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Cameroun: dix morts dans une attaque d'islamistes présumés dans l'extrême nord

Capture d'écran du 13 juillet 2014 d'une vidéo obtenue par l'AFP montrant des membres du groupe islamiste nigerian Boko Haram  [Ho / Boko Haram/AFP/Archives] Capture d'écran du 13 juillet 2014 d'une vidéo obtenue par l'AFP montrant des membres du groupe islamiste nigerian Boko Haram [Ho / Boko Haram/AFP/Archives]

Dix personnes, dont un militaire, ont été tuées mercredi après-midi au cours d'une attaque par des membres présumés du groupe islamiste nigérian Boko Haram dans une localité frontalière de l'extrême Nord du Cameroun, a appris l'AFP de sources concordantes.

"Un groupe de personnes que nous pensons liées à Boko Haram a fait une incursion cet après-midi (de mercredi) à Zigague (extrême nord). Ils ont coupé la route et ouvert le feu", a indiqué à l'AFP un responsable régional de la gendarmerie.

"Dix personnes ont été tuées. Il s'agit de neuf passagers (civils se trouvant dans un car de voyageurs) et d'un BIR (soldat du Bataillon d'intervention rapide, unité d'élite de l'armée camerounaise) qui se trouvait dans un véhicule appartenant à un particulier", a précisé ce responsable.

"Les assaillants ont récupéré une voiture et sont repartis vers la frontière avec le Nigeria. Il semble que c'est ce véhicule qu'ils venaient chercher", a-t-il ajouté.

Evoquant le même incident, la radio d'Etat a évoqué "une nouvelle attaque de Boko Haram" qui a fait une "dizaine de morts côté camerounais" et "des blessés". Toujours selon la radio, un enfant a également été enlevé lors de cet assaut.

La situation dans l'extrême nord du Cameroun est actuellement très tendue du fait des attaques répétées d'islamistes, membre présumés du groupe Boko Haram, qui sème la terreur dans le nord-est du Nigeria voisin.

Boko Haram a commencé en 2012 à mener des raids en territoire camerounais, dans l'extrême nord du pays. Ces incursions sont restées pendant longtemps des actes isolés et très localisés.

Depuis le rapt d'une famille française en février 2013, les attaques du groupe islamiste se sont multipliées sur le sol camerounais : enlèvement de missionnaires occidentaux, exécution de chefs traditionnels, rapt de dix ressortissants chinois en mai dernier...

Plus d'un millier de militaires ont été déployés sur place ces derniers mois, notamment des soldats du BIR, le Bataillon d'intervention rapide, unité d'élite de l'armée.

Le 25 juillet, plusieurs militaires camerounais ont été tués à Hile-Halifa, un village frontalier, pendant des combats entre l'armée et des insurgés nigérians.

Deux jours plus tard, le domicile du vice-Premier ministre Amadou Ali, personnalité-clé dans la gestion du dossier Boko Haram par les autorités camerounaises, a été la cible d'un raid spectaculaire dans la ville de Kolofata.

Le ministre était absent au moment de l'attaque, mais son épouse a été enlevée, ainsi qu'une quinzaine de personnes, dont le sultan de Kolofata, sans doute pour être amenées au Nigeria. Au moins 15 personnes, dont des militaires et gendarmes, ont été tuées. Le raid a été mené par au moins deux cents assaillants vêtus d'uniformes de l'armée camerounaise, et dont certains étaient des Camerounais originaires de la région, selon des témoins.

Début août, le président Paul Biya a annoncé la réorganisation du dispositif militaire dans la région.

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