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Soudan du sud: Washington et Paris favorables à des sanctions

L'ambassadrice américaine à l'ONU, Samantha Power, le 13 avril 2014 au siège des Nations Unies à New York [Don Emmert / AFP/Archives] L'ambassadrice américaine à l'ONU, Samantha Power, le 13 avril 2014 au siège des Nations Unies à New York [Don Emmert / AFP/Archives]

Les Etats-Unis et la France se sont prononcés pour des sanctions de l'ONU à l'encontre des responsables d'exactions au Soudan du Sud, au cours de consultations mercredi au Conseil de sécurité, ont indiqué des diplomates.

Paris a rappelé par ailleurs que les auteurs d'exactions sont passibles d'être traduits devant la Cour pénale internationale (CPI).

"Nous voulons que le Conseil envisage un régime de sanctions", a déclaré l'ambassadrice américaine Samantha Power, citée par des diplomates, au cours de ces consultations à huis clos. Son homologue français Gérard Araud a "soutenu pleinement la proposition américaine": "Nous devons affirmer que les responsables seront punis", a-t-il dit, soulignant que "des atrocités sont commises par les deux camps" au Soudan du Sud.

Selon l'ONU, les rebelles sud-soudanais ont tué il y a quelques jours des centaines de civils à Bentiu (Etat d'Unité, nord), un massacre qualifié "d'abomination" par la Maison Blanche.

"La France réitère sa condamnation des atrocités commises au Soudan du Sud, dans un camp de la mission des Nations unies à Bor (est) et dans la ville de Bentiu", a indiqué jeudi à Paris le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français, Romain Nadal.

L'ambassadeur français à l'ONU, Gérard Araud, le 13 avril 2014 au siège des Nations Unies à New York [Don Emmert / AFP/Archives]
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L'ambassadeur français à l'ONU, Gérard Araud, le 13 avril 2014 au siège des Nations Unies à New York

Selon lui, Paris "soutient toutes les initiatives de la communauté internationale pour mettre fin aux exactions de masse commises depuis l’explosion du conflit au Soudan du Sud, le 15 décembre, notamment la proposition américaine de sanctions individuelles" à l’encontre de ceux qui font obstacle à la cessation des hostilités en se rendant responsables d'exactions.

"La France rappelle en outre que tous les auteurs de violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire devront répondre de leurs actes, le cas échéant devant la justice pénale internationale", a ajouté le porte-parole français.

Le Conseil de sécurité n'a annoncé pour l'instant aucune décision.

Sa présidente, l'ambassadrice du Nigeria Joy Ogwu, a souligné à l'issue des consultations que "le Conseil était uni et déterminé à faire que (ces exactions) ne se produisent plus".

"La plupart" des pays membres ont souhaité "envoyer un message sans équivoque" aux belligérants, a-t-elle ajouté, sans cependant parler de sanctions.

Elle a qualifié "d'intolérable" les attaques contre les bases de l'ONU où sont réfugiés des milliers de civils, comme celle qui s'est produite à Bor jeudi dernier. Au moins 48 civils, sur les 5.000 réfugiés dans la base, y ont été tués, ainsi que 10 assaillants, et plus de 100 personnes ont été blessées, selon les Nations unies.

Le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, a accusé les deux camps de "ne pas être prêts à cesser les hostilités" malgré l'accord de cessez-le-feu qu'ils ont conclu et qui est resté jusqu'ici lettre morte.

"Cela ne peut pas durer ainsi", a-t-il martelé. "Tant qu'il n'y aura pas des conséquences graves pour les parties prenantes (...) le bilan des pertes civiles continuera de croître", a-t-il affirmé, en évoquant "une catastrophe humanitaire de plus en plus certaine".

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