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Revers pour Hank Skinner encaisse dans son combat pour éviter la mort

Henry "Hank" Skinner, accusé de triple meurtre, dans le couloir de la mort depuis 20 ans, ici à Livingston au Texas le 21 mai 2013 [Chantal Valery / AFP/Archives] Henry "Hank" Skinner, accusé de triple meurtre, dans le couloir de la mort depuis 20 ans, ici à Livingston au Texas le 21 mai 2013 [Chantal Valery / AFP/Archives]

Un tribunal fédéral du Texas a rendu mercredi un jugement défavorable au condamné à mort Hank Skinner à la lecture de récents tests ADN, nouveau rebondissement dans le marathon judiciaire de ce prisonnier dans le couloir de la mort depuis 20 ans.

 

Hank Skinner, 52 ans, marié à une Française militant contre la peine capitale qu'il a épousée en prison, fondait beaucoup d'espoir sur ces analyses ADN, que le Texas lui refusait.

Il les avait obtenues treize ans après son procès, à force de batailles devant les tribunaux, après avoir échappé de 20 minutes à l'exécution pour les meurtres, le 31 décembre 1993, de sa compagne d'alors, Twila Busby, et des deux fils de celle-ci.

Mais un juge du tribunal de Pampa a conclu que les résultats qui lui ont été présentés en février, "ne sont pas favorables au prisonnier", selon son jugement publié mercredi.

"Si les résultats avaient été disponibles avant le procès, il est vraisemblable que Skinner aurait tout de même été condamné", a conclu le juge Steven Emmert, dans ce document d'une demi-page.

"Le juge confirme une nouvelle fois que Hank Skinner est coupable", ont commenté les autorités texanes. "Il est temps que Skinner soit confronté à la peine" capitale à laquelle il a été condamné "et cesse de retarder la justice pour les familles de ses victimes", a déclaré Lauren Bean, porte-parole du bureau du procureur du Texas.

Ses avocats Douglas Robinson et Robert Owen ont annoncé immédiatement qu'ils feraient appel.

"Les doutes sur la culpabilité de Hank Skinner sont beaucoup trop importants pour permettre son exécution, en particulier au regard de l'incapacité totale de l'Etat à conserver des pièces à conviction cruciales qui empêche la résolution de ces questions de façon probante", ont-ils fait valoir.

Dans un récent entretien à l'AFP, Hank Skinner avait estimé avoir dorénavant "les preuves qui montrent de manière irréfutable que quelqu'un d'autre a commis les meurtres, et non pas" lui.

 

- "Sérieux doutes" -

 

Le prisonnier s'attendait à la décision du juge Emmert et à ce qu'elle marque le début d'un nouveau combat jusque devant la Cour suprême.

"Je ne crois pas beaucoup au système judiciaire du Texas. J'espère qu'ils feront ce qui est juste, je ne veux certainement pas mourir pour quelque chose que je n'ai pas fait", avait-il déclaré le 28 mai, derrière une vitre du parloir de l'Unité Polunsky, où il est incarcéré.

Les tests ADN montrent que la personne à qui appartiennent trois des quatre cheveux retrouvés dans la main de Twila Busby, a un lien maternel avec la victime. L'expert du Texas a reconnu qu'ils ne pouvaient provenir des victimes elles-mêmes, car les cheveux retrouvés étaient visuellement différents et de couleur blonde.

"Les tests ADN fournissent des résultats significatifs et irréfutables qui soulèvent de sérieux doutes sur la culpabilité de M. Skinner et désignent un autre suspect crédible", ajoutent les avocats.

L'oncle maternel de Twila Busby, Robert Donnell, aujourd'hui décédé, avait les cheveux blonds et il avait été vu en train de harceler la jeune femme, moins d'une heure avant le meurtre.

"Où est passée la veste d'homme coupe-vent tachée de transpiration et de sang trouvée près du corps de Mme Busby et récupérée par la police comme pièce à conviction?", demandent encore les avocats, soulignant qu'un témoin peut identifier cette veste comme ayant appartenu à l'oncle décédé.

"L'Etat se bat pour garder cette veste hors du dossier, et le tribunal est d'accord avec l'Etat pour l'exclure", fustigent les deux défenseurs, "de notre point de vue, cette pièce à conviction est au coeur de l'affaire".

Mais le quatrième cheveu testé appartient bien à Hank Skinner et une première série de tests montrait que son ADN était présent sur l'arme du crime, un couteau de cuisine.

Pour ses avocats, M. Skinner vivait dans cette maison, il se servait au quotidien du couteau de cuisine et il a "pu laisser son ADN de manière innocente sur le manche".

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