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L'Europe entend réagir à la "barbarie" des jihadistes de l'Etat islamique

Le Premier ministre britannique David Cameron à Londres le 20 août 2014 [Leon Neal / AFP] Le Premier ministre britannique David Cameron à Londres le 20 août 2014 [Leon Neal / AFP]

Les principales puissances européennes, horrifiées par l'annonce de la décapitation d'un reporter américain, ont affirmé mercredi vouloir réagir à la "barbarie" des jihadistes de l'Etat islamique, qui tentent d'étendre leur "califat" en Irak et en Syrie.

Tandis que le président français François Hollande veut proposer à ses partenaires une conférence sur la sécurité en Irak et la lutte contre l'Etat islamique (EI), l'Allemagne a annoncé, après de longues hésitations, être "prête" à livrer "le plus rapidement possible" des armes aux Kurdes faisant rempart aux jihadistes, une mesure annoncée la semaine dernière par Paris.

L'Italie a également annoncé mercredi qu'elle va leur livrer des armes légères.

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont cautionné vendredi les livraisons d'armes aux combattants kurdes, la décision de livrer des armes revenant toutefois à chaque Etat membre. Après une offensive fulgurante, l'EI, accusé de nombreuses atrocités, a proclamé fin juin un "califat" sur les territoires qu'il contrôle, du nord de la Syrie à l'est de l'Irak. Washington a commencé à bombarder le 8 août les positions des jihadistes en Irak.

Le Premier ministre britannique David Cameron a de son côté interrompu ses vacances pour présider une série de réunions d'urgence sur "la menace posée par les terroristes de l'EI", après l'annonce de l'exécution sommaire par l'EI du journaliste américain James Foley.

La chancelière allemande Angela Merkel à Berlin le 20 août 2014 [Odd Andersen / AFP]
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La chancelière allemande Angela Merkel à Berlin le 20 août 2014

La chancelière allemande Angela Merkel s'est dite "bouleversée" par le sort du reporter américain de 40 ans, dont le groupe de jihadistes ultra-radicaux revendique l'exécution dans une vidéo diffusée mercredi. James Foley avait été enlevé par des hommes armés en novembre 2012 en Syrie.

"On a affaire à une barbarie qui utilise la peur et la menace", a déclaré le porte-parole du gouvernement français Stéphane Le Foll. "On doit tout faire pour se mobiliser, c'est l'objectif et la démarche française à l'échelle européenne et à l'échelle internationale", a-t-il poursuivi.

Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a pour sa part exprimé son "indignation" face à un "assassinat ignoble" après l'annonce de la décapitation de ce reporter en représailles aux frappes américaines. Il "renforce notre détermination à lutter contre l'Etat islamique", a poursuivi M. Fabius.

- 'Une stratégie globale'contre l'EI -

Dans un entretien mercredi au quotidien Le Monde, François Hollande a estimé que "nous devons faire face, non pas à un mouvement terroriste comme Al-Qaïda, mais à un quasi-Etat terroriste, l'Etat islamique. Nous ne pouvons plus nous en tenir au traditionnel débat, intervention ou non-intervention".

Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius à l'Elysée à Paris le 20 août 2014 [Bertrand Guay / AFP]
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Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius à l'Elysée à Paris le 20 août 2014

Evoquant sa proposition d'une conférence internationale le président français a précisé qu'il faut "envisager une stratégie globale contre ce groupe qui s’est structuré, qui dispose de financements importants et d’armes très sophistiquées, et qui menace des pays comme l’Irak, la Syrie ou le Liban".

Devant les parlementaires français, M. Fabius a souhaité que tous les pays de la région moyen orientale, y compris l'Iran, ainsi que les 5 permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, participent à une action commune contre l'EI.

Le chef de l'Etat français dénonce par ailleurs la responsabilité de la communauté internationale dans la situation actuelle en Syrie, où un sanglant conflit contre le régime de Bachar al-Assad a fait plus de 170.000 morts et neuf millions de déplacés depuis mars 2011.

"La communauté internationale porte une responsabilité très grave dans ce qui se passe en Syrie", selon François Hollande.

Le président américain Barack Obama à Martha's Vineyard dans le Massachusetts le 20 août 2014 [Nicholas Kamm / AFP]
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Le président américain Barack Obama à Martha's Vineyard dans le Massachusetts le 20 août 2014

"Si, il y a deux ans, il y avait eu une action pour installer une transition, nous n'aurions pas eu l'Etat islamique. Si, il y a un an, il y avait eu une réaction des grandes puissances à la hauteur de l'utilisation (par le président Bachar al-Assad) des armes chimiques, nous n'aurions pas été face à ce choix terrible entre un dictateur et un groupe terroriste, quand les rebelles méritent tout notre soutien", a-t-il poursuivi.

Les Occidentaux soutiennent la rébellion contre le régime de Damas mais refusent officiellement de lui envoyer des armes létales, affirmant craindre que les armes tombent dans les mains de rebelles extrémistes comme ceux du Front al-Nosra, lié à Al-Qaïda, ou de l'EI.

Le président américain Barack Obama avait renoncé à la dernière minute à frapper la Syrie lors de l'été 2013, alors que la France s'était dite prête à une offensive avec les Etats-Unis.

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