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Brésil: le jeune danseur de la favela de Copacabana enterré aux cris de "Justice !"

Une femme marche dans les rues de la favela de Cantagalo près de Copacabana, où un jeune danseur a été tué, à Rio de Janeiro le 23 avril 2014 [Tasso Marcelo / AFP] Une femme marche dans les rues de la favela de Cantagalo près de Copacabana, où un jeune danseur a été tué, à Rio de Janeiro le 23 avril 2014 [Tasso Marcelo / AFP]

Aux cris de "Justice ! Justice !" et "Police assassine !" quelque 400 personnes ont assisté jeudi à l'enterrement du jeune danseur tué mardi à l'aube dans la favela qui surplombe le quartier touristique de Copacabana, à Rio, surveillées de loin par la police.

"Dehors les UPP !" (Unités de police pacificatrice), scandait la foule, une majorité de jeunes, dans le cimetière Sao Joao Batista au moment où le cercueil de Douglas Douglas Rafael da Silva Pereira (25 ans), alias "DG" était placé dans un caveau, a constaté une journaliste de l'AFP.

Peu avant, la mère du danseur, Maria de Fatima Silva, une infirmière de 56 ans, haranguait les personnes présentes devant l'entrée du bâtiment où se déroulait la veillée du corps. Une centaine de personnes étaient venues à pied depuis la favela, une marche de 5 km dans les rues de Copacabana.

"Personne n'a invité la police. C'est un hommage à DG. Pourquoi sont-ils là ? Ils ont tué mon fils et ils viennent ici ! Ils me dégoutent", a lancé la mère du jeune homme qui affirme qu'il a été tué par la police.

A 50 jours du coup d'envoi du Mondial de football, la mort de DG avait provoqué une émeute mardi soir dans la favela.

Pendant ces troubles, un déficient mental, "Mateus", qui participait à la "révolution des jeunes", a été tué d'une balle en pleine tête par un policier, selon des témoins, mais une enquête est en cours pour déterminer l'origine du tir.

"La police voit la population comme des ennemis. Cela devient une guerre urbaine !", a ajouté la mère de DG dans des déclarations à l'AFP.

A la fin de la cérémonie, la foule a décidé de regagner à pied la favela "pacifiquement" mais des troubles ont éclaté au moment où le cortège passait près d'un commissariat. La circulation a été coupée par des jeunes et la police a lancé des bombes lacrymogènes pour les disperser. Plusieurs commerces ont dû baisser leur rideau de fer avant que la situation ne revienne à la normale.

L'émeute de mardi soir illustre la grande difficulté des autorités de Rio de Janeiro à faire appliquer leur politique de "pacification" des favelas lancée en 2008 en vue de la Coupe du Monde de football (12 juin-13 juillet) et des jeux Olympiques de 2016.

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