Alors que les camions du convoi humanitaire russe sont arrivés ce vendredi 22 août dans le bastion rebelle de Lougangsk (est de l'Ukraine), les Etats-Unis, l'UE et l'Otan ont dénoncé la décision de Moscou de passer la frontière sans l'accord de Kiev. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit.
Après une semaine d'attente et sans l'accord des autorités de Kiev, la Russie a décidé ce vendredi 22 août de faire entrer sur le territoire ukrainien ses camions chargés, selon Moscou, de 1.800 tonnes d'aides humanitaires. Dans la soirée, le convoi était arrivé dans la ville de Lougangsk, tenue par les séparatistes prorusses.
L'entrée du convoi en territoire ukrainien a provoqué l'indignation de la communauté internationale tandis que le chef des services de sécurité ukrainiens, Valentin Nalivaïchenko, a dénoncé une "invasion directe".
Ainsi, l'Union européenne, par la voix du porte-parole du service diplomatique Sébastien Brabant, a "déploré" la décision de Moscou, dénonçant une "claire violation de la frontière ukrainienne".
Menaces de nouvelles sanctions
Les Etats-Unis ont "exigé"que la Russie "retire immédiatement" le convoi humanitaire sous peine de nouvelles sanctions. L'envoi de ces camions "constitue une violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a déclaré le contre-amiral John Kirby, porte-parole du Pentagone.
"La Russie doit immédiatement retirer ses véhicules et son personnel du territoire ukrainien", a-t-il ajouté, tout en menaçant Moscou de nouvelles sanctions internationales.
"Approfondir la crise dans la région"
L'Otan a également "condamné" l'entrée de ce convoi sans accord ukrainien "ni aucune implication du Comité international de la Croix-Rouge", estimant qu'il constitue "une violation flagrante des engagements internationaux de la Russie" et une "violation supplémentaire de la souveraineté ukrainienne par la Russie", a affirmé Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l'Otan, dans un communiqué.
"Cela ne peut qu'approfondir la crise dans la région", a-t-il jugé.
Et de souligner : "Le mépris des principes humanitaires internationaux soulève de nouvelles questions quant à savoir si l'objectif réel de ce convoi est d'aider les civils ou d'apporter des fournitures aux séparatistes armés".
Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU
Face à ce nouveau regain de tension, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit ce vendredi, à la demande de la Lituanie.
Dans un courrier adressé aux membres du Conseil, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a souligné que "'inquiétude est grande car jusqu'à présent ni la partie ukrainienne ni la Croix-Rouge ne savent ce que contient ce convoi".