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Israël porte le deuil mais reste décidé à poursuivre les combats

Des soldats israéliens portent le cercueil de l'un des leurs, morts durant l'offensive de l'armée dans la bande de Gaza, le 21 juillet 2014 à Jérusalem [Gali Tibbon / AFP] Des soldats israéliens portent le cercueil de l'un des leurs, morts durant l'offensive de l'armée dans la bande de Gaza, le 21 juillet 2014 à Jérusalem [Gali Tibbon / AFP]

Une atmosphère de deuil régnait lundi en Israël au lendemain de la mort de 13 soldats dans la bande de Gaza, mais ces pertes, les plus lourdes depuis huit ans, n'ont pas entamé la détermination d'Israël de poursuivre son offensive.

Les enterrements d'au moins cinq militaires devaient avoir lieu lundi, selon une porte-parole de la police.

Les médias faisaient leurs gros titres sur cette "journée noire", la plus sanglante pour l'armée israélienne depuis la deuxième guerre du Liban contre le Hezbollah en 2006, portant à 18 le nombre de militaires tués depuis le 8 juillet et le début de l'opération "Bordure protectrice" à Gaza.

Les journaux consacraient ainsi des articles nécrologiques sur chacun des soldats tués qui appartenaient tous à la brigade Golani et auxquels le président Shimon Peres devait rendre hommage en allant voir leurs proches.

A l'antenne des radios et des télévisions, les familles des défunts pleuraient les leurs sans récrimination adressée au gouvernement : "Mon fils était un être extraordinaire (...) il a perpétué la tradition de son père qui était aussi dans (la Brigade Golani)", raconte une mère éplorée.

Le fils d'un officier israélien tué à Gaza, lors de ses funérailles le 20 juillet 2014 à Hod Hasharon près de Tel Aviv [Gil Cohen Magen / AFP]
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Le fils d'un officier israélien tué à Gaza, lors de ses funérailles le 20 juillet 2014 à Hod Hasharon près de Tel Aviv

Honorant les morts, Israël Hayom, le quotidien le plus diffusé, titrait en Une : "13 frères héroïques", considérant, comme de nombreux Israéliens, que ces soldats font partie de la "famille" de chacun dans un pays où les hommes doivent faire trois ans de service militaire, deux ans pour les femmes.

Sima Kadmon dans le quotidien Yédiot Aharonot évoque un "sentiment oppressant" dans le pays. "La publication (...) des photos de ces jeunes gens pleins de confiance dans leur projet de vie illustrées d'un bref résumé de leur courte vie: c'est précisément cela que Benjamin Netanyahu (le Premier ministre) et Moshé Yaalon (le ministre de la Défense) voulaient éviter", souligne l'éditorialiste.

Pour le moment, toutefois, le choc provoqué par la mort des soldats n'a pas entamé un large consensus sur la nécessité de prolonger cette énième guerre à Gaza contre le Hamas, qui a déjà fait plus de 500 morts du côté palestinien, dont une majorité de civils.

- "Toutes les options" d'actualité -

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Tel Aviv le 18 juillet 2014 [Oded Balilty / Pool/AFP]
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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Tel Aviv le 18 juillet 2014

Qu'il s'agisse des militaires tombés au front ou des scènes de dévastation à Chajaya (banlieue est de la ville de Gaza), Benjamin Netanyahu a insisté sur le bien-fondé de son offensive. "Nous menons une opération complexe, intense et en profondeur à l’intérieur de la bande de Gaza qui est soutenue par le monde. Le soutien est très fort au sein de la communauté internationale", a affirmé le Premier ministre israélien, malgré les nombreux appels au cessez-le-feu.

Interrogé par la radio publique, le ministre chargé des Services de renseignements Youval Steiniz a, pour sa part, réaffirmé que la journée sanglante de dimanche ne change rien : "toute les options restent d'actualité"

"J'estime que les combats risquent de durer longtemps (...) il se peut que nous n'ayons d'autre choix que d'élargir les opérations, y compris jusqu'à prendre le contrôle de toute la bande de Gaza", a-t-il martelé en rendant visite à des militaires blessés.

Le ministre des communications, Gilad Erdan est tout aussi ferme : "ce n'est pas le moment de parler d'un cessez-le-feu", a-t-il souligné, excluant tout retrait en l'absence "d'arrangements à long terme (...) sur une démilitarisation de ce secteur".

"Il faut tout faire pour ne se pas se laisser aller à une dynamique qui nous amènerait au-delà des objectifs fixés au départ", a affirmé le député Naham Shaï, en se référant aux buts de l'opération: la fin des tirs de roquettes depuis Gaza et la destruction des tunnels allant vers Israël.

Amos Harel, un commentateur du quotidien d'opposition Haaretz, a lui aussi mis en garde contre "toute tentative de renverser le régime du Hamas" qui contrôle la bande de Gaza.

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