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Gaza : après un répit, Israël reprend ses opérations

Un tank israélien Merkava se retire de la bande de Gaza pour rejoindre un camp militaire le long de la frontière entre Israël et la bande de Gaza, le 4 août 2014 [Jack Guez / AFP] Un tank israélien Merkava se retire de la bande de Gaza pour rejoindre un camp militaire le long de la frontière entre Israël et la bande de Gaza, le 4 août 2014 [Jack Guez / AFP]

La bande de Gaza dévastée a connu un répit significatif mais bref lundi: l'armée israélienne a annoncé la reprise de ses opérations, après une trêve unilatérale de sept heures et malgré une réprobation internationale de plus en plus ferme.

 

Les tensions créées par la guerre ont rejailli simultanément à Jérusalem même, théâtre d'un premier attentat mortel depuis plus de trois ans et de violences dans plusieurs quartiers.

Un jeune Palestinien à bord d'une pelleteuse a percuté et retourné un bus à la mi-journée. Un juif orthodoxe a été tué par cet acte qualifié de "terroriste" par la police. L'auteur des faits a été abattu.

La bande de Gaza elle-même est restée relativement calme et les avions israéliens ont disparu du ciel pendant plusieurs heures à la faveur d'une trêve dite "humanitaire" décrétée par Israël et récusée par son ennemi, le Hamas, rapportaient les correspondants de l'AFP sur place.

Des policiers israéliens examinent le corps d'un Palestinien, après que ce dernier à bord d'une pelleteuse a percuté un bus dans une rue de Jérusalem, le 4 août 2014 [Ahmad Gharabli / AFP]
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Des policiers israéliens examinent le corps d'un Palestinien, après que ce dernier à bord d'une pelleteuse a percuté un bus dans une rue de Jérusalem, le 4 août 2014

Mais les hostilités israéliennes ont repris à l'expiration de la trêve (17H00 locales).

"La campagne à Gaza se poursuit (... elle) ne prendra fin que quand les citoyens d'Israël auront recouvré le calme et la sécurité de manière prolongée", a affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, faisant fi des critiques et des appels pressants au cessez-le-feu.

Les explosions ont effectivement repris dans les alentours de la ville de Gaza, a rapporté un correspondant de l'AFP.

Plus au sud, à Rafah, deux enfants et une infirmière sur le chemin de l'hôpital ont été tués, selon les secours.

Plus de 1.850 Palestiniens sont morts dans l'enclave depuis le 8 juillet et le début de l'opération israélienne "Bordure protectrice" destinée à faire cesser les tirs de roquettes lancées de la bande de Gaza et à détruire les tunnels permettant aux combattants palestiniens de porter le danger sur le sol israélien.

La guerre a tué 64 soldats et trois civils côté israélien.

 

Le Hamas poursuit ses tirs de roquettes

Avec la pause observée par l'armée israélienne dans son pilonnage, la journée de lundi devrait être moins meurtrière que les autres. En début de soirée, 23 Palestiniens avaient été tués selon les secours locaux, alors que plusieurs dizaines de personnes meurent chaque jour depuis le début de l'offensive.

La trêve semblait pourtant aussi mal engagée que toutes les précédentes qui ont volé en éclats.

Trois personnes, dont une fillette de 8 ans, avaient trouvé la mort quelques minutes seulement après son entrée en vigueur, quand un projectile est tombé sur un bâtiment de Shati, dans l'ouest de la ville de Gaza, selon les secours palestiniens.

Un jeune palestinien réfugié à Beit Lahaia, regarde autour de lui depuis la tente où il s'abrite avec sa famille, le 4 août 2014 [Mohammed Abed / AFP]
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Un jeune palestinien réfugié à Beit Lahaia, regarde autour de lui depuis la tente où il s'abrite avec sa famille, le 4 août 2014

Plusieurs témoins et correspondants de l'AFP ont indiqué avoir entendu un missile qui provenait d'un avion ne pouvant a priori qu'être israélien et qui s'est écrasé sur le bâtiment de trois étages.

"Il n'y a pas de trêve. Comment pourrait-il y avoir de trêve? Ce sont des menteurs, ils ne respectent pas leurs engagements", rageait Ayman Mahmoud, un voisin, dans le fatras de béton laissé par l'explosion.

L'organisation islamiste du Hamas n'a pas observé la trêve. Selon l'armée israélienne, elle et ses alliés ont lancé 42 roquettes, dont 24 ont atteint le sol israélien sans faire de victime.

 

La France hausse le ton

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a reconnu le droit "total" d'Israël à se défendre. "Mais ce droit ne justifie pas qu’on tue des enfants et qu’on massacre des civils", a-t-il dit.

"Combien de morts faudra-t-il encore pour que s'arrête ce qu’il faut bien appeler le carnage de Gaza ?", a-t-il encore demandé. Le président français François Hollande a parlé quant à lui de "massacres".

M. Fabius est allé jusqu'à "exiger" l'instauration d'un cessez-le-feu tel que proposé par l'Egypte, et préconiser que la communauté internationale "impose" la solution politique de deux Etats israélien et palestinien vivant côte à côte.

 

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