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La fin des chrétiens en Irak ?

[KARIM SAHIB / AFP]

La percée des insurgés sunnites de l'Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) en Irak a déstabilisé la plaine de Ninive, où vivent de nombreux chrétiens. A Mossoul et dans les villes aux alentours, des milliers d'entre eux ont fui vers le Kurdistan.

 

Ce week-end, les chrétiens d'Irak ont enfin pu se réjouir. A Qaraqosh, ville de 50.000 habitants à majorité chrétienne située à 32 km au sud-sst de Mossoul, les troupes kurdes sont parvenues à repousser les assauts de l’EIIL samedi matin. Un espoir après trois semaines vécues dans la peur et marquées par l'exode.

A Mossoul, prise par les islamistes de l'EIIL le 9 juin dernier, il n'y aurait plus aucun chrétien alors qu'ils étaient près de 35.000 il y a 10 ans. L'attaque surprise des insurgés a fait fuir la centaine de chrétiens encore sur place sur les routes. Aucune messe n'y a été célébrée dimanche. Une première.

 

Les Kurdes au secours des chrétiens

Aux alentours, la situation est tout aussi précaire. Devant l'assaut des insurgés sunnites, des villes entières à majorité chrétienne se sont barricadées, remettant leur sort entre les mains des Peshmergas, la force armée kurde, pour les défendre. Comme à Hamdaniya, 15.000 habitants, en majorité des catholiques syriaques, ou Bartala. A chaque fois, l'armée régulière irakienne avait préféré se replier.

Autant de menaces ou de sièges qui ont poussé par exemple quelques 13.000 chrétiens de Qaraqosh sur la route de l'exode en quelques heures, vers Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. A l'heure où l'offensive des insurgés semble marquer le pas, les responsables chrétiens des différentes communautés espèrent désormais leur retour.

 

Les chrétiens visés ?

Seulement l'évêque auxiliaire chaldéen de Bagdad, Mgr Louis Sako, a averti que la violence croissante en Irak risquait d’entraîner la disparition des chrétiens d’Irak : "l'éradication des minorités religieuses n'est hélas pas un dommage collatéral de la folle stratégie des assassins : c'est leur but affiché. a-t-il confié au cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon.

Une crainte confirmée par Amnesty International qui a alerté mercredi sur le fait que les jihadistes ultra-radicaux de l'EIIL visent spécifiquement les nombreuses minorités de la région (Turkmènes chiites, Shabaks, Yézidis et chrétiens). 

Répartis entre la plaine de Ninive, dans la région de Kirkouk au Kurdistan et à Bagdad, les chrétiens d’Irak étaient 1 million à la chute du régime de Saddam Hussein en 2003. Ils ne seraient plus maintenant que 400 000.

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