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L'UE renforce ses sanctions ciblées contre la Russie

La chef de la diplomatie italienne, Federica Mogherini à un conseil des ministres des Affaires étrangères, à Bruxelles le 22 juillet 2014 [Thierry Charlier / AFP/Archives] La chef de la diplomatie italienne, Federica Mogherini à un conseil des ministres des Affaires étrangères, à Bruxelles le 22 juillet 2014 [Thierry Charlier / AFP/Archives]

L'Union européenne a décidé jeudi de renforcer ses sanctions ciblées contre la Russie en ajoutant à sa liste noire 15 personnalités et 18 entités accusées de soutenir les séparatistes dans l'est de l'Ukraine, a-t-on appris de source européenne.

Les 18 entités sont neuf entreprises et neuf institutions, a ajouté cette source. La décision a été prise au cours d'une réunion des ambassadeurs des 28 à Bruxelles.

La liste doit être rendue publique d'ici à la fin de la semaine.

La décision de principe avait été prise par les chefs d'Etat ou de gouvernement pendant leur sommet du 16 juillet, en l'absence d'efforts de Moscou en faveur de la désescalade en Ukraine.

La liste, régulièrement allongée depuis le mois de mars, comprenait jusqu'à présent 72 personnalités russes et ukrainiennes prorusses, ainsi que deux entités ayant leur siège en Crimée, la péninsule ukrainienne rattachée à la Russie en mars. Parmi les personnalités sanctionnées figurent déjà le vice-Premier ministre Dmitri Rogozine, les présidents des chambres haute et basse du parlement russe, le chef d'état-major des forces armées Valery Gerassimov, le directeur du renseignement militaire Igor Sergoun.

La destruction en vol d'un avion malaisien dans l'est de l'Ukraine, attribué au tir d'un missile par les séparatistes, a conduit les 28 à envisager de passer à une nouvelle phase de sanctions économiques frappant des secteurs entiers de l'économie russe.

Les ambassadeurs des Etats membres auprès de l'UE ont commencé à examiner jeudi un document établi par la Commission européenne, qui présente plusieurs options.

Aucune décision ne devait être prise jeudi sur ces sanctions, qui nécessiterait très probablement la convocation d'un nouveau sommet. "Nous avons demandé à ce qu'on fasse un paquet de sanctions supplémentaires qui seraient présentées aux chefs d’États", a déclaré jeudi la chef de la diplomatie italienne, Federica Mogherini, en déplacement à Sarajevo.

Une nouvelle réunion des ambassadeurs est prévue pour mardi prochain.

 

- 'Restreindre l'accès aux marchés financiers' -

 

Toute décision requiert l'unanimité des Etats membres. Si certains poussent depuis des semaines à l'adoption de sanctions d'envergure contre l'économie russe, d'autres se sont toujours montrés réticents par crainte des conséquences sur leur propre économie.

Parmi les options, la principale consisterait à couper les financements des banques publiques russes, selon le Financial Times.

Un morceau de l'épave du vol MH17 qui s'est écrasé le 20 juillet 2014 dans un champ à Donetsk [Bulent Kilic / AFP/Archives]
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Un morceau de l'épave du vol MH17 qui s'est écrasé le 20 juillet 2014 dans un champ à Donetsk

La Commission envisage l'interdiction pour tout ressortissant de l'UE d'investir dans des titres de dette et des actions émis par des institutions financières russes détenues à plus de 50% par l'Etat. L'an dernier, quelque 7,5 milliards d'euros d'obligations auraient été émises par ces banques sur les marchés européens.

Bruxelles suggère d'empêcher les banques russes d'émettre de nouveaux produits financiers sur les places européennes pour les empêcher de lever des fonds auprès de non-Européens, notamment via la City de Londres.

“Restreindre l'accès aux marchés financiers pour les institutions financières publiques russes (...) limiterait leur capacité à financer l'économie russe, à moins que les autorités russes leur fournissent des financements de substitution", souligne le document. "Cela créerait aussi une incertitude sur les marchés qui devrait être négative pour le climat des affaires et accélérer la fuite des capitaux".

Le document propose également l'interdiction d'exporter des "technologies sensibles", notamment dans le secteur de l'énergie, stratégique pour l'économie russe. Selon le FT, trois types d'équipement fournis par les Européens seraient visés: les forages en eaux profondes, l'exploration dans l'Arctique et l'extraction de gaz de schiste.

L'UE pourrait aussi décréter un embargo sur les ventes d'armes, même si les exportations européennes vers la Russie sont dix fois moins élevées que celles de la Russie vers les pays de l'UE. Alors que la France insiste pour livrer le premier navire porte-hélicoptère Mistral à la Russie, la Commission préconise d'exempter les contrats existants et de limiter la mesure aux futurs contrats.

S'agissant des biens dit "à double usage" civils et militaires, qui représenteraient chaque année quelque 20 milliards d'exportations de l'UE vers la Russie, la Commission recommande de se concentrer sur quatre secteurs, dont les "matériaux spéciaux", certaines machines-outils et l'électronique de haute performance.

 

 

 

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