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Liban: la trêve tient à Aarsal, évacuation des blessés

Des réfugiés syriens ont entassé leurs affaires dans un camion et traversent le village de Labwek dans la plaine de la Bekaa, le 7 août 2014 après avoir fui Arsal [Joseph Eid / AFP] Des réfugiés syriens ont entassé leurs affaires dans un camion et traversent le village de Labwek dans la plaine de la Bekaa, le 7 août 2014 après avoir fui Arsal [Joseph Eid / AFP]

Une cinquantaine de blessés ont été évacués jeudi d'Aarsal, ville frontalière avec la Syrie occupée par les jihadistes, profitant d'une prolongation de la trêve avec l'armée libanaise, selon un journaliste de l'AFP.

La prolongation de la trêve jusqu'à jeudi 19H00 (16H00 GMT), annoncée la veille par deux cheikhs négociant avec les jihadistes, a suscité l'espoir de voir se terminer la plus dangereuse flambée de violence au Liban liée au conflit syrien depuis mars 2011.

D'après l'armée, au moins 17 soldats ont été tués et 86 militaires blessés depuis samedi dans ces affrontements avec ces jihadistes combattant en Syrie.

"Nous avons jusqu'à présent évacué 44 blessés libanais et syriens, dont certains sont dans un état grave, vers des hôpitaux dans l'ouest de la Békaa", a affirmé à l'AFP Georges Kétané, directeur de la Croix Rouge libanaise.

"Nous continuons à chercher des blessés dans la ville et dans les hôpitaux de campagne", a-t-il ajouté, sans vouloir préciser s'il s'agissait uniquement de civils ou si des combattants se trouvaient parmi eux.

Le journaliste de l'AFP a vu un convoi d'une vingtaine d'ambulances sortir de la ville.

Outre les morts et les blessés, 22 soldats avaient été kidnappés, dont trois libérés mercredi.

"Ils ont été conduits par les hommes armés dans la montagne surplombant Aarsal", a déclaré aux journalistes le chef de l'armée, le général Jean Kawahji, qui a participé jeudi à une réunion du Conseil des ministres.

Une source ministérielle a indiqué à l'AFP que "leur libération demeure le point le plus épineux des négociations que mènent depuis mardi le comité des oulémas musulmans et les jihadistes".

- Les prisonniers vivants -

"Tous les prisonniers sont vivants et si les négociations sont difficiles, il y a des promesses claires et positives des groupes à Aarsal pour leur libération et j'espère que cela sera réglé jeudi", avait précisé mercredi l'un des négociateurs cheikh Samih Ezzedine.

En contrepartie, aucune poursuite ne pourra viser "les civils syriens et libanais, nous nous sommes engagés sur ce point auprès des combattants. C'est une ligne rouge", a expliqué son collègue Hossam al-Ghali.

Les soldats ont en outre libéré jeudi sept policiers retenus par les jihadistes. Il ne s'agit pas des mêmes que les 20 qui avaient été capturés par les jihadistes lorsqu'ils s'étaient emparés du poste de police de la ville au début des combats.

Une source militaire a indiqué que l'armée surveillait le départ des jihadistes vers la Syrie conformément à l'accord de trêve conclu mardi soir entre les deux cheikhs du Comité des oulémas musulmans et les représentants des jihadistes.

"La plupart des hommes armés se sont retirés d'Aarsal", a déclaré pour sa part jeudi Hossam al-Ghali.

Mais certains semblaient être encore présents dans la ville car un photographe de l'AFP a été visé par un tireur embusqué dans le minaret d'une mosquée à l'entrée de la ville.

Au moins trois civils ont en outre été tués dans les combats, selon une source de sécurité, mais le bilan pourrait être plus lourd.

Le HCR a fait état pour sa part de 38 morts --sans compter les forces de l'ordre-- et de 268 blessés dans les hôpitaux de campagne de Labwé, une ville sunnite qui compte selon l'ONU 35.000 habitants et 47.000 Syriens ayant fui les violences dans leur pays.

"Un des camps de réfugiés syriens a totalement brûlé et il y a des corps à l'intérieur. La ville sent la mort", a dit jeudi aux journalistiques cheikh Hossam al-Ghali. Selon lui, la situation humanitaire est très mauvaise et les gens manquent de pain.

Les combats dans la région d'Aarsal ont éclaté après l'arrestation samedi d'Imad Ahmad Jomaa, un chef du Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, selon une source militaire.

Ils ont par ailleurs ébranlé la relative tranquillité de Tripoli (nord), théâtre régulier de violences confessionnelles, notamment depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, qui a cristallisé les divisions au Liban.

Un engin explosif artisanal a explosé mercredi dans cette grande ville du nord du pays, faisant un mort et six blessés, selon une source de sécurité.

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