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Ukraine: les forces de Kiev marquent des points, pourparlers attendus samedi

Une colonne de blindés de l'armée ukrainienne se dirige vers le nord de la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, le 3 juillet 2014 [Genya Savilov / AFP] Une colonne de blindés de l'armée ukrainienne se dirige vers le nord de la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, le 3 juillet 2014 [Genya Savilov / AFP]

Kiev, Moscou et les rebelles prorusses, pressés par l'Occident, devraient avoir samedi des pourparlers pour tenter de mettre fin aux combats dans l'est de l'Ukraine, où les forces gouvernementales semblent marquer des points, de l'aveu des rebelles eux-mêmes.

Le président ukrainien Petro Porochenko a proposé que le groupe de contact sur la crise, rassemblant son pays, la Russie et l'OSCE, avec la participation des rebelles, se réunisse samedi.

Dans un entretien téléphonique avec le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, il a indiqué avoir proposé aussi un lieu et l'heure de la réunion, dont le principe avait été arrêté mercredi à Berlin. Le communiqué de la présidence ukrainienne ne les précise pas, en attendant la confirmation de l'autre partie.

Des informations divergentes ont circulé vendredi sur la réunion du groupe de contact.

Selon l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), elle pourrait se dérouler à Donetsk, chef-lieu d'une des deux régions séparatistes. La représentante de l'OSCE, la diplomate suisse Heidi Tagliavini devrait "probablement" y participer, d'après la même source. Elle se trouverait actuellement à Donetsk, selon une source locale proche de l'OSCE.

Du côté des insurgés, le "vice-Premier ministre" de la "République populaire de Donetsk", Andreï Pourguine, a évoqué la possibilité que la réunion ait lieu à Minsk, au Bélarus.

- Solution de compromis -

Les représentants de Kiev refuseraient de se rendre à Donetsk pour des raisons de sécurité, tandis que ceux des insurgés ne peuvent pas aller dans un pays de l'UE en raison des sanctions qui les visent, a-t-il expliqué à l'agence de presse Interfax-Ukraine.

Le président Petro Porochenko lors de son discours au Parlement ukrainien à Kiev, le 3 juillet 2014 [Anatolii Stepanov / AFP]
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Le président Petro Porochenko lors de son discours au Parlement ukrainien à Kiev, le 3 juillet 2014

"Ainsi, Minsk serait une solution de compromis qui pourrait arranger tout le monde", a-t-il ajouté.

La crise ukrainienne, opposant au départ les russophones de l'Est du pays aux autorités de Kiev, a réveillé l'ancienne rivalité Est-Ouest que l'on croyait morte avec la Guerre froide.

Dans des échanges indirects, les Américains et les Européens d'une part, les Russes d'autre part, s'invitent mutuellement à faire pression sur leurs alliés ukrainiens respectifs pour sortir de l'impasse diplomatique actuelle.

Sur le terrain, les opérations militaires ukrainiennes se poursuivent, et les autorités de Kiev, jusqu'à présent avares d'informations, font état de progrès.

Rue par rue, les forces ukrainiennes qui combattent les rebelles dans l'Est ont repris vendredi la ville de Mikolayivka (15.000 habitants), dans la grande banlieue de Slaviansk, a annoncé le ministre ukrainien de l'Intérieur, Arsen Avakov.

- Un général du GRU en accusation -

"Mikolayivka est entièrement sous notre contrôle ! On a capturé environ 50 combattants qui ont déposé les armes", a annoncé M. Avakov sur sa page Facebook. Il a dit espérer que "quelques jours suffiront" pour restaurer la vie normale à Slaviansk, un des bastions de la rébellion.

De son côté, le secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense, Andriï Paroubiï, a déclaré dans un briefing que "pas moins de 150 combattants rebelles avaient été éliminés et six postes fortifiés détruits" jeudi à Mykolayivka.

Les autorités ukrainiennes ont indiqué que leurs forces avaient eu vendredi 9 morts et 13 blessés, sans préciser les lieux de ces pertes.

Un homme recouvre avec une couverture le corps d'une personne tuée dans le bombardement par l'aviation ukrainienne d'un village près de Lugansk, dans l'est de l'Ukraine, le 2 juillet 2014 [Stanislav Filippov / Itar-Tass/AFP]
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Un homme recouvre avec une couverture le corps d'une personne tuée dans le bombardement par l'aviation ukrainienne d'un village près de Lugansk, dans l'est de l'Ukraine, le 2 juillet 2014

Une confirmation implicite des avancées des forces de Kiev est venue du "ministre de la Défense" de la "République populaire de Donetsk", Igor Strelkov.

Si la Russie n'obtient pas une trêve de la part des forces ukrainiennes "ou n'intervient pas avec ses forces armées pour nous, pour le peuple russe qui vit ici, nous serons détruits", a-t-il affirmé dans une interview télévisée au site d'informations en ligne russe LifeNews.

"Cela arrivera d'ici à une semaine, maximum deux. Slaviansk sera détruite en premier, avec toute sa population", a ajouté cet homme, qui, selon les services de sécurité ukrainiens, est un colonel du renseignement militaire russe.

Le rôle supposé des services spéciaux russes dans la rébellion est fréquemment dénoncé à Kiev. Vendredi, le patron du Service de sécurité (SBU), Valentin Nalivaïtchenko, a accusé un général du GRU (renseignement militaire russe), Valerii Travkine, d'organiser à Rostov-sur-le-Don, dans le sud de la Russie, le recrutement de combattants qui viennent grossir les rangs des insurgés.

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