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Syrie : les djihadistes gagnent du terrain

Image extraite du média jihadiste Al-Baraka news, le 11 juin 2014, montrant des militants de l'EI et leur drapeau noir dans la ville syrienne de Raga [- / Welayat Raqa/AFP/Archives]

Le Sénat américain devrait donner jeudi son feu vert au plan de soutien des rebelles syriens afin de les aider à combattre les djihadistes du groupe Etat islamique (EI), qui gagnent du terrain dans le nord de la Syrie.
 

Le Sénat est appelé à suivre la voie de la Chambre des représentants dominée par les républicains, qui a approuvé mercredi le plan destiné à équiper et à entraîner les rebelles syriens considérés comme modérés.

 Ce programme est le premier volet de la stratégie anti-djihadistes présentée par Barack Obama la semaine dernière. Le président américain avait confirmé mercredi que l'Arabie saoudite jouerait un rôle important en accueillant des troupes de l'opposition syrienne pour les former.

Outre l'aide aux rebelles syriens, les Etats-Unis ont affirmé être prêts à mener des raids aériens pour viser les "sanctuaires" de l'EI en Syrie, ainsi que "ses centres de commandement, ses capacités logistiques et ses infrastructures".
   
 

Avancée de l'EI dans le nord syrien

En vue de ces éventuelles frappes, les jihadistes se sont retirés de plusieurs positions dans la province de Deir Ezzor (est), frontalière avec l'Irak, qu'ils contrôlent en grande partie, selon des militants.

L'EI "a commencé à vider plusieurs de ses bases et positions" dans la province, a indiqué à l'AFP l'un d'eux, Abou Ossama. Les jihadistes ont notamment quitté l'ancien bâtiment du gouvernorat à Deir Ezzor, l'un des plus importants lieux de stockage d'armes de l'EI dans la région, a-t-il ajouté.

Dans le nord en revanche, près de la frontière turque, ils se sont emparés lors des dernières 24 heures de seize villages, prenant en tenaille Aïn al-Arab (Kobane, en kurde), la troisième ville kurde du pays, selon une ONG syrienne.

"L'EI utilise des armes lourdes, son artillerie et ses chars", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). La ville, défendue par des milliers de combattants kurdes, est "désormais prise en tenaille" par l'EI.

Si les jihadistes parviennent à prendre Aïn al-Arab, ils menaceraient les régions kurdes du nord-est syrien.

Dans l'Irak voisin, les jihadistes ont également conquis de larges secteurs au nord de Bagdad depuis une offensive fulgurante en juin qui avait rencontré quasi aucune résistance des forces irakiennes totalement dépassées.

Ces troupes, alliées à des milices chiites et tribus sunnites et appuyées par l'aviation américaine, tentent depuis de regagner du terrain.
   
 

'Combattre sans sacrifice ?'

Les troupes d'élite irakiennes ont combattu mardi et mercredi les jihadistes à moins de 50 km de Bagdad, dans le secteur de Fadhiliya, sans parvenir cependant à y pénétrer, selon un chef de la tribu des Janabi.

Des avions de chasse américains les ont soutenus en frappant des cibles de l'EI au sud de la capitale irakienne, selon l'armée et des chefs tribaux.

Un peu plus de deux ans et demi après le retrait des derniers soldats américains d'Irak, M. Obama a réaffirmé mercredi qu'il n'enverrait pas de soldats américains au sol. Il a ainsi tâché de clarifier les propos du général Martin Dempsey, plus haut gradé américain, qui avait suggéré la veille que des conseillers militaires pourraient être envoyés au combat.

Le président iranien Hassan Rohani, dont le pays chiite est un farouche ennemi du groupe extrémiste sunnite de l'EI, a critiqué le refus des Etats-Unis d'envoyer des troupes au sol. "Est-ce vraiment possible de combattre le terrorisme sans épreuve, sans sacrifice?", a-t-il lancé. "Dans tous les conflits régionaux et internationaux, ceux qui gagnent sont ceux qui sont prêts à se sacrifier".

Outre le fait de présenter une menace régionale, l'EI fait craindre aux pays occidentaux que leurs ressortissants partis combattre dans ses rangs ne constituent un danger potentiel une fois revenus au pays.

L'Australie a annoncé jeudi avoir arrêté 15 personnes et déjoué des assassinats sur son sol projetés par des jihadistes de l'EI, qui auraient notamment eu l'intention de filmer la décapitation de civils.

L'EI s'est taillé une réputation de groupe ultra-violent en enlevant des femmes, en se livrant à des lapidations ou à des décapitations, comme celles récentes de deux journalistes américains et d'un humanitaire britannique.

 

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