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Cinq millions de Birmans soutiennent Suu Kyi qui veut changer la Constitution

La leader démocrate Aung San Suu Kyi vient rendre hommage à son père lors du 67e anniversaire du Jour des martyrs à Rangoon le 19 juillet 2014 [Ye Aung Thu / AFP/Archives] La leader démocrate Aung San Suu Kyi vient rendre hommage à son père lors du 67e anniversaire du Jour des martyrs à Rangoon le 19 juillet 2014 [Ye Aung Thu / AFP/Archives]

L'opposition birmane a annoncé mercredi avoir récolté près de cinq millions de signatures en faveur de l'amendement de la Constitution qui empêche sa chef Aung San Suu Kyi de devenir un jour présidente.

La pétition, qui a fait le tour du pays notamment lors de meetings politiques, fait partie d'une vaste campagne de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) pour obtenir des changements dans le texte controversé rédigé par l'ancienne junte dissoute en 2011.

"Nous pensons que cette campagne est un succès", a déclaré le porte-parole du parti Nyan Win lors d'une conférence de presse, précisant que 4,9 millions de personnes avaient signé la pétition lancée en mai, sur quelque 20 millions d'électeurs potentiels.

La campagne se concentre sur une clause qui assure de fait un droit de veto à l'armée pour changer la Constitution de 2008. Cette dernière stipule ainsi que tout amendement constitutionnel doit être adopté par plus de 75% du Parlement, alors qu'un quart des sièges sont réservés aux militaires d'active.

La LND espère qu'un amendement de cet article ouvrira la voie au changement d'autres articles, dont celui sur la proportion de militaires au Parlement et un autre qui empêche Suu Kyi de devenir présidente.

Ce dernier, qui aurait été rédigé spécialement contre elle, stipule qu'un Birman ayant un époux ou des enfants étrangers ne peut accéder à la magistrature suprême. Or Suu Kyi était mariée à un Britannique, aujourd'hui décédé, et leur deux fils sont britanniques.

La campagne est cruciale pour la LND à l'approche des législatives de 2015 dont elle est favorite. Le Parlement qui sortira des urnes aura la tâche de désigner le futur président.

La commission créée pour étudier une révision de la Constitution, dominée comme le Parlement par le parti au pouvoir et les militaires, a déjà prévenu qu'elle ne se laisserait pas influencer par la pétition de l'opposition, mais elle pourrait malgré tout recommander un changement du seuil de 75%.

"Le plus grand résultat de toute cette campagne est d'avoir éveillé la conscience politique de la population" d'un pays qui émerge de près d'un demi siècle de dictature militaire, a commenté Ko Ko Gyi, militant pour la démocratie dont le mouvement Génération 88 soutient la pétition de la LND.

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