En direct
A suivre

Chili : Bachelet en Afrique australe en quête de pétrole et de liens politiques

La présidente chilienne Michelle Bachelet à Brasilia le 16 juillet 2014 [Nelson Almeida / AFP/Archives] La présidente chilienne Michelle Bachelet à Brasilia le 16 juillet 2014 [Nelson Almeida / AFP/Archives]

La présidente chilienne Michelle Bachelet entame jeudi une tournée en Afrique australe en quête de pétrole ainsi que de liens économiques et politiques avec un continent quasiment inconnu des Chiliens.

"L'Afrique est un continent très important pour le Chili et l'Amérique latine dans plusieurs domaines", a relevé mercredi la présidente socialiste sur les ondes de Radio Cooperativa.

Le continent "se développe de manière extraordinaire et représente un fort potentiel, nous pouvons à la fois coopérer et trouver des opportunités", a-t-elle précisé.

Le Chili qui accumule les traités de libre-commerce - 23 accords avec une soixantaine de pays - n'en compte aucun avec les Etats africains.

Et les échanges commerciaux restent faibles : à peine 6,9 millions de dollars avec l'Angola, 5,8 millions de dollars avec le Mozambique mais 112 millions de dollars avec l'Afrique du Sud.

"Le positionnement du Chili en Afrique subsaharienne a été historiquement très marginal", relève pour l'AFP Eduardo Carreño, expert en relations internationales de l'Université du Chili.

Mme Bachelet arrivera dans la soirée de jeudi à Pretoria où elle s'entretiendra avec le président Jacob Zuma avant de se rendre au Mozambique et en Angola, deux pays dotés de vastes réserves de gaz et de pétrole qui intéressent le Chili.

Sa tournée africaine "pourra permettre de nouer des liens beaucoup plus forts, si l'on tient compte du fait que l'Afrique est en train de se positionner économiquement de manière très dynamique", a indiqué à l'AFP le ministre chilien des Affaires étrangères Heraldo Muñoz.

- Du pétrole d'Angola -

"Notre grand problème pour les 10 prochaines années sera la sécurité énergétique et dans ce sens développer les relations avec l'Angola, un des plus grands producteurs de pétrole au monde et peut-être à l'avenir avec le Nigeria, pourrait représenter une alternative très intéressante", souligne Eduardo Carreño.

Le pétrole importé par le Chili provient actuellement d'Equateur (45%), du Brésil (20%), du Canada (20%), de Grande-Bretagne (10%) et d'Argentine (5%).

Depuis mars dernier, un décret a permis de baisser les tarifs douaniers envers un certain nombre de pays producteurs de pétrole en Afrique et en Asie, afin d'en importer au Chili à des prix plus compétitifs.

Selon le ministre, le société nationale publique chilienne de Pétrole (ENAP) "importe déjà du pétrole d'Angola" qui "pourrait arriver à fournir une part importante de brut, jusqu'à 30% des besoins du pays."

Dans le sens inverse, le vin et la viande représentent aujourd'hui les rares exportations chiliennes vers l'Afrique.

Mais selon le ministre des Affaires Etrangères, les pays où se rendra Mme Bachelet ont "exprimé un grand intérêt concernant notamment l'industrie agro-alimentaire, les mines et la pêche".

Les ministres chiliens de l'Energie, des Mines et de l'Agriculture accompagnent la présidente chilienne et "ouvriront la voie à de prochaines visites d'entrepreneurs chiliens", a assuré M. Muñoz.

Le Chili possède seulement deux ambassades sur le continent africain : le Kenya et l'Afrique du Sud. Il partage également une représentation au Ghana avec les autres pays membres de l'Alliance du Pacifique, communauté économique qui regroupe aussi la Colombie, le Pérou et le Mexique.

Les pays africains ont en outre joué un rôle essentiel en votant en octobre dernier en faveur du Chili lors de la désignation des cinq nouveaux membres non-permanents du Conseil de sécurité des Nations unies.

Lorsqu'elle était directrice exécutive de l'ONU Femmes, Michèle Bachelet, réélue à la présidence en décembre dernier, s'est rendu à plusieurs reprises en Afrique.

"C'est grâce au leadership de la présidente Bachelet que nous pouvons aujourd'hui pénétrer dans le continent africain. Auparavant ce n'était pas du tout une priorité. Une tournée dans trois pays représente un signal fort", estime Eduardo Carreño.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités