale ?

En septembre dernier, un cessez-le-feu signé entre Kiev et les séparatistes laissait espérer la fin de ce conflit meurtrier. Mais depuis, près de 1 000 personnes ont été tuées dans l’est du pays, et les incursions incessantes de l’armée russe sur le territoire ukrainien font craindre «le retour à une guerre totale», selon l’Onu.

Petro Porochenko, qui a succédé à Ianoukovitch à la présidence du pays, a estimé cette ­semaine qu’il ne voyait pas de solution «militaire» au conflit, mais qu’il n’avait «pas peur d’une guerre avec les troupes russes».

«Le rapport de force est favorable à la Russie, mais elle n’a pas intérêt à s’investir plus, estime ­Volodymyr Poselskyy. Son but est juste de déstabiliser l’Ukraine.» Elle y parvient : le pays se retrouve meurtri, ­divisé, et dans une situation économique si alarmante que même le soutien promis par les pays occidentaux risque d’être insuffisant.

 

 

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