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Madrid retire son projet de loi sur l'IVG

L'ex-ministre espagnol de la Justice, Alberto Ruiz Gallardon. [PEDRO ARMESTRE / AFP]

Reconnaissant ne pas être parvenu à aplanir la polémique qui avait surgi jusqu'au sein de son parti conservateur, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a finalement reculé mardi et retiré le projet de loi qui restreignait fortement le droit à l'avortement.

 

Le ministre espagnol de la Justice, Alberto Ruiz Gallardon, a annoncé mardi sa démission après le retrait du projet de loi supprimant le droit à l'avortement, constesté jusque dans les rangs de la droite au pouvoir.  "La décision que j'ai prise n'est pas seulement d'abandonner le ministère de la Justice, mais aussi d'abandonner la politique au bout de 30 ans", a déclaré le ministre à la presse, reconnaissant qu'il "n'avait pas été capable" de porter jusque devant le Parlement le texte de loi controversé.

"Nous allons continuer à étudier les voies qui permettront à la réforme d'être mieux acceptée mais pour l'instant, j'estime avoir pris la décision la plus sensée", avait déclaré Mariano Rajoy en début d'après-midi.

C'est à la volée, devant les micros qui le suivaient sur un évènement protocolaire, que le dirigeant a sonné le glas d'un projet adopté en Conseil des ministres il y a neuf mois, qui a provoqué une levée de boucliers à gauche et au centre, en Espagne et même au-delà.

Ce projet n'autorisait l'avortement qu'en cas de danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou après un viol, mais excluait les cas de malformation du foetus comme motif valable. Selon la loi actuelle, votée sous le gouvernement socialiste en 2010, les femmes en Espagne peuvent avorter jusqu'à 14 semaines de grossesse.

Finalement, le gouvernement conservateur ne retouchera que l'un des points les plus polémiques du texte, celui qui permettait aux mineures d'avorter sans autorisation de leurs parents.

"Pour l'instant nous pouvons modifier la loi pour que ces jeunes de 16 ou 17 ans ne puissent pas le faire sans l'accord de leurs parents", a indiqué Mariano Rajoy mardi. "Nous ne pouvons pas avoir une loi qui sera modifiée une demi-minute après l'arrivée d'un autre gouvernement", a-t-il ajouté.

L'opposition de gauche et les associations de défense de la femme se sont aussitôt félicitées, le sujet arrivant au sommet des thèmes les plus débattus sur Twitter en Espagne. Tous réclamaient la démission du porteur du projet, le ministre de la Justice Alberto Ruiz Gallardon qui affirmait encore récemment que la loi serait adoptée avant la fin de l'été.

 

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