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Un premier convoi d'aide est arrivé en Syrie en passant par la Turquie

Le camp de réfugiés syriens de Bab al-Salam dans la campagne d'Alep non loin de la frontière turque, le 12 mars 2014  [Mohammed Al-Khatieb / AFP/Archives] Le camp de réfugiés syriens de Bab al-Salam dans la campagne d'Alep non loin de la frontière turque, le 12 mars 2014 [Mohammed Al-Khatieb / AFP/Archives]

Le premier convoi d'aide humanitaire passé en Syrie venant de Turquie sans l'accord de Damas a franchi la frontière jeudi matin à Bab al-Salam, a indiqué l'ONU.

Les neuf camions transportent des vivres, du matériel sanitaire ainsi que des équipements pour purifier l'eau et construire des abris, a précisé une porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU.

Il s'agit de la première application d'une résolution adoptée le 14 juillet par le Conseil de sécurité de l'ONU. Elle autorise les passages transfrontaliers de convois humanitaires venant de Turquie, Jordanie et Irak sans que le gouvernement syrien ne doive donner au préalable son accord.

L'ONU estime que cette procédure, assortie d'un mécanisme de contrôle, permettra de secourir 2,9 millions de civils supplémentaires, dans des zones tenues par l'opposition armée syrienne.

Pour l'instant, la majeure partie de l'aide humanitaire est obligée de transiter par Damas et profite aux régions tenues par les forces gouvernementales.

L'ONU évalue à 10,8 millions le nombre de Syriens ayant besoin de secours, dont 6,4 millions de personnes déplacées et 4,7 millions que les organisations humanitaires ont toujours du mal à atteindre parce qu'elles sont prises au piège des combats ou assiégées par les forces du régime ou de l'opposition.

Selon la résolution 2165, votée à l'unanimité y compris par la Russie, les passages transfrontaliers se feront par quatre points, dont deux en Turquie (Bab al-Salam et Bab al-Hawa), un en Irak (Al-Yarubiyah) et un en Jordanie (Al-Ramtha).

Le chargement des camions est soumis, avant de franchir la frontière, à un "mécanisme de contrôle" établi par l'ONU afin de confirmer que leur cargaison est uniquement humanitaire.

Cette autorisation est valable pour six mois et devra être renouvelée par le Conseil de sécurité.

Une précédente résolution, la 2139 adoptée en février, était censée faciliter l'accès humanitaire en Syrie mais elle est restée largement lettre morte.

Dans un rapport remis jeudi au Conseil de sécurité, l'ONU constate que "les protagonistes (du conflit) continuent de faire obstacle à la fourniture d'aide humanitaire aux personnes qui en ont le plus besoin et de refuser des opérations (de secours) de manière totalement arbitraire, comme une tactique de guerre".

Ce rapport, le 5e fait par l'ONU sur l'accès humanitaire en Syrie depuis la résolution 2139 et qui porte sur la période du 18 juin au 21 juillet, dénonce une forte augmentation des attaques menées par les forces gouvernementales syriennes contre des hôpitaux.

"Des violations des droits de l'homme (en Syrie) continuent d'être perpétrées à grande échelle et les attaques contre des installations médicales sont en hausse, en contradiction flagrante avec les lois humanitaires internationales", conclut-il.

Il recense douze attaques sur des établissements de soins au cours du mois de juin, à Alep (nord), Hama, Homs (centre), Idlib (nord-ouest) et dans la banlieue rurale de Damas, toutes commises par les forces gouvernementales. "Il s'agit du nombre le plus élevé en un seul mois depuis décembre 2012", souligne l'ONU.

Dix-neuf membres du personnel médical ont été tués pendant cette période, dont 18 par les troupes gouvernementales et un par l'opposition armée, indique le rapport qui cite un bilan de 526 morts parmi le personnel médical depuis le début du conflit en mars 2011.

En outre, souligne l'ONU, le gouvernement syrien "continue de refuser des autorisations de livrer des médicaments injectables et des équipements chirurgicaux aux zones les plus difficiles d'accès". En conséquence, 24.000 personnes ont été privées de traitement pour des affections potentiellement mortelles depuis 6 mois dans la région de Madamiyet ElSham, près de Damas.

Le rapport doit être examiné par le Conseil mercredi prochain.

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