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Gaza : entrée en vigueur d'une nouvelle trêve

Des familles palestiniennes quittent leurs maisons détruites pour s'abriter dans un bâtiment de l'Onu le 18 juin 2014 à Hanoun dans la Bande de Gaza [Thomas Coex / AFP] Des familles palestiniennes quittent leurs maisons détruites pour s'abriter dans un bâtiment de l'Onu le 18 juin 2014 à Hanoun dans la Bande de Gaza [Thomas Coex / AFP]

Un nouveau cessez-le-feu est entré en vigueur dans la bande de Gaza pour 24 heures jusqu'à mardi minuit (21H00 GMT), aux termes d'un accord obtenu in extremis au Caire entre Israéliens et Palestiniens.

 

Les délégués des deux camps qui négocient au Caire par l'entremise des Egyptiens "se sont mis d'accord pour prolonger de 24 heures" le cessez-le-feu, a annoncé un haut responsable palestinien au Caire lundi soir, une heure seulement avant minuit et l'expiration de la trêve en cours.

Un responsable israélien a ensuite, sous couvert de l'anonymat également, confirmé cette prorogation, convenue, a-t-il dit, "à la demande de l'Egypte, pour permettre la poursuite des négociations".

Au-delà de la prolongation annoncée, on ignore l'état des discussions censées produire non plus une pause limitée, mais une trêve durable entre des parties aux exigences apparemment inconciliables.

L'incertitude est restée totale jusqu'au dernier moment sur une prolongation du cessez-le-feu observé depuis le 11 août, après des hostilités qui ont fait plus de 2.000 morts côté palestinien et près de 70 côté israélien en un mois.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu le 17 août 2014 à Jérusalem [Emil Salman / POOL/AFP/Archives]
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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu le 17 août 2014 à Jérusalem

Tandis que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu faisait monter la pression en public, des informations en provenance du Caire faisaient état d'avancées et de consultations sur une proposition égyptienne.

"Nous sommes prêts à tous les scénarios (...) L'armée est prête à frapper avec force si les tirs reprennent", a prévenu M. Netanyahu lors d'une réunion avec son ministre de la Défense Moshé Yaalon, symboliquement tenue à Ashdod, ville du sud d'Israël atteinte par les roquettes palestiniennes tirées de Gaza.

"Les menaces de Netanyahu n'ont aucune valeur", a répliqué un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri.

- "On a fait des progrès" -

 

Peu après cependant, un haut responsable de la délégation palestinienne indiquait que les Egyptiens avaient soumis "un projet qui a été accueilli avec beaucoup de souplesse par les deux parties. On a fait des progrès".

Azzam al-Ahmad, le chef de la délégation palestinienne, le 16 août 2014 au Caire [Abbas Momani / AFP/Archives]
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Azzam al-Ahmad, le chef de la délégation palestinienne, le 16 août 2014 au Caire

Les Israéliens et les islamistes palestiniens du Hamas qui contrôlent Gaza forment des exigences aussi difficilement compatibles que la démilitarisation de l'enclave pour les premiers, la levée du blocus israélien pour les seconds.

Le Hamas, auquel Israël vient de livrer bataille dans la bande de Gaza et qui est considéré comme une organisation "terroriste" aussi bien par Israël que par l'Union européenne et les Etats-Unis, négocie au Caire au sein d'une délégation comprenant le Jihad islamique et le Fatah du président Mahmoud Abbas.

Israël et le Hamas ainsi que les autres organisations palestiniennes discutent à présent au Caire d'une proposition égyptiennne par laquelle les belligérants s'engageraient à un arrêt total des hostilités mais qui prévoit aussi une série de dispositions touchant à la réouverture de la bande de Gaza, asphyxiée économiquement par un blocus israélien, selon un document que l'AFP a consulté.

Selon ce texte, les frontières entre Israël et Gaza seraient ouvertes plus largement; les zones tampons à l'intérieur du territoire disparaîtraient; les zones de pêche des Gazaouis seraient étendues de six à douze miles nautiques au moins; Israël aiderait à l'aide humanitaire et aux réparations; l'Autorité palestinienne dirigerait en coordination avec Israël et les organisations internationales l'entrée dans le territoire des matériaux nécessaires à la reconstruction, une disposition semble-t-il destinée à rassurer Israël, inquiet d'un détournement de ces matériaux pour lui nuire.

Des sujets aussi épineux que l'ouverture d'un port et d'un aéroport, à laquelle les Israéliens sont opposés, ou la restitution des corps de deux soldats israéliens morts en échange de la libération de détenus palestiniens, seraient remis à un mois, "après le retour du calme et de la stabilité".

 

- Une "deuxième chance" aux discussions -

 

Les Israéliens et les Palestiniens s'engageraient globalement à cesser toutes les hostilités, et plus précisément pour les Palestiniens à cesser de construire des tunnels débouchant en Israël et de tirer des roquettes, dit ce projet de texte dans ce qui ressemble le plus à une réponse à l'exigence israélienne primordiale de démilitarisation de Gaza.

De jeunes palestiniens assistent à un rassemblement en faveur du Hamas, le 17 août 2014 dans la bande de Gaza [Said Khatib / AFP]
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De jeunes palestiniens assistent à un rassemblement en faveur du Hamas, le 17 août 2014 dans la bande de Gaza

La question est de savoir si les uns et les autres s'accorderont dans les 24 heures sur une formule qui leur convienne.

Tout le monde ne semblait pas y trouver son compte. "Les négociations ont rencontré des difficultés à cause de l'obstination de l'occupant", Israël, a dit Ezzat al-Rishq, un haut responsable du Hamas, la trêve a été prolongée "parce que les médiateurs (égyptiens) l'ont demandé pour donner une deuxième chance" aux négociations.

Un échec des négociations ne signifierait pas nécessairement une reprise immédiate des hostilités. L'idée d'une cessation de fait des combats sans accord de cessez-le-feu est dans l'air depuis quelque temps en Israël.

Mais chacun des protagonistes est conscient que, sans accord de fond, les hostilités pourraient vite reprendre dans un territoire qui subit sa troisième guerre en six ans.

Les autorités sanitaires de l'enclave palestinienne ont rappelé l'un des enjeux majeurs en annonçant que le bilan humain de l'offensive lancée par Israël le 8 juillet est monté à 2.016 morts palestiniens à Gaza où, malgré le cessez-le-feu, de nouveaux corps ont été découverts dans les décombres du territoire dévasté et des victimes ont succombé à leurs blessures.

Parmi les morts figurent 541 enfants et 250 femmes, a précisé le ministère de la Santé.

Dans le camp opposé, 64 soldats israéliens ont été tués, dont cinq par des "tirs amis" venus de leurs rangs, ainsi que trois civils.

 

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