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Chine: huit personnes exécutées pour des "attentats terroristes" liés au Xinjiang

Des forces de sécurité chinoises à Hetian, dans la région musulmane du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, le 6 juin 2014 [ / AFP/Archives] Des forces de sécurité chinoises à Hetian, dans la région musulmane du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, le 6 juin 2014 [ / AFP/Archives]

Huit personnes ont été exécutées en Chine pour des "attentats terroristes" liés aux troubles affectant la région du Xinjiang (nord-ouest), dont l'attentat-suicide sur la place Tiananmen à Pékin en octobre 2013, a rapporté l'agence Chine nouvelle.

Selon l'agence officielle, les huit condamnés étaient impliqués dans cinq affaires liées au Xinjiang, où Pékin accuse des militants séparatistes d'être responsables d'une série d'attentats commis en Chine ces derniers mois.

Le Xinjiang, une région autonome riche en ressources naturelles, est peuplé en majorité d'Ouïghours, des musulmans turcophones dont une partie est hostile au pouvoir de Pékin.

Le 28 octobre 2013, les auteurs de l'attentat - trois extrémistes ouïghours, selon la police - avaient foncé dans la foule et précipité leur voiture chargée de bidons d'essence contre l'entrée de la Cité interdite.

Deux touristes avaient été tués et 40 blessés, fauchés par le véhicule où avaient ensuite été retrouvés les corps des trois assaillants. Le 16 juin, trois personnes avaient été condamnées à mort pour complicité dans cette affaire. Elles ont été identifiées par Chine nouvelle comme Huseyin Guxur, Yousoup Wherniyas et Yousoup Ehmet. Les cinq autres exécutions résultaient de condamnations pour création d'organisation terroriste, attaques contre la police et fabrication d'explosifs.

Chine nouvelle, qui cite les services de communication du gouvernement du Xinjiang, n'a pas précisé la date des exécutions.

Ces sentences s'inscrivent dans une campagne de répression musclée annoncée par Pékin après l'attentat du marché d'Urumqi le 22 mai.

Ce jour-là, deux véhicules tout-terrain avaient foncé dans la foule sur un marché de la capitale du Xinjiang, leurs occupants jetant des explosifs. L'attaque avait fait 39 morts et une centaine de blessés. Les quatre assaillants avaient également été tués.

En réaction, le gouvernement avait annoncé une vaste campagne de lutte antiterroriste, qui s'est traduite par des dizaines d'interpellations, des condamnations de masse, des exhibitions publiques de "terroristes" et des exécutions suivant des procès expéditifs.

En mars, un massacre à l'arme blanche attribué à des militants ouïghours avait fait 29 morts et 143 blessés dans une gare de Kunming, dans le Yunnan (sud).

Des opposants en exil accusent Pékin d'être responsable de la situation, en raison de sa politique sécuritaire répressive, de l'implantation de millions de Hans, l'ethnie majoritaire en Chine et de l'oppression culturelle contre les minorités.

Le gouvernement, au contraire, met en exergue l'harmonie ethnique du Xinjiang et soutient que son action a amélioré la qualité de vie et développé l'économie de la région.

En juillet 2009, des violences --les plus meurtrières depuis des décennies-- opposant Ouïghours et Hans avaient fait près de 200 morts, dont une majorité de Hans, et 1.600 blessés, et avaient donné lieu à des centaines d'arrestations.

Le nombre des exécutions pratiquées en Chine chaque année est tenu secret, mais selon certaines estimations indépendantes, environ 3.000 condamnés y ont été exécutés en 2012 --soit davantage que dans tous les autres pays du monde réunis.

L'usage de la force pour obtenir des aveux et des procédures policières expéditives y conduisent régulièrement à des erreurs judiciaires, insistent des organisations de défense des droits de l'Homme.

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