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Un avion ukrainien abattu avant une réunion diplomatique

Un convoi russe de camions humanitaires s'approche du point de passage à la frontière avec l'Ukraine, le 17 août 2014 [Dmitry Serebryakov / AFP] Un convoi russe de camions humanitaires s'approche du point de passage à la frontière avec l'Ukraine, le 17 août 2014 [Dmitry Serebryakov / AFP]

Un avion de chasse ukrainien a été abattu dimanche par les séparatistes dans la région de l'Est où doit se diriger le convoi humanitaire russe controversé ce qui augure des discussions "difficiles" à Berlin entre les ministres des Affaires étrangères russe et ukrainien.

 

L'aide humanitaire russe destinée aux populations de l'est de l'Ukraine ravagé par les combats était toujours bloquée dimanche à la frontière. En dépit d'un accord trouvé samedi entre Kiev et Moscou sur ses modalités, l'inspection du convoi russe, qui doit être menée par le Comité international de la Croix-Rouge, peinait à démarrer.

Signe des combats intenses dans la région de Lougansk où cette aide humanitaire est censée être livrée, un avion de chasse ukrainien MiG-29 a été abattu par les séparatistes après leur avoir fait subir des pertes, a indiqué à l'AFP Léonid Matioukhine, porte-parole militaire ukrainien. Le pilote s'est éjecté et se trouve dans un "endroit sûr".

L'armée ukrainienne s'est par ailleurs félicitée de la reprise aux séparatistes d'un commissariat de police dans leur bastion de Lougansk. Elle a également affirmé que la Russie avait introduit en Ukraine trois lance-roquettes multiples Grad depuis son territoire et dénoncé dix violations de l'espace aérien par des drones russes.

Ces développements créent un contexte tendu pour la réunion de Berlin, dans l'après-midi, entre les chefs des diplomaties allemande, française, russe et ukrainienne pour tenter d'apaiser les tensions qui étaient montées d'un cran vendredi lorsque Kiev avait affirmé avoir en partie "détruit" une colonne de blindés russes.

L'introduction de cette colonne en Ukraine vue par des journalistes britanniques et confirmée par Kiev a provoqué une vague de réactions indignées en Occident.

"On se rend à Berlin. Les discussions seront difficiles. Il est extrêmement important d'arrêter les flux d'armes et de mercenaires depuis la Russie", a écrit dimanche sur son compte Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavlo Klimkine.

 

- Livraison d'armes et mercenaires -

Des soldats ukrainiens des forces spéciales lors d'une opération contre des militants prorusses à coté de Debaltseve (région de Donetsk), le 16 août 2014 [Anatoli Stepanov / AFP]
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Des soldats ukrainiens des forces spéciales lors d'une opération contre des militants prorusses à coté de Debaltseve (région de Donetsk), le 16 août 2014

Dans un entretien téléphonique samedi, le vice-président américain Joe Biden et le président ukrainien Petro Porochenko ont estimé que l'envoi de colonnes de blindés russes en Ukraine et la livraison d'armes sophistiquées aux forces séparatistes n'étaient pas compatibles avec le désir d'améliorer la situation humanitaire des populations dans l'est de l'Ukraine.

La chancelière allemande Angela Merkel et M. Porochenko ont aussi plaidé samedi pour "l'arrêt des livraisons d'armes" de la Russie en Ukraine, lors d'une conversation téléphonique.

Moscou, qui a toujours démenti tout passage de troupes russes ou de matériel par la frontière, a ironiquement accusé Kiev de "détruire des fantômes".

Le "Premier ministre" séparatiste Alexandre Zakhartchenko a pourtant déclaré dans une vidéo diffusée vendredi avoir reçu "150 équipements militaires, parmi lesquels 30 chars et d'autres blindés, et quelque 1.200 hommes qui ont eu quatre mois d'entraînement sur le territoire russe", ajoutant qu'ils arrivaient "au moment le plus crucial".

Selon Berlin, Mme Merkel "a exprimé sa volonté, que le gouvernement russe se positionne par rapport à ces informations et aux affirmations des séparatistes".

 

- Mouvement du convoi russe -

Le saga du convoi humanitaire russe soupçonné par Kiev et l'Occident d'être envoyé pour servir de prétexte à une intervention russe était loin d'un dénouement dimanche.

Le responsable du Comité international de la Croix-Rouge en Russie Pascal Cuttat, répond aux journalistes le 16 août 2014 à la frontière russo-ukrainienne dans la ville de Kamensk-Shakhtinsky (région de Rostov) [Dmitry Serebryakov / AFP]
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Le responsable du Comité international de la Croix-Rouge en Russie Pascal Cuttat, répond aux journalistes le 16 août 2014 à la frontière russo-ukrainienne dans la ville de Kamensk-Shakhtinsky (région de Rostov)

Le responsable du Comité international de la Croix-Rouge en Russie Pascal Cuttat regardait dimanche matin les camions "de façon générale", mais l'inspection officielle du CICR qui devrait permettre à ce convoi de franchir la frontière ukrainienne n'a pas commencé, ont expliqué à l'AFP des porte-parole du CICR.

"Je doute que l'inspection officielle commence aujourd'hui" (dimanche), a souligné Viktoria Zotikova, du CICR à Moscou.

"La situation avec le convoi n'a pas changé", a aussi déclaré à Kiev Serguiï Astakhov, porte-parole des gardes-frontières ukrainiens qui sont également sur place.

Les quelque 300 camions russes, porteurs de 1.800 tonnes d'aide selon Moscou, sont bloqués depuis jeudi à une trentaine de km du poste-frontière russe de Donetsk, dans la localité russe de Kamensk-Chakhtinski.

Une journaliste de l'AFP a vu bouger 16 camions en direction du poste-frontière russe de Donetsk, qui y sont arrivés en début d'après-midi.

"Nous ne savons pas quand nous partons (...) peut être que nous sommes ici pour réparer les camions (...). Nous attendons les ordres", a indiqué à la presse un des chauffeurs, Vassili.

"Le poste-frontière n'est pas prêt à les accueillir, c'est sûrement une façon de faire pression. Je ne sais pas où ces camions vont pouvoir stationner", a indiqué à l'AFP une source occidentale proche du dossier.

 

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