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Ecosse: les indépendantistes en quête d'élan

Alex Salmond (d), chef de file des séparatistes, et Alistair Darling (g), à la tête de la campagne "Better Together" lors d'un débat télévisé à Glasgow, le 25 août 2014 à quelques semaines du référendum sur l'indépendance de l'Ecosse [David Cheskin / Pool/AFP] Alex Salmond (d), chef de file des séparatistes, et Alistair Darling (g), à la tête de la campagne "Better Together" lors d'un débat télévisé à Glasgow, le 25 août 2014 à quelques semaines du référendum sur l'indépendance de l'Ecosse [David Cheskin / Pool/AFP]

Le processus de vote par correspondance s'est ouvert mardi à trois semaines du référendum d'indépendance en Ecosse, alors que les partisans du "oui" jusqu'ici à la traîne paraissaient revigorés par la performance de leur chef de file Alex Salmond lors d'un ultime débat télévisé.

Environ 700.000 personnes ont choisi la voie postale et vont recevoir dans les deux prochains jours un bulletin qu'ils pourront remplir et renvoyer aussitôt. Ils font partie des quelque 4,2 millions d'électeurs résidents en Ecosse autorisés à prendre part à la consultation organisée le 18 septembre. Les Ecossais de la diaspora ne bénéficient pas de ce droit.

La question soumise au référendum historique est ainsi formulée: "L'Ecosse doit-elle être un pays indépendant?"

Si les premiers électeurs - âgés de 16 ans ou plus - pourront exprimer leur vote dès cette semaine, le dépouillement n'aura lieu qu'après la fermeture des bureaux de vote le 18 septembre à 21h00 GMT.

A l'attaque de la dernière ligne droite, les sondages continuent d'accorder une avance conséquente, d'une douzaine de points en moyenne, au camp du "non" à l'indépendance qui, historiquement, a toujours eu la main face aux indépendantistes.

Mais ces derniers espèrent encore renverser la tendance grâce aux indécis (environ 12% des personnes sondées). Et espèrent avoir trouvé un tremplin avec la prestation combative de leur leader, Alex Salmond, lors du deuxième et dernier débat télévisé face à l'ancien ministre britannique des Finances, Alistair Darling, avocat du "non".

Battu par M. Darling lors du premier débat, le 5 août, le charismatique Premier ministre écossais a décroché lundi soir une victoire écrasante (71% à 29% selon un sondage express du Guardian et de l'Institut ICM) devant les caméras de la BBC.

Les quotidiens écossais insistaient tous mardi sur le "sursaut" du chef de file des indépendantistes au cours d'un débat qu'ils ont trouvé "bruyant" voire "brutal", à cause d'abord de "l’agressivité retrouvée" d'Alex Salmond.

"Salmond contre-attaque", titre le Herald, alors que l'édition écossaise du Sun illustre sa Une par ce jeu de mot: "Not tonight Darling" (pas ce soir chéri).

Le ton est identique dans la presse de Londres. Elle souligne que M. Salmond a trouvé, en présentant "pas un mais trois plans B" sur la monnaie qu'utiliserait une Ecosse indépendante, une bonne formule pour faire oublier sa pâle prestation au premier débat.

Le Times insiste sur la pugnacité de M. Salmond. Le Guardian acquiesce en soulignant que le champion du "oui" a mis son adversaire "sur la défensive". Le Daily Mail prend moins de gants et estime qu'il a tout bonnement "écrasé" l'ancien ministre travailliste.

Pour autant, la prudence reste de mise quant à l'impact du face-à-face. "Attention à ne pas surinterpréter les sondages qui, j'en suis certain, vont donner Salmond vainqueur du débat. Darling avait nettement remporté le premier mais c'est la campagne pour le "oui" qui a ensuite vu ses intentions de vote progresser", a ainsi écrit Nick Robinson, chef du service politique de la BBC, dans son analyse à chaud.

"La plupart des commentateurs vont conclure à une victoire de M. Salmond. Mais de là à savoir si c'est suffisant pour faire bouger les chiffres est une toute autre histoire", abonde John Curtice, professeur en sciences politiques à la Strathclyde University.

En attendant de voir si le sursaut du leader séparatiste peut offrir un nouvel élan à la campagne des indépendantistes, John Curtice pense que le débat aura servi au moins à une chose: "à remonter le moral de tous les supporters du oui".

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