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Mali: gouvernement et groupes négocient à Alger

Le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, 16 juillet 2014 [Farouk Batiche  / AFP] Le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, 16 juillet 2014 [Farouk Batiche / AFP]

Le gouvernement de Bamako et les groupes armés maliens doivent entamer mercredi après-midi à Alger des négociations difficiles pour trouver un accord de paix dans ce pays du Sahel toujours instable malgré une intervention armée internationale toujours en cours.

Avant l'ouverture des pourparlers, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop qui dirige la délégation officielle a assuré que le gouvernement était disposé à aller "aussi loin que possible" en vue de parvenir à un accord "aussi vite que possible" pour une "entente entre Maliens".

"Le gouvernement est prêt à aller aussi loin que possible dans le cadre des lignes rouges qui ont été tracées", a-t-il affirmé dans une déclaration à l'AFP, expliquant que ces lignes rouges étaient "le respect de l'unité territoriale, de l'unité du peuple du Mali et la forme républicaine de l'Etat malien".

Après des revendications indépendantistes, aujourd'hui officiellement abandonnées, certains des groupes rebelles réclament désormais une forme d'autonomie ou un statut particulier pour le nord qu'ils appellent Azawad.

Les négociateurs vont tenter de "trouver un consensus pour le partage du pouvoir" entre "d'un côté, les mouvements qui veulent une autonomie du nord du Mali" et de l'autre un "gouvernement ouvert à toute idée en dehors de l'indépendance", a expliqué mardi une source diplomatique algérienne jugeant "étroite" la marge de manœuvre de son pays qui conduit les négociations.

Les troupes françaises dans le nord du Mali, en février 2013 [Pascal Guyot / Pool/AFP/Archives]
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Les troupes françaises dans le nord du Mali, en février 2013

Selon cette source, les groupes armés sont "en position de force" après "la grande défaite" de l'armée malienne.

En mai, des hommes du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg), du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA, au sein duquel sont recyclés d'ex-jihadistes) et du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) ont combattu pendant plusieurs jours à Kidal, fief des Touareg dans le nord-est du Mali, l'armée malienne qui a perdu au moins 50 soldats.

Mais dans un geste de bonne volonté avant les négociations, les parties ont procédé mardi soir à Bamako à un échange de 86 prisonniers, 45 militaires et policiers d'un côté et 41 Touareg de l'autre.

- Contexte favorable -

Les négociations d'Alger sont les premières à rassembler l'ensemble des parties prenantes au conflit depuis celles qui avaient abouti à un accord intérimaire le 18 juin 2013 à Ouagadougou, au Burkina Faso, ayant ouvert la voie à la tenue d'élections présidentielle et législatives.

Mais depuis l'élection du président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2013, les pourparlers piétinent et les groupes armés continuent à mener régulièrement des actions meurtrières dans le nord du Mali.

Un policier malien assiste au départ du convoi français de Bamako, le 15 janvier 2013 [Issouf Sanogo  / AFP/Archives]
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Un policier malien assiste au départ du convoi français de Bamako, le 15 janvier 2013

Le MNLA, le HCUA, deux branches du MAA et des milices d'autodéfense proches du pouvoir de Bamako sont représentés à Alger.

Sont exclus des négociations les groupes liés à Al-Qaïda qui, à un moment alliés du MNLA, ont occupé pendant plus de neuf mois le nord du Mali avant d'en être partiellement chassés par une intervention armée internationale lancée le 11 janvier 2013 par la France, toujours en cours via la mission de l'ONU au Mali, la Minusma.

Les pourparlers devaient débuter le jour de la visite à Bamako du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, pour y signer un accord de défense avec le Mali après l'annonce par Paris de la fin de son opération Serval.

Elle sera remplacée par "Barkhane", opération plus large et permanente de lutte contre le terrorisme au Sahel, qui mobilisera 3.000 militaires français.

"Le contexte actuel pour le lancement de la phase initiale du dialogue intermalien est plus favorable qu'il ne l'a jamais été", a indiqué le représentant spécial de l'UE pour le Sahel, Michel Reveyrand, après avoir été reçu mardi par le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.

"Je suis optimiste que ces pourparlers débouchent, d'ici quelques semaines, à une paix durable au Mali", a estimé de son côté le haut représentant de la mission de l'Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya.

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