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Combats fratricides aux abords de Donetsk

Un rebelle pro-russe.[AFP]

Trois corps de soldats ukrainiens gisent près de l'épave d'un char T-64 détruit par les rebelles aux abords de Donetsk où les combats se poursuivent mardi entre les forces ukrainiennes et les séparatistes prorusses.

"Nous nous défendons. Je ne veux pas tuer mes frères, mais c'est eux qui nous attaquent", explique à l'AFP un rebelle de 39 ans, originaire de Donetsk qui refuse de donner son nom.

Présent sur les lieux du drame où les corps déformés de soldats sont entourés de nuées de mouches sous un soleil brûlant, cet homme reconnaît avoir tiré lundi une roquette antichar qui avait détruit le blindé.

"Nous allons les enterrer ou peut-être les échanger contre nos gars", dit-il.

Un séparatiste prorusse tient son arme près de Donetsk le 22 juillet 2014 [Bulent Kilic / AFP]
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Un séparatiste prorusse tient son arme près de Donetsk le 22 juillet 2014

Non loin de là, les combats font rage aux abords de Donetsk, chef-lieu de la région séparatiste et place-forte des rebelles dans la zone où cinq personnes ont été tuées par des obus la veille.

Un journaliste de l'AFP a pu entendre des tirs d'artillerie provenant du côté des forces loyalistes dans le village Oktiabrski près de l'aéroport.

Une trentaine de rebelles, certains encagoulés, ont immédiatement levé leur kalachnikov en position de tir.

 

- 'Pas de cessez-le-feu ici!' -

 

Cinq explosions ont ensuite retenti, chacune plus près que la précédente.

"Ils tirent sur des civils! Ce sont des Ukrainiens, ils sont devenus comme des animaux sauvages", a dit un combattant refusant de donner son nom.

"Nous attendons une colonne d'armes lourdes du côté ennemi", poursuit-il.

Un soldat ukrainien fait le "V" de la victoire à Konstantinovka, dans la région de Donetsk, le 21 juillet 2014 [Genya Savilov / AFP]
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Un soldat ukrainien fait le "V" de la victoire à Konstantinovka, dans la région de Donetsk, le 21 juillet 2014

"Leurs snipers gâchent tout... L'un d'eux est peut-être en train de me viser", dit-il. "Il n'y a pas de cessez-le-feu ici"! Le président ukrainien Petro Porochenko tout comme un chef rebelle ont promis une trêve autour du site du crash de l'avion malaisien afin de permettre l'évacuation des corps et l'enquête sur les lieux du drame situés à 60 km à l'est de Donetsk.

Mais dans cette ville industrielle qui comptait un million d'habitants avant le début des hostilités, les combats ne font que s'intensifier.

Près du char ukrainien brûlé, un combattant nerveux fait état d'échanges de tirs près du village de Pervomaïske.

"Je vais me battre jusqu'à la mort", lance-t-il.

Les forces ukrainiennes resserrent leur étau autour de Donetsk et de Lougansk, une autre place forte des rebelles, ayant repris plusieurs localités aux séparatistes ces dernières semaines dont leur ex-bastion de Slaviansk.

Mardi, le drapeau ukrainien a été hissé sur la mairie de Severodonetsk, une ville de 110.000 habitants dans la région de Lougansk où les forces ukrainiennes affirment avoir pris le contrôle des institutions clés comme la police et les services de sécurité.

 

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