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L'Afrique de l'Ouest intensifie ses efforts dans la lutte contre Ebola

Des joueurs de football posent avec une affiche destinée à mobiliser les citoyens contre l'épidémie d'Ebola, le 10 août 2014 à Abidjan [Sia Kambou / AFP] Des joueurs de football posent avec une affiche destinée à mobiliser les citoyens contre l'épidémie d'Ebola, le 10 août 2014 à Abidjan [Sia Kambou / AFP]

Les pays d'Afrique de l'Ouest ont intensifié ce weekend leurs efforts contre l'épidémie d'Ebola responsable de près de 1.000 morts, et espèrent pouvoir recourir à un anticorps expérimental ou un vaccin en cours d'élaboration.

De Monrovia à Hong Kong, cette épidémie sans précédent continue d'inquiéter à travers le monde.

Le Liberia, qui a décrété le 6 août l'état d'urgence pour 90 jours, a inauguré un centre d'appels téléphoniques pour améliorer la prévention, essentielle pour limiter la propagation du virus à l'origine de cette fièvre hémorragique.

Les opérateurs travaillent dans un "centre de ressources" installé dans les locaux d'une agence étatique à Monrovia, et créé pour coordonner "tous les efforts" dans la lutte contre Ebola, a expliqué à l'AFP la porte-parole du centre, Barkue Tubman.

L'armée contrôlait strictement les accès à la capitale, Monrovia, en provenance de régions touchées par la flambée de fièvre, qui affecte deux autres États voisins - la Guinée et la Sierra Leone - ainsi que le Nigeria.

L'épidémie, déclarée en Guinée, est la plus grave depuis la découverte en 1976 en Afrique centrale du virus, qui se transmet par contact direct avec le sang et des liquides biologiques de personnes ou d'animaux infectés. La fièvre Ebola est hautement contagieuse et son taux de décès varie de 25 à 90%.

Elle a fait plus de 960 morts sur près de 1.800 cas (confirmés, probables ou suspects) dans les quatre pays touchés, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), évoquant une "urgence de santé publique de portée mondiale".

Une affiche pour mettre en garde contre l'épidémie d'Ebola, le 10 août 2014 à Abidjan [Sia Kambou / AFP]
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Une affiche pour mettre en garde contre l'épidémie d'Ebola, le 10 août 2014 à Abidjan

L'état d'urgence sanitaire a été instauré en Sierra Leone et au Nigeria.

En Sierra Leone, quelque 1.500 militaires et policiers ont été déployés sous le nom de code "Opération Octopus" (pieuvre) pour veiller à l'application stricte des mesures anti-Ebola.

Ces mesures bouleversent le quotidien: lieux de loisirs fermés, déplacements limités, transport et distribution de produits de base perturbés. Des dispositions durement vécues surtout à Kailahun et Kenema (est), zones agricoles et minières en quarantaine.

La Guinée avait annoncé samedi la fermeture de ses frontières terrestres avec Liberia et Sierra Leone. Mais elle est revenue sur cette décision quelques heures plus tard, car elle veut éviter une multiplication de déplacements transfrontaliers clandestins.

- Test négatif pour un cas au Sénégal -

Au Sénégal, pays voisin de la Guinée, l'analyse des prélèvements sur un malade présentant les symptômes d'une fièvre hémorragique et mis en quarantaine dans la région de Matam (nord du Sénégal) ont exclu la présence du virus Ebola.

Pays le plus peuplé d'Afrique, le Nigeria, qui a déjà enregistré deux morts d'Ebola, cherche à tout prix à éviter une propagation du virus.

A Monrovia, au Liberia, qui a décrété le 6 aout l'état d'urgence pour 90 jours, un centre d'appels téléphoniques a été lancé pour améliorer la prévention face au virus Ebola, le 9 août 2014. [Zoom Dosso / AFP]
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A Monrovia, au Liberia, qui a décrété le 6 aout l'état d'urgence pour 90 jours, un centre d'appels téléphoniques a été lancé pour améliorer la prévention face au virus Ebola, le 9 août 2014.

Il a suspendu les vols de la compagnie nationale gambienne sur son territoire, jugeant ses mesures de précaution "insatisfaisantes" alors qu'elle opère notamment au Liberia et en Sierra Leone.

Hors du continent, un Roumain de retour du Nigeria a été placé en quarantaine dimanche dans un hôpital de Bucarest. L'hôpital estime "à près de 99%" qu'il ne s'agit pas d'Ebola mais attend les résultats des analyses pour en avoir la certitude.

A Hong Kong, les examens se sont révélés négatifs sur un Nigérian qui avait été mis en isolement. Cette ville de quelque 7 millions d'habitants reste marquée par l'épidémie de pneumonie atypique (Sras) qui y a fait 300 morts il y a onze ans.

Les appels se sont multipliés ces derniers jours en faveur de mesures d'exception, de prévention ou de mise à disposition de moyens extraordinaires, y compris l'éventuelle utilisation de traitements curatif ou préventif encore expérimentaux, en cours de développement dans des laboratoires occidentaux.

Il n'existe pour l'instant aucun traitement ou vaccin spécifique contre la fièvre Ebola.

Certains Etats ont souhaité pouvoir utiliser un anticorps expérimental développé aux Etats-Unis, le "ZMAPP", jamais testé sur l'homme, et qui a été administré à deux Américains infectés au Liberia. Ces deux personnes ont été transférées aux Etats-Unis et mises en quarantaine.

Un prêtre espagnol contaminé au Liberia et rapatrié à Madrid devrait bénéficier du sérum expérimental, dont l'Espagne a autorisé l'importation.

L'OMS doit se réunir la semaine prochaine pour examiner l'éventualité d'utiliser le "ZMAPP" en Afrique de l'Ouest.

Enfin, un traitement préventif contre Ebola mis au point par le laboratoire britannique GSK pourrait faire l'objet d'essais cliniques en septembre, et s'ils sont concluants, être disponible courant 2015, d'après Jean-Marie Okwo Bélé, un responsable à l'OMS.

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