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Ebola: 2e décès au Nigeria, les pays touchés s'en remettent à l'armée et à Dieu

Le ministre nigérian de la Santé Onyebuchi Chukwu, le 8 mai 2014 à Abuja [Pius Utomi Ekpei / AFP/Archives] Le ministre nigérian de la Santé Onyebuchi Chukwu, le 8 mai 2014 à Abuja [Pius Utomi Ekpei / AFP/Archives]

L'épidémie d'Ebola a tué une deuxième personne au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, contaminée par un passager du Liberia, l'un des pays les plus touchés, qui s'en remettaient mercredi à Dieu et à l'armée pour endiguer le fléau.

Le comité d'urgence des règles sanitaires internationales de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) était réuni pour deux jours à partir de mercredi afin de décider si l'épidémie constitue une "urgence de santé publique de portée mondiale", susceptible d'entraîner des mesures à l'échelle internationale.

Une infirmière qui avait soigné un passager libérien, arrivé malade à Lagos - la plus grande ville d'Afrique subsaharienne - et décédé le 25 juillet, a succombé à son tour, a annoncé le gouvernement nigérian.

"Le Nigeria a enregistré sept cas confirmés de la maladie d'Ebola", a précisé le ministre de la Santé Onyebuchi Chukwu, soulignant que tous avaient été contaminés par le malade libérien.

Au Liberia, la présidente Ellen Johnson Sirleaf a appelé ses compatriotes à trois jours de jeûne et de prière de mercredi à vendredi de 06H00 à 18H00 pour implorer la protection divine contre l'épidémie.

Ces trois journées de pénitence visent à "demander à Dieu d'avoir pitié de nous, nous pardonner nos péchés et soigner notre pays, le Liberia, au moment où nous poursuivons la lutte contre le virus", a expliqué Mme Sirleaf dans un communiqué lu à la radio et à la télévision publiques.

Elles se concluront vendredi par une cérémonie de prières pour l'élimination d'Ebola et "le rétablissement spirituel, moral et physique du pays", a précisé le conseiller religieux de la présidente, le révérend Jervis Witherspoon.

Un missionnaire espagnol de 75 ans, atteint par le virus tout comme deux de ses collègues, une Congolaise et une Equato-Guinéenne, doit être rapatrié dans la journée de Monrovia par avion militaire médicalisé, a annoncé le ministère espagnol de la Défense.

- 'Sérum efficace sur deux patients' -

Le président de Guinée, Alpha Conde (d), et son homologue du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, le 1er août 2014, à Conakry, avant la tenue d'un sommet sur l'épidémie d'Ebola [Cellou Binani / AFP/Archives]
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Le président de Guinée, Alpha Conde (d), et son homologue du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, le 1er août 2014, à Conakry, avant la tenue d'un sommet sur l'épidémie d'Ebola

Avant lui, deux Américains, un médecin et une missionnaire - ayant contracté le virus au Liberia, où ils luttaient contre l'épidémie au sein d'une ONG humanitaire - ont été rapatriés ces derniers jours.

Tous deux ont été traités avec un anticorps expérimental jamais testé auparavant sur des humains, qui semble, selon les médecins traitants cités par CNN, avoir eu un effet "miraculeux" en atténuant rapidement les symptômes.

Le directeur de l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), le Dr Anthony Fauci, a néanmoins prôné la prudence, soulignant que le sérum avait "une certaine efficacité mais seulement chez deux patients", ainsi que "la très grande difficulté" à produire un nombre significatif de doses à ce stade.

En Sierra Leone voisine, le président Ernest Bai Koroma a lancé l'armée dans la bataille contre Ebola, ordonnant le déploiement de centaines de soldats dans les centres accueillant des malades, pour faire respecter les mesures de quarantaine.

La présidence n'a pas précisé les effectifs ni les zones de déploiement de ces militaires, mais la grande majorité de ces centres se trouvent dans l'est du pays, aux confins de la Guinée et du Liberia, où se concentrent la plupart des cas.

Cette décision vise à "dissuader les familles et les amis de malades présumés d'Ebola de les emmener de force des hôpitaux sans accord médical, ce qui est déjà arrivé dans certaines parties du pays, y compris la capitale", a déclaré à l'AFP un conseiller présidentiel.

Photo montage montrant le Dr. Kent Brantly (g) et Nancy Writebol, tous deux rapatriés aux Etats-Unis depuis le Liberia où ils ont contracté le virus Ebola [ / Sim/Samaritan's Purse/AFP]
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Photo montage montrant le Dr. Kent Brantly (g) et Nancy Writebol, tous deux rapatriés aux Etats-Unis depuis le Liberia où ils ont contracté le virus Ebola

L'actuelle épidémie d'Ebola, de loin la plus grave de l'histoire de cette fièvre hémorragique depuis son apparition en 1976, a fait 887 morts sur 1.603 cas (confirmés, suspects ou probables): 358 en Guinée, 255 au Liberia, 273 en Sierra Leone et un au Nigeria, selon le dernier bilan au 4 août de l'OMS, qui ne prend pas en compte le dernier décès dans ce pays.

Le virus se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d'animaux infectés. La fièvre qu'il provoque se manifeste notamment par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées. Son taux de mortalité varie de 25 à 90%.

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