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Gaza : Ban et Kerry vont tenter d'arracher un cessez-le-feu

Ban Ki-moon et John Kerry le 21 juillet 2014 au Caire [Charles Dharapak  / Pool/AFP] Ban Ki-moon et John Kerry le 21 juillet 2014 au Caire [Charles Dharapak / Pool/AFP]

Le patron de l'ONU Ban Ki-moon et le chef de la diplomatie américaine John Kerry devaient tenter mardi depuis Le Caire d'arracher un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas après 14 jours de bombardements israéliens à Gaza qui ont fait plus de 570 morts palestiniens.

 

Le secrétaire d'Etat américain a promis dans la nuit de lundi à mardi 47 millions de dollars d'aide aux civils à Gaza depuis Le Caire où il multiplie les rencontres pour parvenir à un cessez-le-feu.

A son arrivée lundi soir, M. Kerry a rencontré Ban Ki-moon, également venu plaider pour une trêve au Caire, voisin d'Israël et de la bande de Gaza et traditionnel médiateur dans les conflits entre l'Etat hébreu et le mouvement islamiste palestinien.

Au lendemain du jour la plus sanglant depuis le début de la guerre, le bilan a continué de grimper lundi, avec au moins 55 Palestiniens tués dont 16 enfants, environ 70 corps retrouvés sous les décombres et sept soldats israéliens tombés au front.

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu restait néanmoins déterminé à poursuivre ses opérations militaires aériennes et terrestres à Gaza contrôlée par les islamistes du Hamas pour faire cesser les tirs de roquettes dont une centaine ont encore touché son territoire.

Tout au long de la journée, l'enclave palestinienne a été soumise à des dizaines de raids aériens qui ont touché notamment un immeuble résidentiel faisant 11 morts dont cinq enfants, et des bombardements de chars qui ont visé une nouvelle fois un hôpital tuant quatre personnes, selon des sources palestiniennes, ce qui a suscité la condamnation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Dimanche soir, un bombardement israélien qui visait un combattant du Hamas à Khan Younès (sud du territoire) a tué 25 membres d'une même famille, la famille Abou Jameh, au moment de l'"iftar", le repas de rupture du jeûne du ramadan, selon des témoins et l'ONG israélienne B'tselem.

- "Possibles crimes de guerre" -

Amnesty International a estimé que la poursuite des bombardements sur des habitations civiles et un hôpital "s'ajoutaient à de possibles crimes de guerre qui doivent urgemment faire l'objet d'une enquête internationale indépendante".

Devant ce pilonnage sans répit et la destruction de leurs maisons, plus de 100.000 habitants de Gaza qui n'ont nulle part où aller ont trouvé refuge dans les dizaines de bâtiments de l'ONU, où des femmes et enfants sont installés à même le sol des couloirs faute de place.

Depuis le début le 8 juillet de l'offensive "Bordure protectrice" déclenchée par des raids aériens puis étendue le 17 juillet à une opération terrestre, 572 Palestiniens ont été tués et plus de 3.350 blessés, en grande majorité des civils, selon les secours palestiniens.

Côté israélien, 25 soldats ont péri depuis le début de l'assaut terrestre, le bilan le plus lourd pour l'armée depuis sa guerre de 2006 contre le Hezbollah libanais. Deux civils sont morts dans la chute de roquettes.

Toutefois, les tentatives diplomatiques pour arracher une trêve se sont accélérées sous les auspices de l'Egypte, précédente médiatrice entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.

"La violence doit cesser, elle doit cesser immédiatement. Ce que nous avons vu ces derniers jours est inacceptable", a martelé au Caire Ban Ki-moon, attendu mardi en Israël.

Le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a pressé dans la nuit de lundi à mardi le Hamas d'accepter la proposition égyptienne de cessez-le-feu pour mettre fin au conflit.

Le Caire a récemment proposé une initiative pour un cessez-le-feu, soutenue par la Ligue arabe, acceptée par Israël mais rejetée en l'état par le Hamas, furieux de ne pas avoir été consulté en amont.

- "Protéger les civils" -

Le Hamas, par la voix de son chef Ismaïl Haniyeh, est quant à lui resté sur sa position conditionnant un cessez-le-feu "à l'arrêt de l'agression, la libération des prisonniers et la levée totale du blocus israélien" de Gaza.

Les médias palestiniennes évoquaient tard lundi soir la possibilité d'une trêve humanitaire de quelques heures mardi.

Néanmoins, le ministre israélien chargé des Services de renseignement Youval Steinitz a estimé que les "combats risquent de durer", alors que son collègue aux Communications Gilad Erdan jugeait que ce n'était "pas le moment de parler d'un cessez-le-feu".

Pour Israël, l'objectif est de briser la capacité du Hamas à atteindre Israël avec ses roquettes et combattants, en tentant cette fois-ci de détruire les tunnels construits par le mouvement à cette fin.

En dépit de l'intensification des opérations à Gaza, Israël a été frappé par 84 roquettes qui n'ont pas fait de victimes, portant le total à plus de 1.500 projectiles depuis le 8 juillet. L'armée a en outre annoncé avoir abattu "plus de 10 terroristes" qui tentaient de s'infiltrer en Israël via un tunnel.

Vivement critiqué en raison du grand nombre de civils morts dans les bombardements, Israël n'a eu de cesse d'arguer que les groupes armés palestiniens se positionnaient autour et dans des bâtiments civils comme des hôpitaux.

La Maison Blanche a souhaité "que les Israéliens prennent des mesures encore plus importantes pour s'assurer de la protection des civils", tout en réaffirmant le droit d'Israël à "défendre ses citoyens" face aux roquettes.

Les Etats-Unis ont émis lundi un avertissement demandant à leurs ressortissants de ne pas se rendre en Israël, dans la bande de Gaza ou en Cisjordanie.

Qualifiant de "massacre" l'opération israélienne, la Turquie a déclaré trois jours de deuil en hommage aux victimes palestiniennes.

A Nazareth, la plus grande ville arabe israélienne, quelque 3.000 personnes ont manifesté en dénonçant "le génocide à Gaza" et des heurts ont éclaté avec la police qui a arrêté 16 manifestants.

Ce conflit est le 5e entre les deux camps depuis le retrait unilatéral de l'armée israélienne de Gaza en 2005.

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