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L'UE donne une semaine à Moscou avant de nouvelles sanctions

L'actuel président du Conseil européen Herman Van Rompuy entouré de son successeur Donald Tusk et de la nouvelle chef de diplomatie européenne Federica Mogherini, lors du sommet européen à Bruxelles le 30 août 2014 [John Thys / AFP] L'actuel président du Conseil européen Herman Van Rompuy entouré de son successeur Donald Tusk et de la nouvelle chef de diplomatie européenne Federica Mogherini, lors du sommet européen à Bruxelles le 30 août 2014 [John Thys / AFP]

Les dirigeants européens ont donné dimanche une semaine à la Russie pour changer de cap en Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions.

 

Ils ont aussi désigné deux nouveaux responsables des institutions européennes: le Premier ministre polonais Donald Tusk, partisan de la fermeté vis-à-vis de Moscou, comme président du Conseil, et la jeune ministre italienne Federica Mogherini, adepte d'une ligne moins dure, à la tête de la diplomatie.

"Le Conseil est prêt à prendre de nouvelles mesures significatives", a annoncé le président du Conseil, Herman Van Rompuy, à l'issue d'un sommet européen extraordinaire à Bruxelles.

La Commission européenne a été chargée de les préparer "en urgence". Celles-ci doivent être présentées "d'ici une semaine" et une décision sera prise "en fonction de l'évolution de la situation sur le terrain", a-t-il dit.

L'UE exige notamment de la Russie qu'elle "retire toutes ses forces militaires" d'Ukraine. "Tout le monde est conscient qu'il faut agir rapidement", a souligné M. Van Rompuy.

Washington s'est aussitôt réjoui de cette annonce: "Nous saluons le consensus d'aujourd'hui au Conseil européen (...) pour préparer de nouvelles sanctions à envisager dans les prochains jours", a déclaré la porte-parole de la Sécurité nationale, Caitlin Hayden.

La Chancelière allemande Angela Merkel lors du sommet européen à Bruxelles le 30 août 2014 [Thierry Charlier / AFP]
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La Chancelière allemande Angela Merkel lors du sommet européen à Bruxelles le 30 août 2014

"Nous travaillons étroitement avec l'UE et nos autres partenaires pour tenir la Russie responsable de ses actions illégales en Ukraine, y compris à travers de nouvelles sanctions économiques", a-t-elle ajouté.

Le conflit a franchi une nouvelle étape cette semaine après des informations concordantes sur des incursions de troupes régulières de l'armée russe en Ukraine.

Des consultations entre les 28 vont débuter dès lundi. La chancelière allemande Angela Merkel voulait que des sanctions puissent être prises dès mercredi, avant le sommet de l'Otan au Pays de Galles, selon une source européenne. Mais quelques pays s'y sont opposés en l'absence de précisions sur les secteurs concernés.

Mme Merkel a indiqué que ces sanctions toucheraient des secteurs déjà frappés depuis fin juillet. L'UE avait alors décidé d'imposer pour la première fois à la Russie des sanctions économiques dans quatre secteurs: accès aux marchés financiers, armement et technologies sensibles dans le domaine de l'énergie, biens à usage civil susceptibles d'avoir un usage militaire.

 

- 'Impact visible' -

 

"Elles ont déjà eu un impact visible sur l'économie russe", a assuré M. Van Rompuy. De nouveaux noms pourraient aussi être ajoutés à la liste des personnes et entités visées par des sanctions ciblées.

Le président ukrainien Petro Porochenko lors du sommet européeen à Bruxelles le 30 août 2014 [John Thys / AFP]
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Le président ukrainien Petro Porochenko lors du sommet européeen à Bruxelles le 30 août 2014

"Nous pourrions nous retrouver dans une situation (...) de non-retour si l'escalade se poursuit", a mis en garde le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Vendredi, il avait averti au téléphone le président Vladimir Poutine que toute nouvelle "déstabilisation" de l'Ukraine aurait un "coût élevé" pour la Russie.

"Nous sommes trop près de la frontière où il n'y aurait pas de retour", a lui aussi souligné samedi le président ukrainien Petro Porochenko, invité à s'exprimer devant ses homologues européens. Il a accusé la Russie d'avoir envoyé "des milliers" de soldats et "des centaines de chars" sur le territoire ukrainien, ce que Moscou nie catégoriquement.

Pour la présidente lituanienne Dalia Grybauskaité, "la Russie est en état de guerre avec l'Ukraine, un pays qui veut faire partie de l'Europe, ce qui signifie que Moscou est pratiquement en guerre contre l'Europe".

Des combattants loyalistes ukrainiens montent la garde autour de Marioupol dans la crainte d'une attaque des séparatistes, le 30 août 2014 [Francisco Leong / AFP]
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Des combattants loyalistes ukrainiens montent la garde autour de Marioupol dans la crainte d'une attaque des séparatistes, le 30 août 2014

Elle faisait partie des rares dirigeants européens qui ont plaidé, en vain, pour la fourniture à Kiev de matériel militaire.

Sur le terrain, le responsable séparatiste Alexeï Mozgovoï a affirmé samedi que les insurgés contrôlaient désormais près de 50% du territoire des régions de Donetsk et de Lougansk après les récents succès de leur contre-offensive.

Les rebelles se préparent à lancer une nouvelle grande offensive contre les forces gouvernementales dans l'est de l'Ukraine, temporisant toutefois une éventuelle attaque sur le port stratégique de Marioupol, à près de 100 km au sud de leur bastion de Donetsk.

Par ailleurs, le "groupe de contact" sur la crise en Ukraine se réunira lundi à Minsk, a annoncé samedi le ministère biélorusse des Affaires étrangères. Des représentants de l'Ukraine, de la Russie et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) participeront aux discussions.

De son côté, le ministre ukrainien de l'Intérieur, Arsen Avakov, a déclaré qu'une partie des soldats ukrainiens assiégés par les rebelles prorusses à Komsomolsk étaient "sortis" de leur encerclement. A Ilovaïsk, où plusieurs centaines de soldats sont également encerclés par les insurgés depuis plus d'une semaine, le commandant d'un bataillon de volontaires a affirmé qu'un couloir avait été négocié pour leur permettre de sortir à condition de laisser les armes lourdes aux rebelles.

La Russie a de son côté fait savoir samedi qu'elle souhaitait organiser un "pont humanitaire" pour envoyer de l'aide dans les zones de l'est de l'Ukraine sinistrées par le conflit.

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