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200 manifestants violent le couvre-feu à Ferguson

Des manifestants rassemblés dans les rues de Ferguson, le 16 août 2014 pour dénoncer la mort d'un jeune noir quelques jours plus tôt [Joshua Lott / AFP] Des manifestants rassemblés dans les rues de Ferguson, le 16 août 2014 pour dénoncer la mort d'un jeune noir quelques jours plus tôt [Joshua Lott / AFP]

Quelque 200 manifestants ont violé le couvre-feu dans la nuit de samedi à dimanche dans le quartier de Ferguson, dans le centre des Etats-Unis, secoué par des émeutes après la mort d'un jeune Noir tué par un policier.

Le gouverneur du Missouri, Jay Nixon, avait justifié l'instauration du couvre-feu à partir de samedi soir par le souci de "maintenir la paix" et "arriver à la justice" pour que soient établies les circonstances de la mort de Michael Brown.

Après l'entrée en vigueur du couvre-feu peu après minuit, environ 200 personnes se sont rassemblées dans la zone où Brown a été abattu le 9 août et ont refusé de se disperser, selon les médias locaux.

Des membres de la police antiémeute lourdement armés, soutenus par des renforts en transports de troupes blindés, ont fait usage de bombes fumigènes en progressant lentement pour disperser les manifestants. Malgré le caractère impressionnant de ces scènes, aucune violence n'a été rapportée.

Auparavant, au cours d'une conférence de presse mouvementée, souvent interrompue par le public, le gouverneur a annoncé avoir "signé un ordre déclarant l'état d'urgence et ordonnant la mise en place d'un couvre-feu", de minuit à 5H00 du matin (10H00 GMT), dans le quartier où a été tué Michael Brown, 18 ans, dans des circonstances controversées.

"Ce n'est pas pour faire taire les gens de Ferguson (...), mais pour contenir ceux qui noient la voix du peuple par leurs actions", a ajouté le gouverneur en évoquant les émeutiers de la nuit précédente.

Des policiers prennent position lors de la manifestation dans les rues de Ferguson, le 16 août 2014 pour dénoncer la mort d'un jeune noir tué par un policier quelques jours plus tôt [Joshua Lott / AFP]
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Des policiers prennent position lors de la manifestation dans les rues de Ferguson, le 16 août 2014 pour dénoncer la mort d'un jeune noir tué par un policier quelques jours plus tôt

Vendredi soir, trois policiers ont été blessés, a indiqué la police, alors que des émeutiers pillaient tard dans la nuit quelques magasins, faisant monter la tension d'un cran. La police avait tiré des grenades lacrymogènes et des bombes fumigènes, mais est restée le plus souvent à l'écart.

"Nous voulons des réponses sur ce qui est arrivé la semaine dernière et je continuerai à chercher à les avoir et à demander la transparence", a ajouté le gouverneur. Mais "si nous voulons arriver à la justice, nous devons d'abord avoir et maintenir la paix".

Ron Johnson, le chef de la police de la route chargé du maintien de l'ordre après que la police locale, accusée de brutalité, a été relevée de sa mission, a précisé que le couvre-feu serait maintenu "pacifiquement". "Nous n'allons pas le faire respecter avec des camions et des gaz lacrymogènes", a-t-il promis.

- 'Salir' la mémoire du jeune garçon -

"Dormir n'est pas une option, gouverneur Nixon. Nous demandons justice!", a lancé une des personnes présentes dans la salle, qui interrompaient régulièrement la conférence de presse, certaines avec des mégaphones. "Gouverneur, il faut inculper la police pour ce meurtre!", a réclamé une autre.

Un homme s'exprimant au nom de deux groupes noirs ultra-radicaux, le New Black Panther Party -- sans rapport avec les défenseurs de la cause noire Black Panthers -- et Nation of Islam, a pour sa part estimé que le couvre-feu allait provoquer une "confrontation avec la police", et proposé de faire venir 100 à 150 hommes afin que la situation "ne se détériore pas".

La tension était montée dans la cité quand la police a semblé soupçonner, vidéo à l'appui, le jeune homme d'un vol de cigares intervenu 20 minutes avant la fusillade fatale.

La famille s'est dite "scandalisée" par la publication de ces informations destinées, selon elle, à "tenir la victime pour responsable et à détourner l'attention".

Des manifestants protestent dans les rues de Ferguson, le 16 août 2014 contre la mort du jeune noir Michael Brown tué par un policier quelques jours plus tôt [Joshua Lott / AFP]
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Des manifestants protestent dans les rues de Ferguson, le 16 août 2014 contre la mort du jeune noir Michael Brown tué par un policier quelques jours plus tôt

Le militant des droits civiques Al Sharpton a lui aussi accusé la police d'avoir voulu "salir" la mémoire de l'adolescent. "Qu'est-ce que cela a à voir avec sa mort"? s'est-il indigné, "Est-ce que vous me dites que vous avez le droit de dénigrer quelqu'un et de le tuer pour trois ou quatre cigares?".

La police locale et la police fédérale (FBI) -- dont quelque 40 agents ont été dépêchés à Ferguson -- ont chacune lancé une enquête sur ce meurtre, à propos duquel les récits diffèrent.

Selon un témoin, Michael Brown, qui allait rendre visite à sa grand-mère et n'était pas armé, marchait dans la rue quand un agent de police s'en est pris à lui et l'a abattu alors qu'il avait les mains en l'air. Selon la police, Michael Brown a été tué après avoir agressé un policier et tenté de lui dérober son arme.

 

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