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Birmanie: scepticisme après l'amendement de la loi sur les manifestations

Le président birman Thein Sein à Naypyidaw  le 11 mai 2014 [Ye Aung Thu / AFP/Archives] Le président birman Thein Sein à Naypyidaw le 11 mai 2014 [Ye Aung Thu / AFP/Archives]

Des défenseurs des droits de l'homme se sont montrés sceptiques jeudi après l'amendement de la loi sur les manifestations en Birmanie, doutant d'un assouplissement d'un texte qui a conduit à l'arrestation de dizaines de militants.

Quelques mois après la dissolution de la junte en 2011, le Parlement avait adopté une loi autorisant les manifestations. Mais le texte était très critiqué en raison de certaines restrictions et des peines de prison qui y étaient attachées.

La loi amendée, promulguée mardi par le président Thein Sein selon la présidence, dispose que les manifestants doivent désormais seulement informer les autorités, sans plus avoir à obtenir de permission.

Les organisateurs doivent toutefois soumettre cinq jours à l'avance le lieu, les motifs, et l'heure du rassemblement, ainsi que les slogans qui seront repris. En cas de non-respect, l'autorisation tacite peut être révoquée.

La peine pour manifestation illégale a d'autre part été réduite de moitié, à six mois de prison, et celle pour provocation de troubles est passée de deux ans à un an.

"Je pense que ces changements a minima ne l'améliorent pas du tout, elle a toujours des défauts qui ne sont pas en accord avec les normes internationales", a commenté David Mathieson, de Human Rights Watch, à l'AFP.

Selon lui, plus de cent personnes ont été condamnées dans le cadre de la loi sur les manifestations, et quelque 70 autres sont actuellement sous le coup de poursuites.

"C'est une preuve que la loi est utilisée pour empêcher les rassemblements pacifiques, pas pour les garantir", a-t-il estimé.

"Je ne vois pas ça comme une étape positive pour nous (...). Le processus pour obtenir la permission est toujours compliqué", a renchéri May Sabe Phyu, directrice du Réseau pour l'égalité des genres, poursuivie pour avoir mené une manifestation pour la paix en 2012.

Les manifestations étaient rares sous la junte militaire qui a dirigé la Birmanie d'une main de fer pendant près d'un demi-siècle et écrasé dans le sang les soulèvements populaires de 1988 et 2007.

Mais les rassemblements, autorisés ou non, contre les coupures d'électricité ou les saisies de terre, se sont multipliés depuis l'instauration en 2011 d'un gouvernement quasi-civil qui a fait de nombreuses réformes et permis la levée de presque toutes les sanctions occidentales.

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