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Ebola: l'OMS annonce un plan d'urgence de 100 millions de dollars

La directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Margaret Chan lors d'un meeting le 23 mai 2013 à Genève  [Fabrice Coffrini / AFP/Archives] La directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Margaret Chan lors d'un meeting le 23 mai 2013 à Genève [Fabrice Coffrini / AFP/Archives]

La Sierra Leone et le Liberia ont adopté des mesures draconiennes pour lutter contre l'épidémie d'Ebola qui a déjà fait plus de 700 morts en sept mois en Afrique de l'Ouest tandis que l'OMS annonçait un plan d'urgence de 100 millions de dollars.

La directrice de l'Organisation mondiale de la Santé participera vendredi à un sommet régional à Conakry réunissant les chefs d'Etat de Guinée, Liberia, Sierra Leone et Côte d'Ivoire pour lancer avec eux ce plan de lutte contre la fièvre hémorragique qui frappe trois pays de la zone.

"L'ampleur de l'épidémie d'Ebola, et la menace persistante qu'elle pose, exigent de l'OMS et de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone une réponse à un nouveau stade, ce qui nécessitera une augmentation des ressources", a déclaré le Dr Chan, dans un communiqué publié par l'OMS à Genève.

"Les pays ont identifié leurs besoins", a ajouté le Dr Chan, ajoutant que le nouveau plan de 100 millions de dollars (75 millions d'euros) s'inscrivait "dans le cadre d'une campagne nationale, régionale et internationale renforcée visant à contrôler l'épidémie".

Celle-ci s'est déclarée au début de l'année en Guinée avant de gagner le Liberia puis la Sierra Leone, qui, au 27 juillet, totalisaient plus de 1.300 cas, dont 729 mortels, selon le dernier bilan de l'OMS.

Devant l'aggravation de la situation, les présidents sierra-léonais Ernest Bai Koroma et libérienne Ellen Johnson Sirleaf ont préféré renoncer à se rendre au sommet Afrique/Etats-Unis la semaine prochaine à Washington et annoncé de nouvelles mesures radicales.

Evoquant un "défi exceptionnel", M. Koroma a décrété jeudi "l'état d'urgence pour nous permettre de prendre des mesures plus fermes", sur une période de 60 à 90 jours, éventuellement reconductible.

Il a énuméré une batterie de dispositions, dont le placement en quarantaine des foyers d'Ebola, l'escorte des travailleurs sanitaires par les forces de sécurité et des perquisitions pour repérer les malades présumés.

Quelques heures auparavant, son homologue libérienne avait ordonné la fermeture de "toutes les écoles" ainsi que de "tous les marchés dans les zones frontalières".

Mme Sirleaf a aussi annoncé des mesures de quarantaine visant certaines localités, "dont l'accès serait limité aux personnels des services de santé".

M. Koroma a annulé les voyages à l'étranger de ses ministres à l'exception des "engagements absolument essentiels".

Le chef de l'Etat sierra-léonais a également suspendu toutes les réunions publiques, sauf celles consacrées à l'épidémie, renvoyé le Parlement et sommé ses compatriotes de rester chez eux le lundi 4 août.

De la même manière, au Liberia, la présidente a mis "tout le personnel non essentiel" du secteur public "en congé obligatoire de 30 jours" et décidé que vendredi serait "chômé pour permettre la désinfection des bâtiments publics".

- Mesures en Europe, Etats-unis, Afrique et Asie -

Le médecin belge Peter Piot, directeur de l'Ecole d'hygiène et de médecine tropicale de Londres et découvreur du virus Ebola, dans son bureau à Londres le 30 juillet 2014 [Leon Neal / AFP/Archives]
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Le médecin belge Peter Piot, directeur de l'Ecole d'hygiène et de médecine tropicale de Londres et découvreur du virus Ebola, dans son bureau à Londres le 30 juillet 2014

"Ebola est une réalité et nous devons arrêter sa propagation. Il y a eu plus de 130 survivants de cette maladie", a plaidé M. Koroma, insistant sur les meilleures chances de guérison dans les centres médicaux.

Le médecin belge Peter Piot, co-découvreur du virus Ebola en 1976 au Zaïre, devenu la République démocratique du Congo, a imputé les difficultés à juguler l'épidémie au fait que "ces pays sortent de décennies de guerre civile".

"Il y a un manque total de confiance envers les autorités et, combiné à la pauvreté et aux services de santé médiocres, cela donne, je pense, la cause de cette grande épidémie à laquelle nous assistons", a-t-il avancé à l'AFP.

Les autorités américaines et allemandes ont recommandé jeudi à leurs ressortissants d'éviter de se rendre dans les trois pays ouest-africains frappés tandis que Paris y ajoutait le Nigeria qui a enregistré un premier mort d'Ebola la semaine dernière.

Des pays d'Afrique centrale et orientale ont eux aussi pris des précautions.

La RDCongo a annoncé de nouvelles mesures sanitaires et les Seychelles ont annulé un match de football avec la Sierra Leone prévu samedi.

Le Kenya et l'Ethiopie, qui abritent deux des plus importantes plates-formes aéroportuaires d'Afrique, ont également affirmé avoir renforcé leur dispositif. L'Ouganda, touché ces dernières années par Ebola, a assuré être en alerte, la Tanzanie se prévalant de "mesures de précaution"

A l'autre bout du monde, la Thaïlande, le Japon et l'Australie ont également fait état de mesures préventives.

Le virus contre lequel il n'existe pas de vaccin provoque hémorragies, vomissements et diarrhées. Son taux de mortalité varie de 25 à 90% .

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