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64 cas de torture au Brésil

Un policier à Salvador, dans le nord-est du Brésil le 16 avril 2014 [Hirosuke Kitamura / AFP/Archives] Un policier à Salvador, dans le nord-est du Brésil le 16 avril 2014 [Hirosuke Kitamura / AFP/Archives]

La torture reste un "grave problème" au Brésil, malgré les mesures prises pour la combattre, indique un rapport de Human Rigts Watch (HRW) diffusé lundi qui recense 64 cas pratiqués par des policiers depuis 2010.

"Le Brésil a adopté des mesures importantes pour combattre la torture mais il y a encore beaucoup à faire", souligne la directrice de HRW au Brésil, Maria Laura Canineu, citée dans un communiqué de l'ONG internationale de défense des droits de l'homme.

"Il y a de forts indices de participation d'agents de l'Etat dans 64 cas de torture ou de traitement cruel, inhumain et dégradant depuis 2010", affirme le communiqué. Dans 40 de ces cas, il s'agit effectivement de torture, selon HRW.

L'organisation pointe du doigt le fait que les abus surviennent dans les premières 24 heures de détention et que les détenus doivent attendre en moyenne trois mois ou plus avant de comparaître devant un juge.

Le Parlement "doit donner la priorité à l'approbation rapide du projet de loi qui détermine un maximum de 24 heures après l'arrestation en flagrant délit pour que les détenus voient un juge", exige HRW.

L'ONG souligne par ailleurs qu'en août 2013, la présidente brésilienne Dilma Rousseff a promu une loi qui crée un mécanisme de prévention de la torture en permettant à des experts de visiter régulièrement les centres de détention civils et militaires.

Les abus dénoncés varient et comprennent notamment des coups, des menaces de violences physiques et sexuelles, des chocs électriques ou l'asphyxie temporaire avec des sacs en plastique sur la tête.

Parmi les 64 cas enregistrés figurent celui du maçon Amarildo de Souza qui a disparu de la favela Rocinha de Rio en 2013 après son arrestation par la police.

"Nous avons obtenu des informations selon lesquelles les policiers impliqués dans sa disparition ont torturé d'autres habitants de la Rocinha en 2013", souligne HRW.

Sur le total des cas recensés, 26 ont été répertoriés à Sao Paulo, l'Etat le plus peuplé et le plus riche du Brésil et celui qui abrite le plus grand nombre de détenus. D'autres cas ont été constatés à Rio, Espirito Santo, Bahia et Parana.

HRW a envoyé une lettre au Parlement brésilien et au gouvernement de Sao Paulo pour qu'ils prennent des mesures contre ces abus qui selon les experts sont des pratiques qui ont persisté après la dictature (1964-1985).

Le gouvernement de Sao Paulo a assuré que "toutes les dénonciations feront l'objet d'une enquête" et que les responsables seront punis.

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