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Le ramadan débute en Asie, la fièvre du Mondial intacte en Indonésie

Des musulmans prient le 28 juin 2014 à Singapour à l'occasion du premier jour du ramadan [Mohd Fyrol / AFP] Des musulmans prient le 28 juin 2014 à Singapour à l'occasion du premier jour du ramadan [Mohd Fyrol / AFP]

Les musulmans d'Asie ont commencé dimanche à célébrer le ramadan dans de nombreux pays tel l'Indonésie où des menaces d'islamistes radicaux d'attaquer des bars "impurs" diffusant des matches du Mondial-2014 n'ont pas fait retomber la fièvre footballistique.

Sur le continent asiatique, le mois du jeûne pour les musulmans a débuté également en Malaisie, en Afghanistan, aux Philippines ou encore au Sri Lanka.

Mais en Indonésie, le plus grand pays musulman au monde avec 225 millions de fidèles sur une population de 250 millions, des groupes islamistes radicaux ont menacé d'attaquer des bars qui continuent de vendre de l'alcool - dont la consommation est interdite par la loi islamique - ou restent ouverts tard la nuit pendant le ramadan.

Le chef du Front des défenseurs de l'islam dans la capitale Jakarta, Salim Alatas, avait annoncé que son groupe "surveillerait toute activité immorale pendant le ramadan: si les représentants de l'ordre public ne font rien contre les activités immorales, nous ferons tout ce que nous pouvons pour y mettre fin, avec nos propres méthodes", avait-il prévenu.

Prière à  la mosquée Istiqlal de Jakarta, la plus grande d'Asie du Sud-Est, le premier jour du ramadan, le 28 juin 2014  [Romeo Gacad / AFP]
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Prière à la mosquée Istiqlal de Jakarta, la plus grande d'Asie du Sud-Est, le premier jour du ramadan, le 28 juin 2014

Mais ces menaces ont eu peu d'impact dans ce pays musulman modéré, où le football est très populaire. Les amateurs et supporteurs du ballon rond ont donc afflué dans des bars de Jakarta remplis d'Indonésiens et d'expatriés. Ils se sont enthousiasmés devant des écrans de télévision diffusant les matches des huitièmes de finale du Mondial au Brésil dans la nuit de samedi à dimanche, à une heure tardive en raison du décalage horaire, ont constaté des correspondants de l'AFP.

"Pour moi, le jeûne n'affecte pas vraiment mon enthousiasme pour la Coupe du monde de football", a déclaré Intania Permata, un étudiant de 22 ans, qui a regardé le match à suspense Brésil-Chili dans un bar-restaurant sud-américain bondé.

Même enthousiasme chez Endika Setiadi Putra, 27 ans, estimant qu'à mesure que la finale du Mondial approche, la fièvre footballistique va continuer d'attirer de nombreux amateurs de ballon rond dans les bars pendant le mois du ramadan.

Le dilemme religion-football

Une rue de Pasuruan, sur l'île de Java en Indonésie, pavoisée aux couleurs du Mondial le 12 juin 2014 [Aman Rochman / AFP/Archives]
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Une rue de Pasuruan, sur l'île de Java en Indonésie, pavoisée aux couleurs du Mondial le 12 juin 2014

Le ramadan est un dilemme pour les musulmans pratiquants et amateurs de football lorsque ces deux événements se déroulent pendant la même période, comme ce fut le cas en 1982 lors du Mondial en Espagne.

Les fidèles sont désormais appelés à s'interroger sur leur capacité à observer le jeûne pendant la Coupe du monde au Brésil, dont les matches sont suivis par des millions de téléspectateurs à travers le monde. Le problème se pose encore davantage dans des pays à majorité musulmane participant à la compétition, tel l'Algérie qui va disputer pour la première fois de son histoire un huitième de finale face à l'Allemagne lundi.

De nombreux Indonésiens ont aussi observé le début du ramadan en famille et en participant à des prières comme à Jakarta, où des milliers de fidèles ont afflué samedi soir à la mosquée Istiqlal, la plus grande d'Asie du Sud-Est.

En Afghanistan, la politique s'est invitée dans les célébrations du début du ramadan pendant l'"iftar" - repas pris chaque soir par les musulmans pendant le mois du jeûne - les résultats de la présidentielle controversée devant être annoncés dans les jours qui viennent, après des accusations de fraude.

Les musulmans au Sri Lanka, pays à majorité bouddhiste, devraient observer le ramadan modérément après une récente vague de violences entre partisans des deux religions.

Aux Philippines, où les catholiques sont majoritaires, les musulmans ont commencé à observer leur premier ramadan depuis la signature d'un accord de paix entre le gouvernement et le plus grand groupe de rebelles islamistes après des décennies d'un conflit armé qui a fait des dizaines de milliers de morts.

Hors Asie, une majorité d'autres pays musulmans tel l'Arabie Saoudite devaient débuter le ramadan dimanche, tandis que d'autres comme le Yémen ont commencé samedi.

Le calendrier musulman est un calendrier lunaire, et le ramadan doit commencer après la nouvelle lune, à l'apparition du premier croissant fin.

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