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Grèce : l'ennemi public n°1 capturé au milieu des touristes

Des passants entourent des policiers qui arrêtent Nikos Maziotis, sérieusement blessé dans l'opération, à Athènes le 16 juillet 2014 [Aristidis Vafeiadakis / AFP] Des passants entourent des policiers qui arrêtent Nikos Maziotis, sérieusement blessé dans l'opération, à Athènes le 16 juillet 2014 [Aristidis Vafeiadakis / AFP]

L'un des hommes les plus recherchés de Grèce, Nikos Maziotis, chef d'un groupe extrémiste armé, a été arrêté mercredi en plein coeur touristique d'Athènes, dans une opération de police au cours de laquelle il a été grièvement blessé.

 

Lors de cette opération spectaculaire, deux touristes et un policier ont été légèrement blessés. Recherché depuis 2012, Nikos Maziotis, 42 ans, a terminé sa cavale dans l'endroit le plus fréquenté de la capitale grecque : le lacis de ruelles touristiques du quartier de Monastiraki, au pied de l'Acropole, où les visiteurs se pressent en ce début d'été.

A deux pas de la cathédrale d'Athènes, Maziotis a été stoppé après une course-poursuite avec les forces de l'ordre au cours de laquelle il a tiré à sept reprises au milieu des passants, selon les éléments communiqués par la police lors d'une conférence de presse.

Des policiers collectent des preuves après la fusillade à Athènes le 16 juillet 2014 [Louisa Gouliamaki / AFP]
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Des policiers collectent des preuves après la fusillade à Athènes le 16 juillet 2014

Des photos le montrent à terre, menotté dans le dos, un bras maculé de sang, un postiche à côté de lui. D'autres images montrent le fugitif passant en courant devant des touristes attablés en terrasse qui plongent sous leur siège au bruit des balles.

"Ils sont passés devant la boutique, des policiers couraient, il y avait des tirs. Ensuite j'ai vu un homme menotté couvert de sang et une perruque à terre. Un policier était blessé à la cuisse", a témoigné à l'AFP, Dimitra Athanassiou, qui tient un commerce de souvenirs.

Un touriste allemand et un Australien de 19 ans ont été légèrement blessés.

Nikos Maziotis avait été identifié dans un magasin d'articles de camping près de la sortie du métro, avant de s'enfuir et d'être piégé à quelques centaines de mètres.

Selon les médias, il a envoyé en direction des policiers une grenade qui n'a pas explosé.

Vers 11h30 GMT, deux heures après les faits, le quartier affichait cependant son animation habituelle, a constaté l'AFP. Les commerçants voulaient éviter qu'Athènes ne soit assimilé à "Chicago", confiait l'un d'eux, alors que le secteur touristique attend une saison record.

- une prime de 4 millions d'euros -

Maziotis et sa compagne Panagiota Roupa - tous deux à la tête du groupe Lutte révolutionnaire - avaient disparu en 2012 après leur libération à l’expiration de la durée maximum de détention provisoire.

Actif depuis 2003, ce groupe à la rhétorique d'extrême gauche figure sur la liste des organisations terroristes établie par l'Union européenne et les Etats-Unis.

Connu surtout pour un tir de roquette sur l'ambassade des Etats-Unis à Athènes en 2007, qui n'avait fait que des dégâts matériels, le groupe a revendiqué une quinzaine d'attentats entre 2003 et 2010 visant des personnalités politiques, des banques et des établissements publics, sans faire de victimes.

La police avait cru le démanteler en 2010 en tuant l'un de ses membres présumés dans un échange de tirs à Athènes et en arrêtant huit de ses membres dont trois ont été condamnés à la prison à vie en avril 2013.

Lutte révolutionnaire a revendiqué l'explosion d'une voiture piégée ayant endommagé la banque centrale grecque le 10 avril à Athènes, jour du retour de la Grèce sur le marché obligataire et veille d'une visite en Grèce de la chancelière allemande, Angela Merkel.

Des attentats contre des cibles diplomatiques, judiciaires, économiques, revendiqués par des groupes à la rhétorique "révolutionnaire", dont l'appellation varie, sont fréquents en Grèce depuis les années 70.

Ces derniers mois, plusieurs ont été commis contre des cibles symbolisant les sacrifices imposés aux Grecs en échange de prêts massifs de l'UE et du Fonds monétaire international, alors que le pays tente de sortir de la récession.

Le gouvernement proposait depuis janvier une prime de quatre millions d'euros pour l'arrestation de Maziotis et sa femme, celle des auteurs de l'assassinat de deux membres du groupe d'extrême droite Aube dorée en novembre et celle de Christodoulos Xiros, membre d'une autre organisation, qui n'avait pas regagné sa cellule en janvier après une permission alors qu'il purgeait plusieurs peines de réclusion à perpétuité. Ce dernier semble avoir été impliqué depuis dans l'envoi d'un colis piégé à un poste de police au printemps.

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