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Le couple australien se défend et accuse la mère porteuse

La mère porteuse Pattaramon Chanbua lors d'une conférence de presse à l'hôpital Samitivej dans la province de Chonburi, en Thaïlande, le 5 août 2014  [Pornchai Kittiwongsakul / AFP] La mère porteuse Pattaramon Chanbua lors d'une conférence de presse à l'hôpital Samitivej dans la province de Chonburi, en Thaïlande, le 5 août 2014 [Pornchai Kittiwongsakul / AFP]

Un couple australien accusé d'avoir abandonné un bébé trisomique né d'une mère porteuse thaïlandaise affirme mardi que cette dernière a présenté les événements de façon erronée.

Pattaramon Chabua, qui a accouché de jumeaux, accuse le couple d'avoir emmené la fillette, bien portante, et laissé sur place le garçon, Gammy, trisomique et malade du coeur.

L'enfant, désormais âgé de 7 mois, souffre également d'une infection pulmonaire et est hospitalisé depuis quelques jours dans la province de Chonburi, au sud de Bangkok.

Dans un communiqué diffusé par une amie et publié dans un journal de leur ville de résidence, Bunbury, au sud de Perth (sud-ouest de l'Australie), le couple se défend des allégations de la mère porteuse, affirmant avoir été informé des problèmes de coeur de l'enfant mais pas de sa trisomie.

"Gammy était très malade à la naissance. On a dit aux parents biologiques qu'il ne survivrait pas, qu'il avait au mieux un jour à vivre", écrit cette amie.

Loin d'avoir ignoré le garçonnet, comme l'affirme la mère porteuse, "ils ont prié pour qu'il vive", a-t-elle insisté. "Mais les médecins leur ont dit qu'il était trop malade, pas à cause de la trisomie, mais de ses problèmes de coeur et d'infection pulmonaire".

L'accouchement devait par ailleurs avoir lieu dans un grand hôpital international de Thaïlande mais la mère porteuse s'est rendue dans un autre établissement, violant ainsi l'accord passé avec les parents biologiques, selon le journal Bunbury Mail.

L'accord rompu, le couple n'avait plus en principe aucun droit sur les enfants. La Thaïlandaise de 21 ans, déjà mère de deux enfants, a néanmoins accepté de leur confier la fillette, ajoute le quotidien.

"Les parents biologiques étaient effondrés de ne pouvoir emmener le garçon avec eux (...) mais en restant ils prenaient le risque de perdre aussi la fillette", soutient l'amie. "Cela a été un déchirement pour eux, ils sont à bout de nerfs", selon elle.

 

-"Je n'ai jamais menti"-

 

La mère porteuse affirme de son côté n'avoir "jamais menti". "Il n'y a pas d'autre vérité", a-t-elle assuré mardi.

La mère porteuse Pattaramon Chanbua avec son bébé trisomique Gammy, à l'hôpital Samitivej dans la province de Chonburi, le 4 août 2014 [Nicolas Asfouri / AFP]
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La mère porteuse Pattaramon Chanbua avec son bébé trisomique Gammy, à l'hôpital Samitivej dans la province de Chonburi, le 4 août 2014

Pattaramon a expliqué avoir accepté en échange de plus de 10.000 euros de porter l'enfant, résultat de la fécondation d'un ovule d'une donneuse thaïlandaise par l'homme australien.

Une agence, dont elle a refusé de donner le nom pour des raisons légales, aurait servi d'intermédiaire entre elle et le couple.

Après que les tests ont révélé la trisomie 21 du garçon, cette agence lui a dit que les parents voulaient qu'elle avorte, a-t-elle expliqué. Mais elle a refusé.

L'avortement est illégal en Thaïlande, sauf en cas de danger pour la santé de la mère ou en cas de viol, et va également à l'encontre des croyances d'un royaume très majoritairement bouddhiste.

"Je n'ai jamais pensé à avorter. Je n'ai jamais pensé à l'abandonner, je l'aime comme mon propre bébé", expliquait lundi la jeune mère de famille, assurant que les plus de 150.000 euros de dons venus du monde entier grâce à une collecte de fonds sur internet serviraient à ses soins et à son éducation.

De nombreux couples étrangers, notamment australiens, viennent en Thaïlande pour utiliser les services de cliniques de fécondation in-vitro et des mères porteuses, malgré un certain flou juridique.

Alors que le recours à une mère porteuse dans le cadre d'un échange financier n'est pas autorisé en Australie, des centaines de couples de ce pays se rendent chaque année à l'étranger pour trouver des mères porteuses, selon l'organisation Surrogacy Australia.

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