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Ouganda: le ministère public fait appel après le rejet de la loi anti-gay

Le pasteur Martin Sempa, militant contre l'homosexualité, parle à la presse suite l'annulation des lois anti-gay en Ouganda, le 1er août 2014 [Isaac Kasamani / AFP/Archives] Le pasteur Martin Sempa, militant contre l'homosexualité, parle à la presse suite l'annulation des lois anti-gay en Ouganda, le 1er août 2014 [Isaac Kasamani / AFP/Archives]

Le ministère public ougandais a fait appel samedi de l'annulation par la cour constitutionnelle d'une loi qui renforçait la répression de l'homosexualité et avait provoqué un tollé international.

"Nous ne sommes pas satisfaits de la décision de la cour et nous avons fait appel", a déclaré à l'AFP l'adjoint du procureur général Fred Ruhinda. L'appel a été transmis à la Cour suprême.

"La loi n'avait pas l'intention de stigmatiser les homosexuels, elle visait l'intérêt général", a-t-il ajouté.

Dénoncée comme draconienne et "abominable" par les groupes de défense des droits de l'homme mais populaire auprès du grand public, la loi prévoyait la prison à vie pour les homosexuels et ajoutait la "promotion de l'homosexualité" et l'obligation de dénoncer les homosexuels à la législation en vigueur.

Cette loi a été annulée le 1er août par la cour constitutionnelle, les juges estimant que le processus législatif était entaché de nullité car le quorum exigé par la Constitution lors du vote du Parlement le 20 décembre 2013 n'avait pas été atteint.

Le texte avait été promulgué par le Président ougandais Yoweri Museveni en février, entrainant des protestations en Occident notamment, où plusieurs bailleurs de fonds avaient suspendu certaines de leurs aides.

L'annulation avait été saluée en Ouganda par les défenseurs de la cause homosexuelle, même si les relations homosexuelles y restaient illégales et que les partisans de la répression avaient prévenu qu'ils n'avaient pas dit leur dernier mot.

L'appel du ministère public samedi devant la cour suprême survient le jour même où les défenseurs de la cause homosexuelle se sont rassemblés pour une gay-pride, agitant des banderoles arc-en-ciel pour célébrer l'annulation de la loi par le cour constitutionnelle.

Selon ses détracteurs, le président Museveni avait promulgué la nouvelle législation essentiellement en vue de la présidentielle de 2016, qui marquera sa 30e année au pouvoir, dans un pays où l'homophobie, ouvertement relayée par les puissantes Eglises évangéliques, est largement répandue.

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