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Ukraine: 4 observateurs de l'OSCE libérés avant l'expiration de la trêve

Des miliciens prorusses attaquent la garde nationale ukrainienne à Donetsk, le 26 juin 2014 [Alexander Khudoteply / AFP] Des miliciens prorusses attaquent la garde nationale ukrainienne à Donetsk, le 26 juin 2014 [Alexander Khudoteply / AFP]

Quatre observateurs de l'OSCE enlevés le 26 mai par des rebelles prorusses ont été libérés dans l'est de l'Ukraine, à quelques heures de l'expiration vendredi d'une trêve fragile et de la signature redoutée par Moscou d'un accord commercial entre Kiev et l'Union européenne.

Les quatre observateurs sont arrivés dans la nuit de jeudi à vendredi dans un hôtel de Donetsk, place forte des pro-russes dans l'est de l'Ukraine.

"Ils ont été libérés sans condition. Il s'agit d'un Danois, d'un Turc, d'un Suisse et si je ne me trompe pas, d'un Estonien", a déclaré à la presse le "Premier ministre" de la "République de Donetsk" autoproclamée par les séparatistes, Alexandre Borodaï.

De son côté, le président ukrainien Petro Porochenko s'est dit prêt à conclure un accord de paix avec son homologue russe Vladimir Poutine pour mettre fin à une insurrection séparatiste dans l'est de l'Ukraine, avant l'expiration de la trêve fixée à 19h00 GMT vendredi.

Le "Premier ministre" de la "République de Donetsk" autoproclamée par les séparatistes, Alexandre Borodaï, le 23 juin 2014 à Donetsk [ / Unian Agency/AFP/Archives]
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Le "Premier ministre" de la "République de Donetsk" autoproclamée par les séparatistes, Alexandre Borodaï, le 23 juin 2014 à Donetsk

"Je suis prêt à faire la paix avec tout le monde", a déclaré le président en réponse à une question sur la possibilité d'un accord de paix avec l'homme fort du Kremlin, dans un entretien à la chaîne de télévision américaine CNN.

Des représentants de Kiev et des responsables séparatistes ont poursuivi une 3e série de négociations indirectes à Donetsk qui pourraient aboutir à une prolongation de la trêve, mais les combats (plus de 400 morts depuis avril) se sont poursuivis ces derniers jours dans le bassin industriel russophone du Donbass.

M. Borodaï a annoncé que les combattants prorusses s'étaient emparés dans la soirée d'une base militaire ukrainienne à Donetsk après quelques heures d'affrontements armés.

En plein centre-ville, environ 200 insurgés armés ont attaqué une caserne d'une unité de la Garde nationale ukrainienne après avoir lancé un ultimatum aux troupes pour se rendre, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Il est crucial que la Russie montre dans les prochaines heures qu'elle travaille au désarmement des séparatistes, qu'elle les encourage à désarmer, qu'elle les appelle à déposer les armes et à participer à un processus légitime", a asséné le secrétaire d'Etat américain John Kerry à l'issue d'un entretien à Paris avec son homologue français Laurent Fabius.

- Des "stéréotypes de la Guerre froide", selon Moscou -

Poussée de toutes parts à agir concrètement, la Russie a dénoncé "des tentatives simplistes" de lui imputer "l'entière responsabilité" de la situation, et a dénoncé des commentaires de l'Otan sur l'absence de résultats concrets émanant de Moscou, stigmatisant des "stéréotypes issus de la Guerre froide", selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.

Le président ukrainien Petro Porochenko au Parlement européen à Strasbourg le 26 juin 2014 [Patrick Hertzog / AFP]
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Le président ukrainien Petro Porochenko au Parlement européen à Strasbourg le 26 juin 2014

Mercredi soir déjà, le président américain Barack Obama avait menacé la Russie de nouvelles sanctions si elle ne prenait pas des "initiatives concrètes immédiates pour faire cesser l'envoi d'armes et de militants à travers la frontière".

Dans un entretien téléphonique jeudi, M. Poutine a insisté auprès de la chancelière allemande Angela Merkel sur "la nécessité de prolonger la trêve". Il l'a également assurée qu'il était entièrement favorable à la reprise du dialogue entre les parties en conflit.

Le président ukrainien avait brandi la menace d'une levée du cessez-le-feu après la mort de neuf soldats dans la destruction d'un hélicoptère. Sa prorogation souhaitée par Moscou reste incertaine étant donné les "violations massives" du cessez-le-feu que l'armée ukrainienne a affirmé avoir constaté.

Le président russe Vladimir Poutine au Kremlin à Moscou le 26 juin 2014  [Alexey Druzhinin / Ria-Novosti/AFP]
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Le président russe Vladimir Poutine au Kremlin à Moscou le 26 juin 2014

Pour tenter d'apaiser la situation, le président ukrainien doit présenter au Parlement une réforme accordant plus de pouvoirs aux régions : élection des gouverneurs par les élus locaux (et non pas nomination par Kiev) et usage élargi de la langue russe dans l'enseignement et les entreprises.

Mais cette décentralisation ne va pas jusqu'à la mise en place de la structure fédérale demandée par la Russie, un moyen, selon certains observateurs, de conserver son influence sur l'Est russophone en dépit du rapprochement avec l'UE.

- Signature d'un accord à l'origine de la crise -

L'accord commercial que doit signer Kiev avec Bruxelles vise en particulier à supprimer l'essentiel des barrières douanières entre l'Ukraine et les pays de l'UE.

La signature du document était initialement prévue pour novembre dernier, avant la volte-face de Viktor Ianoukovitch, qui a préféré se tourner vers la Russie pour obtenir une aide économique alors que l'Ukraine, une ex-république soviétique, subit une récession quasi permanente depuis plus de deux ans.

Ce retournement de situation avait provoqué le mouvement de contestation qui a conduit à la chute du président, suivie du rattachement de la Crimée à la Russie, puis de l'insurrection séparatiste dans l'est.

Des négociations sont prévues le 11 juillet entre l'UE, Moscou et Kiev au niveau ministériel, concernant les conditions de l'application de l'accord.

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