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Nigeria: 30 morts et plus de 60 femmes enlevées dans le nord-est

Une capture d'écran du 12 décembre 2013 d'une vidéo obtenue par l'AFP montre l'homme qui clame être le chef du groupe islamiste extrémiste nigérian Boko Haram, Abubakar Shekau [ / Boko Haram/AFP/Archives] Une capture d'écran du 12 décembre 2013 d'une vidéo obtenue par l'AFP montre l'homme qui clame être le chef du groupe islamiste extrémiste nigérian Boko Haram, Abubakar Shekau [ / Boko Haram/AFP/Archives]

Une trentaine de personnes ont été tuées et plus de 60 femmes enlevées dans de nouvelles attaques attribuées au groupe islamiste armé Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, deux mois après le kidnapping de plus de 200 adolescentes dont on ignore toujours le sort.

Ces tueries et enlèvements ont eu lieu au cours d'une série d'attaques réparties sur plusieurs jours la semaine dernière dans le village de Kummabza, dans le district de Damboa, dans l'Etat de Borno, ont déclaré mardi des responsables locaux.

Le quartier général de la Défense nationale nigériane a affirmé lundi soir sur Twitter qu'il cherchait "à confirmer les nombreuses informations faisant état d'enlèvements de jeunes filles dans le Borno".

L'armée n'a pas pu être contactée par l'AFP mardi mais, selon un responsable de Damboa qui a souhaité rester anonyme, "plus de 60 femmes ont été attaquées et emmenées de force par les terroristes".

Des sandales tâchées de sang sur le lieu d'un attentat à la bombe à Kano le 23 juin 2014 [Aminu Abubakar / AFP]
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Des sandales tâchées de sang sur le lieu d'un attentat à la bombe à Kano le 23 juin 2014

"Le chef du village de Kummabza nous a dit que, parmi elles, il y a des enfants âgés de 3 à 12 ans" a-t-il ajouté.

Le chef d'une milice locale, Aji Khalil, a pour sa part confirmé que "plus de 60 femmes ont été enlevées par des terroristes de Boko Haram".

Un autre habitant réfugié à Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno, a affirmé que "plus de 30 hommes ont été tués pendant cette attaque qui a duré presque quatre jours". "Les assaillants ont ensuite tenu tout le village en otage pendant trois jours" a-t-il dit.

"Le village a été détruit. Certains des survivants qui n'avaient aucun moyen de se déplacer, notamment les femmes et les hommes âgés, ont marché jusqu'à Lassa, dans le district d'Asikara-Uba, à 25 kilomètres" de là, d'autres ont trouvé refuge dans l'Etat voisin d'Adamawa, a précisé le responsable de Damboa.

Ali Ndume, sénateur du sud de l'Etat de Borno, où est située Damboa, a confirmé à l'AFP qu'"il y a eu des enlèvements dans certains villages" mais n'est pas sûr que leur nombre soit aussi important.

Des jeunes femmes et hommes ont été enlevés par les islamistes "qui ont laissé les personnes âgées" à Kummabza, peu peuplé pendant la saison des pluies à cause des inondations et non gardé par l'armée, selon le sénateur. Des journaux nigérians évoquent le rapt de 30 garçons.

Par ailleurs, des habitants de trois villages du district d'Askira Uba ont affirmé avoir été victimes durant le week-end d'attaques qui, selon l'un d'entre eux, Emos Ali, ont fait "de nombreux" morts. Aucun bilan officiel n'a pu être obtenu dans l'immédiat.

- Huit membres présumés de Boko Haram tués par l'armée camerounaise -

Des violences ont aussi eu lieu dans l'Etat de Kaduna (nord), théâtre de violences interethniques depuis plusieurs années: 38 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, ont été tuées lundi soir par des hommes armés dans l'attaque de deux villages, Karshi et Nandu, selon des responsables locaux.

Lundi, un attentat à la bombe attribué à Boko Haram avait fait au moins huit morts et douze blessés dans une université de Kano, la plus grande ville du nord du Nigeria.

L'attaque a "traumatisé chacun d'entre nous", a déclaré mardi le nouvel émir de Kano, Sanusi Lamido Sanusi, après avoir rendu visite aux blessés hospitalisés. "Nous prions Allah pour qu'il mette fin à cette situation sécuritaire et puisse Allah ne pas autoriser la répétition de cela", a-t-il dit, commentant pour la première fois les violences de Boko Haram depuis sa nomination début juin.

Huit membres présumés du groupe ont été tués dans la nuit de lundi à mardi par les forces de sécurité camerounaises dans l'extrême-nord frontalier avec le Nigeria, selon un responsable local de la gendarmerie.

Un rapport de Human Rights Watch datant de fin 2013 fait notamment état d'enlèvements et de viols de femmes et de jeunes filles par le groupe islamiste et d'enrôlement de force de jeunes enfants.

Début juin, au moins vingt jeunes femmes ont été enlevées dans une communauté peule, dans le village de Garkin et ses alentours, à 8 km de Chibok.

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