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Afghanistan: Karzaï, sans successeur, a déjà fait ses cartons

Hamid Karzaï à Kaboul le 19 aout 2014 [Wakil Kohsar / AFP/Archives] Hamid Karzaï à Kaboul le 19 aout 2014 [Wakil Kohsar / AFP/Archives]

Le président afghan Hamid Karzaï a fait ses cartons pour quitter le palais présidentiel malgré l'absence de successeur, la dispute entre les deux prétendants n'étant pas résolue à un peu moins d'une semaine de la date d'investiture, a indiqué jeudi à l'AFP son porte-parole.

"Le président a déjà fait ses cartons, il y a plusieurs jours", a déclaré Aimal Faizi. "Beaucoup de meubles restent car ils appartiennent au palais, mais ses effets personnels ont été emballés. En particulier ses livres auxquels il tient beaucoup", a ajouté M. Faizi.

"Il a une bonne collection de livres en tout genre, nouveaux ou très anciens et historiques", a encore précisé le porte-parole avant d'ajouter que le président Karzaï, qui vit au palais depuis 2002, est "prêt à quitter le palais" pour une nouvelle résidence à Kaboul.

Le président Karzaï vit dans ce palais hautement sécurisé en raison des menaces d'assassinat avec sa femme Zinat et ses trois enfants.

Parallèlement, les préparatifs pour la cérémonie d'investiture du futur président sont en cours au palais présidentiel.

"La liste des invités est déjà prête et nous avons communiqué cette liste aux deux candidats afin qu'ils puissent y ajouter des noms", a précisé M. Faizi.

La cérémonie devrait rester "nationale", selon M. Faizi, car le protocole exige d'envoyer les cartons d'invitation aux responsables étrangers au moins deux semaines à l'avance.

M. Karzaï, qui a effectué deux mandats à la tête de l'Afghanistan, ne pouvait en briguer un troisième, selon les termes de la Constitution.

Mais le processus électoral restait grippé jeudi, le candidat Abdullah Abdullah ayant décidé de ne pas reconnaître les résultats issus de l'audit des 8,1 millions de vote du deuxième tour du 14 juin destiné à éliminer la fraude. Selon lui, les critères d'élimination des votes frauduleux ne sont pas assez rigoureux.

L'objectif est de départager hors de tout doute M. Abdullah et son rival Ashraf Ghani afin de proclamer un président légitime pour diriger le pays au moment où les forces de l'Otan s'apprêtent à plier bagages après 13 années de guerre.

Si l'élection semble acquise à M. Ghani, arrivé largement en tête du deuxième tour avec un million de voix d'avance, M. Abdullah joue son va-tout pour tenter au moins d'obtenir une influence significative dans le prochain gouvernement.

Face à la situation de blocage, le porte-parole de M. Karzaï a précisé jeudi que "le président fait de son mieux pour parvenir à un épilogue responsable au processus électoral avant la fin de ce mois, de façon à ce que nous puissions avoir une investiture immédiatement après que le nom du nouveau président soit proclamé".

Si la situation se débloque d'ici à la semaine prochaine avec la désignation d'un nouveau président et une investiture le 2 septembre comme prévu par M. Karzaï, son successeur sera en mesure de se rendre au sommet de l'Otan au Pays de Galles les 4 et 5 septembre.

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