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La coalition syrienne a élu un nouveau chef

Hadi-al-Bahra, élu mercredi 9 juillet 2014 comme chef de la coalition nationale syrienne (CNS) regroupant l'opposition à Bachar al-Assad, photographié le 12 mai 2014 à Washington [Nicholas Kamm / AFP/Archives] Hadi-al-Bahra, élu mercredi 9 juillet 2014 comme chef de la coalition nationale syrienne (CNS) regroupant l'opposition à Bachar al-Assad, photographié le 12 mai 2014 à Washington [Nicholas Kamm / AFP/Archives]

La Coalition nationale syrienne (CNS), regroupant l'opposition à Bachar al-Assad soutenue par l'Occident, l'Arabie saoudite et le Qatar, a élu mercredi à Istanbul Hadi el-Bahra comme son nouveau chef, dans le but de mettre un terme aux divisions au sein de l'opposition au régime syrien.

Hadi el-Bahra, qui était soutenu par son prédécesseur, Ahmad Jarba, et par l'Arabie saoudite, où il réside, a été élu lors d'une réunion tenue dans une lointaine banlieue d'Istanbul, a fait savoir la coalition sur sa page Facebook.

Le nouveau président du CNS, né à Damas en 1959, a dirigé l'équipe de l'opposition syrienne lors de la première négociation directe entre le régime d'Assad et l'opposition, organisée sous l'égide de l'Onu à Genève en janvier dernier.

Cette conférence a échoué à régler la sanglante crise syrienne qui a fait plus de 160.000 morts depuis mars 2011.

Lors d'un entretien avec l'AFP à l'époque de ces discussions, Hadi el-Bahra s'était dit déterminé à oeuvrer en faveur d'une solution politique au sanglant conflit, insistant sur le fait que l'opposition "ne cherchait pas à augmenter ses pouvoirs ou à imposer une opinion".

M. el-Bahra, un ingénieur industriel qui a fait des études aux Etats Unis et parle couramment anglais, a obtenu 62 voix lors du vote tenu tôt mercredi tandis que son principal rival, Mouwafaq Nayrabiyeh, en a obtenu 41.

- Divisions internes -

Il a passé la plus grande partie de sa vie en Arabie saoudite où il gère plusieurs hôpitaux et d'autres entreprises.

Il succède à Ahmad Jarba, qui dirigeait la coalition depuis juillet 2013, mais n'a pas réussi à unifier l'opposition et à obtenir un soutien militaire occidental significatif.

Le nouveau chef de l'opposition syrienne aura pour tâche de poursuivre les efforts pour chasser le président syrien du pouvoir, au moment où le régime de Damas gagne du terrain militairement et que les jihadistes de l'État islamique (EI) progressent eux aussi.

Ces jihadistes ultra-radicaux, déjà très présents en Syrie, contrôlent de vastes pans de l'Irak depuis une offensive éclair début juin qui les a menés aux portes de Bagdad. Le groupe a proclamé un califat islamique sur les territoires qu'il contrôle à cheval entre la Syrie et l'Irak.

L'opposition syrienne est minée par des conflits internes liés à des différends entre les pays qui la soutiennent, notamment l'Arabie saoudite et le Qatar. En outre, son influence sur le terrain est extrêmement limitée.

Réunie à Sile, un district balnéaire d'Istanbul sur la mer Noire depuis plusieurs jours, les représentants de la coalition devaient aussi élire dans la foulée un vice-président et un secrétaire général.

L'Occident semble désormais plus préoccupé par l’avènement des jihadistes de l'EI que de répondre aux demandes insistantes de fonds et d'armes de l'opposition syrienne.

Le président américain Barack Obama a fait un geste le mois dernier pour l'opposition syrienne en demandant au Congrès d'autoriser un budget de 500 millions de dollars pour "entraîner et équiper" l'opposition armée modérée.

- Un nouveau médiateur à l'Onu -

La pression de l'EI n'est pas pour rien dans cette requête. "Ces fonds aideront les Syriens à se défendre, à stabiliser les zones sous contrôle de l'opposition, à faciliter la fourniture de services essentiels, à contrer les menaces terroristes et faciliter les conditions d'un règlement négocié", plaide la Maison Blanche.

Officiellement, le soutien américain aux rebelles syriens se cantonne à une aide non létale pour un montant total de 287 millions de dollars.

La coalition syrienne est reconnue par plusieurs Etats, dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, comme la seule représentante légitime des Syriens.

Parallèlement, des sources de l'Onu ont laissé entendre mercredi à New York que le diplomate italo-suédois Staffan de Mistura, 67 ans, allait succéder à Lakhdar Brahimi comme médiateur de l'Onu dans le conflit syrien.

Ancien vice-ministre italien des Affaires étrangères, habitué des zones de conflit, il a occupé de nombreuses fonctions aux Nations unies, en particulier comme représentant spécial de l'ONU pour l'Afghanistan (2010-2011), pour l'Irak(2007-2009) et pour le Liban (2001-2004) et directeur adjoint du Programme alimentaire mondial (2009-2010). Il parle six langues dont le français, l'allemand et l'arabe dialectal.

Lakhdar Brahimi avait démissionné en mai après deux ans d'efforts infructueux pour mettre un terme au conflit.

M. Brahimi avait organisé en janvier et février à Genève les premières négociations directes entre le gouvernement syrien et l'opposition, alors représentée par M. el Bahra, qui ont échoué.

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