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Ukraine : l'armée poursuit son offensive "antiterroriste"

Un séparatiste pro-russe à Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, le 1er juillet 2014 [Alexander Khudoteply / AFP] Un séparatiste pro-russe à Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, le 1er juillet 2014 [Alexander Khudoteply / AFP]

L'Ukraine a poursuivi jeudi son offensive "antiterroriste" dans l'est du pays, repoussant un éventuel retour au cessez-le-feu, réclamé à Berlin par les Européens, jusqu'à ce que ses conditions, et notamment la reprise du contrôle de la frontière, soient remplies.

 

Certes, la réunion des quatre chefs de la diplomatie ukrainien, russe, allemand et français, mercredi dans la capitale allemande, a débouché sur l'appel à une réunion, au plus tard samedi, du groupe de contact réunissant la Russie, l'Ukraine et l'OSCE, avec la participation des rebelles, dans le but de parvenir à un cessez-le-feu durable.

Mais cet accord sur la nécessité de se mettre d'accord, salué par l'hôte de la réunion, l'Allemand Frank-Walter Steinmeier, comme "un pas en avant", ne laisse entrevoir aucun progrès immédiat.

Kiev a réaffirmé dès mercredi sa position par la bouche de son chef de la diplomatie, à savoir que l'Ukraine est prête à négocier dans le cadre du groupe de contact, mais qu'un cessez-le-feu éventuel devrait être "bilatéral" et non unilatéral, comme celui venu à expiration, marqué par de nombreux incidents armés et pertes de vies humaines.

 les ministres des affaires étrangères français Laurent Fabius, russe Sergeï Lavrov, allemand Frank-Walter Steinmeier et ukrainien Pavlo Klimkin, lors de leur conférence de presse commune le 2 juillet 2014 à Berlin [Clemens Bilan / AFP]
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De g à d: les ministres des affaires étrangères français Laurent Fabius, russe Sergeï Lavrov, allemand Frank-Walter Steinmeier et ukrainien Pavlo Klimkin, lors de leur conférence de presse commune le 2 juillet 2014 à Berlin

A Kiev, le numéro deux de l'administration présidentielle, Valeriï Tchalyï, a rappelé mercredi les autres conditions ukrainiennes: la reprise du contrôle de la frontière sous la surveillance de l'OSCE et la libération de "tous les otages" détenus par les rebelles.

Sur le premier point, Moscou propose avec insistance que Kiev envoie ses gardes-frontières, et l'OSCE ses observateurs, du côté russe de la frontière, pour participer aux contrôles. Sans la rejeter ouvertement, Kiev considère de toute évidence cette proposition comme insuffisante, car elle impliquerait que l'autre côté de la frontière puisse rester aux mains des séparatistes.

 

Seulement avec la Russie 

Pour leur part, les insurgés ont réagi en affirmant qu'ils seraient prêts à prendre part à des négociations indirectes seulement avec la participation de la Russie et de la communauté internationale, mais qu'ils refusaient des pourparlers bilatéraux avec Kiev.

"Si la Russie et l'OSCE nous font une proposition, nous serons d'accord pour participer à des consultations", a dit à l'AFP Andriï Pourguine, "vice-Premier ministre" de la "République populaire de Donetsk" proclamée par les séparatistes.

Pour l'analyste politique Vadym Karasyov, directeur de l'Institut des stratégies globales à Kiev, les perspectives d'un nouveau cessez-le-feu dépendent de la situation militaire sur le terrain.

"Si Kiev remporte des succès militaires significatifs dans l'Est, les autorités n'iront pas vers un cessez-le-feu. (...) Arrêter l'opération, pour donner à l'adversaire le temps de recevoir des renforts et reprendre des forces n'aurait pas de sens", a-t-il expliqué à l'AFP.

"A l'inverse, si les combattants opposent une résistance efficace et l'offensive rencontre des difficultés, le pouvoir pourrait choisir la trêve", a-t-il ajouté, prédisant que la situation devrait se clarifier vers la fin de la semaine.

Le président Petro Porochenko, le 30 juin 2014 à Kiev [Mykola Lazarenko / Présidence ukrainienne/AFP/Archives]
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Le président Petro Porochenko, le 30 juin 2014 à Kiev

 

En attendant que la date et le lieu de la réunion du groupe de contact soient arrêtés, les forces ukrainiennes ont poursuivi mercredi soir leurs opérations, détruisant une colonne de cinq camions militaires Kamaz transportant des rebelles dans le sud de la région de Donetsk, l'un des bastions des insurgés, a annoncé le ministère de la Défense, sans donner de bilan plus précis.

Il a assuré par ailleurs qu'un groupe de rebelles arrivé à bord de voitures civiles et arborant un drapeau blanc avait ouvert le feu mercredi sur un point de contrôle tenu par l'armée, mais a été repoussé et "les agresseurs ont été éliminés".

A 7H00 (4H00 GMT) jeudi, la situation dans la zone du conflit restait "tendue", ajoute le communiqué militaire, citant 16 cas de tirs rebelles sur des points de contrôle et d'autres positions de l'armée au cours des dernières 24 heures. Les soldats ont "riposté de manière adéquate", précise-t-il.

"L'opération antiterroriste" de Kiev pourrait être intensifiée avec la nomination, attendue jeudi, d'un nouveau ministre de la Défense et d'un nouveau chef d'état-major général.

Pour le premier poste, M. Porochenko a choisi un ex-policier, Valeriï Gueleteï, ancien chef du service de protection des personnalités publiques. En revanche, il a proposé un militaire de carrière, le général Viktor Moujenko, formé en URSS et ayant été en poste en Irak entre 2003 et 2004, pour diriger l'état-major.

La désignation des deux hommes devait être soumise au vote du Parlement dans la journée.

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