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Poutine à Cuba, première étape de sa tournée latino-américaine

Vladimir Poutine et son homologue cubain Raul Castro au palais de la Révolution, à La Havane, le 11 juillet 2014 [Alejandro Ernesto  / AFP] Vladimir Poutine et son homologue cubain Raul Castro au palais de la Révolution, à La Havane, le 11 juillet 2014 [Alejandro Ernesto / AFP]

Le président russe Vladimir Poutine a entamé vendredi à Cuba une tournée latino-américaine qui doit le conduire ensuite en Argentine et au Brésil, à la recherche de soutiens dans sa confrontation avec l'Occident sur l'Ukraine.

Après avoir scellé la normalisation des relations entre Moscou et La Havane, grâce à l'annulation de 90% de l'énorme dette de Cuba envers l'ex-URSS, le président russe conclura sa tournée par un sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) les 15 et 16 juillet au Brésil.

Un exercice diplomatique ambitieux et difficile pour l'homme fort du Kremlin sur un continent traditionnellement chasse-gardée de Washington qui menace Moscou de nouvelles sanctions pour son soutien aux séparatistes ukrainiens.

Avant son départ, Vladimir Poutine a souligné dans un entretien avec l'agence cubaine d'information Prensa Latina la volonté de la Russie de "créer des alliances pleines" avec l'Amérique latine et dénoncé "l'hypocrisie" de la politique de surveillance électronique des Etats-Unis, sujet sensible en Amérique latine.

Le président russe a choisi d'entamer sa tournée latino-américaine par Cuba, pour marquer la normalisation de la relation de Moscou avec un pays que les Etats-Unis s'efforce d'isoler depuis plus d'un demi-siècle, mais qui jouit désormais d'un fort soutien diplomatique du continent latino-américain.

Photo fournie par le site internet officiel www.cubadebate.cu montrant le président russe Vladimir Poutine avec l'ancien président cubain Fidel Castro, à La Havane le 11 juillet 2014 [Alex Castro  / www.cubadebate.cu/AFP]
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Photo fournie par le site internet officiel www.cubadebate.cu montrant le président russe Vladimir Poutine avec l'ancien président cubain Fidel Castro, à La Havane le 11 juillet 2014

Cette normalisation est passée par l'annulation de 90% de la dette cubaine envers Moscou, un fardeau de 31 milliards de dollars que Cuba avait contracté à l'époque de son alignement sur l'ex-URSS.

Et le solde de la dette (environ 3,5 milliards de dollars) doit être remboursé sur 10 ans et placé sur des comptes spéciaux afin d'être réinvesti par la Russie à Cuba.

- Rencontre avec Merkel ? -

Avec Cuba, Moscou étudie de "grands projets dans les domaines de l'industrie et de la haute technologie, l'énergie, l'aviation civile, la médecine et la biopharmacie", a assuré Vladimir Poutine à Prensa Latina.

Le président russe a été reçu à son arrivée à La Havane par le numéro deux du régime communiste cubain, Miguel Diaz-Canel. Il devait rencontrer ensuite le président Raul Castro et divers responsables du gouvernement cubain afin de conclure quelques accords économiques.

Parmi ceux-ci, selon les médias russes et cubains, devrait figurer notamment un accord entre les groupes pétroliers russes Rosneft et Zarubezhneft et le monopole pétrolier cubain Cupet pour développer la recherche et l'exploitation pétrolière dans le golfe du Mexique.

La coopération avec Cuba revêt un caractère "stratégique" et est orientée "vers le long terme", a souligné Vladimir Poutine à Prensa Latina.

Le président russe a également eu une "longue et très intéressante conversation" avec le père de la Révolution cubaine Fidel Castro, qui aura 88 ans le 13 août. L'entretien, d'"environ une heure", selon Vladimir Poutine, a porté sur "des questions internationales et des problèmes bilatéraux".

Depuis qu'il a cédé le pouvoir à son frère Raul en 2006 pour des raisons de santé, Fidel Castro se consacre à l'écriture et ne reçoit plus que de rares dignitaires étrangers. Ses apparitions publiques sont de plus en plus rares.

La Russie est actuellement le neuvième partenaire commercial de Cuba, loin derrière le Venezuela, la Chine et l'Espagne, les trois premiers partenaires économiques de l'île.

La Havane s'est dotée en juin d'une nouvelle loi sur les investissements étrangers afin d'attirer des capitaux qui font cruellement défaut à un modèle économique hérité de l'époque soviétique.

Photo fournie par la présidence du Nicaragua, montrant le président Daniel Ortega accueillant le préisdent russe Vladimir Poutine à l'aéroport de Managua, le 11 juillet 2014 [Cesar Perez / Présidence du Nicaragua/AFP]
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Photo fournie par la présidence du Nicaragua, montrant le président Daniel Ortega accueillant le préisdent russe Vladimir Poutine à l'aéroport de Managua, le 11 juillet 2014

Malgré des ouvertures à l'économie de marché, le décollage économique se fait attendre. Les autorités cubaines ont révisé en baisse la semaine dernière à 1,4% la croissance attendue en 2014, alors qu'elles tablaient sur une hausse du PIB de 2,2%.

Après sa visite de quelques heures à La Havane, le président Poutine doit être en Argentine samedi, puis assister dimanche au Brésil à la finale du Mondial de football entre l'Allemagne et l'Argentine, avec à la clé une possible rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel pour aborder le problème ukrainien.

Au départ de Cuba, il a effectué une brève visite surprise au Nicaragua où il a rencontré le président Daniel Ortega pendant une heure pour parler coopération bilatérale, a-t-on appris de source officielle à Managua.

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