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John Kerry attendu à Kaboul en médiateur de la crise afghane

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, lors d'une conférence de presse à Kaboul, le 12 ocotbre 2013 [Massoud Hossaini / AFP/Archives] Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, lors d'une conférence de presse à Kaboul, le 12 ocotbre 2013 [Massoud Hossaini / AFP/Archives]

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est attendu dans les prochaines heures en Afghanistan pour tenter une médiation dans la crise de l'élection présidentielle, qui menace de plonger le pays dans le chaos, ont indiqué jeudi les équipes des candidats.

La visite n'était toutefois pas officiellement confirmée par Washington, qui n'annonce jamais à l'avance les déplacements de ses responsables en Afghanistan pour raisons de sécurité.

M. Kerry se trouvait dans la journée en Chine, où il a espéré que l'Afghanistan trouve "dans les prochains jours" un moyen "de reprendre en mains son avenir" en ce "moment critique" de son histoire.

Le désaccord persistant entre les deux candidats présidentiels, Abdullah Abdullah et Ashraf Ghani, à propos du deuxième tour du 14 juin fait craindre une montée des tensions communautaires voire des violences, dans un pays déjà fragile et à quelques mois du retrait de l'Otan.

La tension est montée d'un cran mardi lorsque M. Abdullah, qui dénonce des fraudes massives au profit de son adversaire, s'est proclamé vainqueur de l'élection malgré les premiers résultats officiels plaçant Ashraf Ghani largement en tête (56,4%).

Depuis, les deux équipes n'ont eu aucun contact direct, selon une source proche de l'un des deux candidats.

Mardi, M. Abdullah avait affirmé publiquement avoir reçu un coup de fil du président américain Barack Obama, et avoir été informé que M. Kerry viendrait dans la semaine à Kaboul.

Les deux camps ont confirmé cette visite imminente jeudi à l'AFP, en accueillant positivement l'initiative américaine.

"M. Kerry vient pour résoudre la dispute électorale, et c'est une initiative positive", s'est réjoui jeudi Abdul Ali Mohammadi, un porte-parole de M. Ghani.

-Vive inquiétude de Washington-

"Nous nous réjouissons de tout effort destiné à séparer les voix honnêtes des voix frauduleuses. Nous ne pensons pas que les Etats-Unis devraient se mêler du processus électoral afghan, mais ils devraient aider à la transparence", a de son côté déclaré la porte-parole de M. Abdullah, Lailuma Ahmadi.

M. Abdullah, qui réclame un examen des soupçons de fraudes plus large que celui prévu par la commission électorale, a soufflé le chaud et le froid ces derniers jours.

S'il s'est gardé de jeter de l'huile sur le feu, évitant d'appeler ses partisans à des rassemblements massifs ou de former un gouvernement parallèle, il a cependant fermement martelé qu'il n'accepterait une telle défaite.

De Pékin, M. Kerry a encouragé les deux candidats à "ne pas attiser les attentes de leurs partisans, à témoigner publiquement leur respect pour l'audit en cours" des résultats du scrutin et à "faire preuve d'une attitude de chef d'Etat à un moment où l'Afghanistan en a terriblement besoin".

Les Etats-Unis n'ont pas caché ces derniers jours leur vive inquiétude au sujet d'une crise qui menace de plonger dans le chaos un régime qu'ils portent à bout de bras depuis la chute des talibans à la fin 2001.

L'administration Obama semble également échaudée par l'exemple de l'Irak, où son retrait militaire a favorisé l'émergence d'une violente insurrection jihadiste sunnite qui menace le pouvoir chiite à Bagdad.

L'objectif des Américains reste de mettre fin en douceur à la plus longue guerre de leur histoire, et pour cela de signer rapidement un traité bilatéral de sécurité (BSA) prévoyant le maintien en Afghanistan d'environ 10.000 soldats américains, sur les quelque 50.000 actuellement.

Le président afghan Hamid Karzaï a refusé de le parapher, mais M. Abdullah comme M. Ghani ont promis de le faire s'ils étaient élus. Un enlisement de la crise électorale risque donc de retarder cette signature.

Mardi, le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen a invité Kaboul à parapher le BSA avant le sommet de l'Otan début septembre au Pays de Galles.

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