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Qui était Jean XXIII, l'autre pape canonisé ?

Le pape Jean XXIII, en 1963.[STRINGER / ANSA / AFP]

Aux côtés de Jean-Paul II, un autre pape sera canonisé le 27 avril à Rome par François. Le pape Jean XXIII (1958-1963), resté dans la mémoire collective comme le "bon pape" et dans l'Histoire comme le promoteur du concile Vatican II. 

 

Beaucoup le compare au pape François. Affable et proche des gens. Jean XXIII, 261e successeur de Pierre à la tête de l'Eglise, n'a peut-être été pape que quatre ans et sept mois précisément (1958-1963) il n'en demeure pas moins qu'il a marqué l'Eglise d'une profonde empreinte.

Présenté comme un "souverain de transition" au moment de son élection, c'est probablement à lui que revient le mérite d'avoir fait entrer l'Eglise dans le monde du XXe siècle.

 

Jean XXIII l'enseignant

Né à Sotto il Monte, près de Bergame en Italie, en 1881 dans une famille modeste, Angelo Giuseppe Roncalli entre au petit séminaire à douze ans.

Ordonné prêtre en 1904, il est nommé secrétaire de l'évêque de Bergame, un fervent soutien des ouvriers. Roncalli restera auprès de lui jusqu'en 1914 et enseignera à cette époque l'histoire.

Il se passionne plus particulièrement pour le concile de Trente. Un signe avant-coureur de son grand œuvre ?

 

Jean XXIII le missionnaire 

Aumônier militaire pendant la Première guerre mondiale, le pape Benoît XV l'appelle au Vatican en 1921 à la Congrégation pour l'évangélisation des peuples qui s'appelle alors la Propaganda Fide.

Une période pendant laquelle il visite de nombreux ordres missionnaires. 

 

Jean XXIII le diplomate

Pie XI le nomme évêque en 1925 et l'envoie en Bulgarie. Il apaise alors les tensions persistantes entre catholiques et orthodoxes.

Délégué apostolique en Turquie et en Grèce à partir de 1935, il participe activement pendant la Seconde guerre mondiale au sauvetage de Juifs. Il alerte le Vatican, sollicite des pays neutres et encourage des congrégations à délivrer de faux certificats.

Roncalli auraient sauvé près de 80.000 Juifs. En 2013, il a été proposé pour être reconnu comme Juste parmi les nations.

 

Jean XXIII le francophile 

A la Libération, il devient nonce apostolique en France et gère avec succès l'épineux problème des évêques compromis avec le régime de Vichy.

Il multiplie les visites dans les diocèses et désamorce un conflit sur l'enseignement scolaire. Observateur du Saint-Siège à l'Unesco en 1953, il est créé cardinal la même année et repart en Italie pour devenir patriarche de Venise.

 

Jean XXIII le pasteur 

A Venise, Roncalli révèle ses talents de pasteur. Il y organise un synode diocésain, utilise les transports en commun, multiplie les signes de présence joviale et d'ouverture en direction des paroissiens.

Quand en 1958 s'ouvre le conclave pour désigner un successeur à Pie XII, Roncalli ne fait pas partie des papabile.

 

Jean XXIII, le pape qui déconcerte 

C'est pourtant lui que les cardinaux électeurs choisissent après sept jours de conclave et dix tours de scrutins. A 77 ans, il semble alors voué à être un pape de transition.

Il a pourtant toutes les qualités. Un certain conservatisme doctrinal, une sensibilité sociale, notamment auprès du mouvement des prêtres ouvriers, une connaissance fine de la diplomatie et un authentique statut de pasteur

Dès le début, il déconcerte par son style, radicalement différent de ses prédécesseurs. Il tient particulièrement au caractère pastoral de sa charge, celui d'évêque de Rome. Il visite les églises, des hôpitaux et des prisons.

Symboliquement, il recommande à l'Osservatore Romano, l'organe de presse du Vatican, de cesser l’usage des superlatifs d’usage pour le qualifier.

Sur le front diplomatique, il engage un dialogue avec le bloc de l'Est et fait un appel à la paix à la radio lors des crises qui secouent les deux camps.

 

Aggiornamento

Mais ce qui surprend le plus, c'est ce 25 janvier 1959. Jean XXIII convoque un concile œcuménique. Il souhaite mettre l'Eglise à l'écoute de son époque.

La Curie redoute des innovations trop marquées. Le Concile s'ouvre néanmoins le 11 octobre 1962 après des mois de préparation et la détermination d'un ordre du jour.

 

Jean XXIII, le pape de la paix

Le 11 avril 1963, il promulgue l'encyclique "Pacem in terris", dans lequel il préconise que ce soit désormais la "loi morale" qui régisse la relation entre les États, prônant la solidarité, la justice et la liberté.

Atteint d’un cancer de l'estomac et de la prostate, il meurt le 3 juin 1963, le lundi de Pentecôte.

Surnommé, le "bon pape", il a été béatifié en 2000 par Jean Paul II. Et François a décidé, à la surprise générale, en septembre 2013, sa canonisation.

En faisant une petite entorse à la tradition dans la mesure où Jean XXIII n'est crédité que d'un seul miracle alors que le long processus vers la sainteté en requiert deux.

 

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