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Ukraine : l'occident et Kiev condamnent l'"escalade" de la Russie

Un homme ouvre la grille du poste de douane au convoi de camions transportant de l'aide humanitaire le 22 août 20 à Izvarino à la frontière russo-ukrainienne [Sergey Venyavsky / AFP] Un homme ouvre la grille du poste de douane au convoi de camions transportant de l'aide humanitaire le 22 août 20 à Izvarino à la frontière russo-ukrainienne [Sergey Venyavsky / AFP]

Les pays occidentaux et Kiev ont fermement condamné la décision de la Russie de faire franchir la frontière russo-ukrainienne à un convoi de camions transportant de l'aide humanitaire, qui est arrivé vendredi soir dans le bastion rebelle de Lougansk dans l'est de l'Ukraine.

 

Kiev, qui a refusé cette aide russe, a parlé d'"invasion".

Par ailleurs deux civils ont été tués samedi dans le centre de Donetsk, chef-lieu des insurgés prorusses de l'est du pays après des tirs d'artillerie, a rapporté un journaliste de l'AFP. Leurs corps étaient recouverts de draps ensanglantés dans une rue du centre-ville. De très fortes explosions ont ébranlé le centre de Donetsk vers 06H00 (03H00 GMT).

Lors d'une conversation téléphonique vendredi, révélée par la Maison Blanche dans un communiqué, le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel ont estimé que la Russie s'était engagée dans une "dangereuse escalade", faisant part de leur "inquiétude" face à la forte présence militaire russe à la frontière et sur le territoire ukrainien.

Ils ont insisté sur "l'importance d'un cessez-le-feu bilatéral accompagné d'une fermeture de la frontière et d'un contrôle effectif de la frontière" russo-ukrainienne.

L'envoi de ces 300 camions constitue une "provocation supplémentaire et une violation de la souveraineté de l'Ukraine et de l'intégrité de son territoire", sont convenus M. Obama et Mme Merkel. Washington avait exigé plus tôt que Moscou retire "immédiatement" son convoi humanitaire, sous peine de nouvelles sanctions.

L'Otan a dénoncé "une violation flagrante" par la Russie de ses engagements internationaux et de la "souveraineté" de l'Ukraine.

De son côté, l'Union européenne a "déploré" la décision de Moscou, qui après une semaine d'attente a unilatéralement décidé d'envoyer en Ukraine les camions blancs, chargés selon elle de 1.800 tonnes d'aide humanitaire destinée à la population civile de l'Est de l'Ukraine. Mais selon Kiev ces camions seraient quasi-vides.

 

- L'ONU inquiète -

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni vendredi en urgence, à la demande de la Lituanie. A l'issue de ces consultations à huis clos, l'ambassadeur britannique Lyall Grant, en tant que président du Conseil, a fait état d'une "vaste inquiétude sur ce que beaucoup ont qualifié d'action illégale et unilatérale de la Fédération de Russie", pouvant conduire à une escalade.

"Il s'agit d'une invasion directe", avait plus tôt réagi le chef des services de sécurité ukrainiens Valentin Nalivaïtchenko, en promettant cependant que l'aviation ne bombarderait pas le convoi russe. "Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que cela n'ait pas de conséquences plus graves", a assuré le président ukrainien Petro Porochenko.

Kiev craint que ce convoi, qui se déplace en territoire rebelle en proie à des combats intenses, ne fasse l'objet d'une "provocation" qui pourrait servir de prétexte à une intervention militaire russe.

Le président russe Vladimir Poutine a expliqué que tout nouveau retard du convoi aurait été "inacceptable", dans un entretien téléphonique avec Angela Merkel.

Mme Merkel doit se rendre samedi à Kiev, où elle sera reçue par le président ukrainien Porochenko pour une visite hautement symbolique à la veille de la fête de l'indépendance de l'Ukraine qui donnera lieu à un défilé militaire dans la capitale.

 

- Des véhicules vides selon Kiev -

Après une semaine d'attente du côté russe de la frontière, les 300 camions blancs sont arrivés vendredi soir dans le fief rebelle de Lougansk, a annoncé la télévision d’État russe.

Les autorités de la ville ont à plusieurs reprises dénoncé une situation humanitaire "critique", car elle est sans eau courante, sans électricité et sans réseau téléphonique depuis bientôt trois semaines.

Les autorités ukrainiennes, dont les gardes-frontières n'ont pu inspecter que 34 des 300 camions, ont évoqué des "véhicules vides". "Dans l'un des (camions) KamAZ qui peut transporter 25 tonnes, nous avons trouvé 800 kilogrammes de thé. Les 33 autres camions étaient chargés au maximum de huit tonnes" d'aide, a assuré le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk.

La Croix-Rouge, qui devait se charger de la distribution de l'aide à Lougansk, n'a finalement pas accompagné le convoi, faute de garanties suffisantes concernant sa sécurité.

L'offensive des forces ukrainiennes se poursuivait vendredi dans plusieurs localités autour des fiefs des insurgés de Donetsk et Lougansk, notamment pour le contrôle de la localité stratégique d'Ilovaïsk.

Un porte-parole militaire ukrainien a affirmé que deux colonnes d'équipements militaires lourds russes avaient été aperçues sur la route de Lougansk, dans les localités de Molodogardiïsk et de Davydo-Mykilske.

 

- Consul honoraire tué -

Le chef de la diplomatie lituanienne en visite à Kiev a annoncé, sur son compte Twitter, que le consul honoraire de son pays à Lougansk avait été "kidnappé et tué" par les rebelles prorusses, sans préciser quand.

 
Sur le front diplomatique, le président ukrainien Petro Porochenko espère convaincre lors d'un sommet régional à Minsk mardi son homologue russe Vladimir Poutine de "retirer les combattants" rebelles de l'est du pays.

Le contrôle de la frontière russe est l'un des objectifs prioritaires de l'armée ukrainienne, par laquelle transitent, selon Kiev et certains pays occidentaux, armes et mercenaires qui vont renforcer les rangs des insurgés.

 

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