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VTC contre taxis, la guerre fait rage à New York

Un taxi longe Central Park à New York le 26 février 2014  [Stan Honda / AFP/Archives] Un taxi longe Central Park à New York le 26 février 2014 [Stan Honda / AFP/Archives]

VTC contre taxis jaunes, la guerre fait rage à New York où un nouveau service de voiture de transport avec chauffeur vient d'être bloqué par les autorités, au moment où Uber décidait de baisser ses tarifs de 20%.

Lyft, un concurrent de Uber, l'entreprise californienne leader mondial en matière de VTC, devait lancer son service vendredi à New York, dans les arrondissements du Queens et de Brooklyn, ignorant Manhattan, terrain de chasse des célèbres 13.600 taxis jaunes.

La compagnie de San Francisco, présente dans 60 villes américaines, avait recruté 500 chauffeurs. Selon elle, 75.000 personnes avaient déjà téléchargé son application à New York.

Mais mercredi soir, la Commission municipale des Taxis et Limousines (TLC) a bloqué son lancement. Elle a souligné que Lyft, dont les chauffeurs sont des particuliers utilisant leur voiture, décorée d'une joyeuse moustache rose, "n'était pas autorisée à New York", car "elle ne s'est pas mise en conformité avec les pré-requis de la TLC en matière de sécurité et autres critères pour obtenir une licence". Les chauffeurs qui travailleraient pour Lyft risquent la saisie de leur voiture et jusqu'à 2.000 dollars d'amende.

Le principe de Lyft, qui affirme coûter moins cher qu'un taxi, est comparable à Uber: à partir d'une application sur votre smartphone, vous faites appel à un VTC en utilisant la géo-localisation. La voiture la plus proche doit en principe arriver en quelques minutes. Le prix de la course - directement prélevé sur votre carte bancaire - varie selon la distance et la durée.

- baisse des prix -

Dans cette guerre sans merci, Uber, dont l'expansion rapide crée de fortes tensions avec les taxis traditionnels surtout en Europe, a annoncé cette semaine une baisse "pour un temps limité" de 20% de ses tarifs à New York pour UberX, son service de base.

Le maire démocrate de new York, Bill de Blasio, le 3 juillet 2014 à la mairie de New York [Don Emmert / AFP/Archives]
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Le maire démocrate de new York, Bill de Blasio, le 3 juillet 2014 à la mairie de New York

Elle affirme, comparaisons à l'appui, y être aussi désormais moins chère que les taxis jaunes.

L'entreprise, présente dans 41 pays et 147 villes, et qui a reçu le mois dernier une injection de capital d'1,2 milliard de dollars, désormais valorisée à 17 milliards de dollars, a également baissé ses prix de 25% à Washington, Los Angeles, Boston, San Francisco et Atlanta.

Selon le magazine Fortune, elle y perdrait de l'argent, payant les chauffeurs plus que ce que règle le client.

"C'est une tentative désespérée de pénétrer le marché d'une façon intenable", a dénoncé cette semaine Ethan Gerner, directeur de l'Association des taxis du Grand New York.

Cette concurrence accrue n'est en effet pas du goût des propriétaires de taxis new-yorkais, dont le "médaillon" - qui permet d'opérer un taxi jaune - atteint un million de dollars aux enchères. Pour la première depuis des années, leur prix a baissé (de 5 dollars) en juin, selon Business week.

Egalement confrontés depuis un an aux nouveaux 5.200 taxis verts, qui opèrent dans le nord de Manhattan et dans les autres arrondissements, les revenus des taxis jaunes ont baissé de 2% sur les quatre premiers mois de l'année, par rapport à la même période l'an dernier, selon la TLC.

Uber, dont les prix varient aussi en fonction de la demande, était également dans le collimateur du procureur de New York Eric Schneiderman pour avoir fortement augmenté ses prix après l'ouragan Sandy en 2012 et une tempête de neige en décembre dernier.

Mais un accord a été annoncé mardi, par lequel l'entreprise s'est engagée à limiter ses prix lors de situations exceptionnelles, se conformant ainsi à la législation locale.

La route s'est-elle pour autant dégagée ? Pas si sûr.

Le maire démocrate Bill de Blasio a laissé entendre cette semaine que d'autres régulations étaient à attendre. "La TLC va travailler davantage dans les mois qui viennent, pour trouver comment approcher la question d'Uber d'une façon équitable pour tous ceux qui sont concernés (...) Je pense que des décisions politiques suivront", a-t-il ajouté.

En France, les députés ont eux tranché jeudi: ils ont interdit le recours à la géo-localisation, au coeur du fonctionnement des VTC.

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