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Le pape François très attendu en Corée du Sud

Le Pape François embarque pour la Corée du Sud  le 13 août 2014 à l'aéroport international de Fiumicino à Rome [Alberto Pizzoli / AFP] Le Pape François embarque pour la Corée du Sud le 13 août 2014 à l'aéroport international de Fiumicino à Rome [Alberto Pizzoli / AFP]

Le pape François a quitté mercredi Rome vers 14H15 GMT pour une visite de cinq jours en Corée du Sud, aux portes de la Chine, un objectif stratégique pour le Vatican en Asie où il fait le premier déplacement de son pontificat.

 

Il s'agit de son troisième voyage depuis son élection en mars 2013, après le Brésil et le Proche-Orient. Comme à chaque fois désormais, le pape a monté seul l'escalier menant à l'avion, portant lui-même son grand porte-documents en cuir noir. Peu avant, il a été salué par le chef du gouvernement italien Matteo Renzi.

Le pape François vient "s'adresser à tous les pays du continent", apportant un message pour "l'avenir de l'Asie", a déclaré le numéro deux du Vatican, le secrétaire d'Etat Pietro Parolin, dans une interview télévisée.

C'est la première fois qu'un pape se déplace en Asie depuis 15 ans. Jean Paul II s'était rendu en 1984 et 1989 en Corée du Sud. Benoît XVI n'était pas allé en Asie.

 

Un pape populaire

François est déjà très populaire en Corée du Sud, et les foules devraient être au rendez-vous pour l'accueillir. Les catholiques (10,7% de la population) forment dans ce pays capitaliste une Eglise vivante et influente. Le pape devrait lancer un appel pour la réconciliation des deux Corées divisées depuis 1953 et rencontrer des délégations de la jeunesse catholique asiatique.

En visitant la Corée du sud, pays à l'"offre" religieuse multiple, il invitera la jeunesse catholique asiatique à un sursaut missionnaire et plaidera pour la réconciliation intercoréenne.

Pour la première fois, le pape survolera la Chine en se rendant en Corée. Signe d'une évolution, il y a 25 ans, en 1989, l'autorisation de survol de la Chine avait été refusée au pape Jean Paul II, alors qu'il se rendait en Corée du Sud.

Le rapprochement avec la Chine communiste a été une priorité de Benoît XVI, puis de François, après des décennies de persécutions des chrétiens sous Mao.

Catholicisme et protestantisme y renaissent, mais leurs cultes sont contrôlés. Le régime favorise une Eglise officielle contre une Eglise souterraine, nommant des évêques sans l'agrément du Vatican.

En 2013, François avait félicité de son élection le président Xi Jinping, qui lui avait répondu. François s'intéresse depuis sa jeunesse à l'Asie, qui compte seulement 3,2% de catholiques, mais dont le nombre ne cesse de croître. Il doit se rendre en janvier au Sri Lanka et aux Philippines.

Les trois objectifs du périple ont été énoncés par le Saint-Siège: le premier est un message pour l'évangélisation de l'Asie. Nul doute que les catholiques chinois seront au coeur de la pensée du pape.

La béatification de 124 martyrs des débuts du christanisme en Corée est le deuxième objectif: une manière d'honorer la résistance des chrétiens asiatiques face aux nombreuses persécutions, et de souligner le rôle des laïcs dans l'Eglise, puisque la foi chrétienne s'est répandue à travers des laïcs lettrés.

Enfin un message sera lancé pour tenter la réconciliation entre le sud capitaliste et le nord communiste, où une "Eglise du silence", réduite à une peau de chagrin, souffre des contrôles et des persécutions.

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