En direct
A suivre

Le corps de Garcia Marquez incinéré à Mexico

Une vendeuse de journaux tient un quotidien annonçant la mort de Gabriel Garcia Marquez à Bogota le 18 avril 2014 [ / AFP] Une vendeuse de journaux tient un quotidien annonçant la mort de Gabriel Garcia Marquez à Bogota le 18 avril 2014 [ / AFP]

Auteurs, lecteurs, politiques et artistes du monde entier ont salué encore vendredi la mémoire de l'écrivain colombien, Prix Nobel de littérature, Gabriel Garcia Marquez, mort la veille à son domicile à Mexico, à l'âge de 87 ans.

La dépouille de l'auteur de "Cent ans de solitude", prix Nobel 1982, a été incinérée, a annoncé l'ambassadeur de Colombie au Mexique, José Gabriel Ortiz.

La radio colombienne Caracol avait auparavant affirmé que son corps avait été incinéré jeudi, le jour même de sa mort.

Selon Caracol, les cendres du prix Nobel reposeraient maintenant au funérarium J. García López, dans le quartier Pedregal du sud de Mexico. Le funérarium a indiqué à l'AFP que le service avait "eu lieu", sans donner de précisions.

L'écrivain et journaliste est décédé jeudi "à 12H08 (18H08 GMT)", selon la radio. "Il a présenté une insuffisance rénale, puis respiratoire" qui lui a été fatale.

Gabriel Garcia Marquez à l'inauguration du IVe congrès de la langue espagnole, à Carthagène (Colombie), le 26 mars 2007 [ / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
Gabriel Garcia Marquez à l'inauguration du IVe congrès de la langue espagnole, à Carthagène (Colombie), le 26 mars 2007

Garcia Marquez, qui a inspiré des générations d'auteurs, avait récemment été hospitalisé pour une pneumonie et avait quitté l'hôpital le 8 avril.

Dans la maison de l'écrivain, située dans le quartier résidentiel de Pedregal, au sud de Mexico, sa veuve Mercedes Barcha et ses fils Rodrigo et Gonzalo ont reçu des visites en privé.

Fleurs et cadeaux ont afflué toute la journée, notamment un bouquet de marguerites et de roses blanches avec un message de condoléances de la chanteuse colombienne Shakira.

- "Immortel" -

Dans la nuit, la famille avait reçu des écrivains mexicains, tels Hector Aguilar Camin, Angeles Mastretta et Xavier Velasco, ainsi que des proches et amis.

Bio-portrait de Gabriel Garcia Marquez [F. Hugon / AFP]
Photo
ci-dessus
Bio-portrait de Gabriel Garcia Marquez

Mercedes Barcha et ses fils ont décidé qu'il n'y aurait pas d'honneurs funèbres rendus à la maison funéraire où sa dépouille a été transportée jeudi escortée par un important cordon policier.

En Colombie, où un deuil national de trois jours a été décrété, la population célébrait le Vendredi saint avec, dans les prières et les cœurs, la passion vouée à Gabriel Garcia Marquez.

A Bogota, les journaux ont diffusé des éditions spéciales, événement rarissime en ce jour férié où la presse ne paraît habituellement pas. "Immortel", proclamait notamment en Une El Espectador, son ancien employeur.

"Bien sûr que je vais prier pour lui. Je vais demander au Christ de le placer près de lui comme il se doit. C'était un homme immense", a lancé à l'AFP, les yeux rougis, Doris Vidales, une mère au foyer de 58 ans, en route pour aller s'agenouiller devant la vierge de Montserrate sur les hauteurs de Bogota.

Le président colombien Juan Manuel Santos a proposé à la famille de Garcia Marquez tout le soutien nécessaire pour un hommage dans son pays "au plus grand Colombien de tous les temps".

Dans son village natal d'Aracataca (nord), des hommages spontanés lui étaient rendus dans sa maison transformée en musée.

"Dès que la nouvelle est tombée, des gens sont venus immédiatement. Ils ont commencé à allumer des bougies (...) Nous avons décrété cinq jours de deuil avec le maire", a expliqué à l'AFP Rubiela Reyes, guide au musée où s'amoncellent également messages, photos, fleurs et amulettes.

Une rue d'Aracataca, village natal de Garcia Marquez, le 18 avril 2014 [Eitan Abramovich / AFP]
Photo
ci-dessus
Une rue d'Aracataca, village natal de Garcia Marquez, le 18 avril 2014

Dans le bourg, qui a inspiré à l'auteur Macondo, où se déroule l'action de "Cent ans de solitude", des chanteurs populaires entonnaient également des refrains en hommage à l'illustre citoyen, dont le maire espère que les cendres reposeront dans sa localité.

"Nous ne pouvions pas ne pas venir", a raconté à l'AFP Aida Maestre, mère au foyer de 60 ans, qui passait le week-end de Pâques sur la côte caribéenne, à 70 km d'Aracataca.

"Avant lui, nous n'existions même pas sur la carte de la Colombie", a rappelé dans la presse locale l'ancien maire, Pedro Sánchez Rueda.

Le Mexique, pays où il habitait depuis les années 60, se préparait, quant à lui, à lui rendre un hommage national lundi au Palais des Beaux-Arts de Mexico.

- Un hommage universel -

La mort de l'un des plus grands écrivains de l'histoire de la littérature de langue espagnole a déclenché dès jeudi une avalanche de messages de condoléances venus du monde littéraire comme du monde politique et d'admirateurs de tous les pays, de Barack Obama au prix Nobel de littérature péruvien Mario Vargas Llosa en passant par la Chilienne Isabel Allende.

Le prix Nobel de littérature colombien Gabriel Garcia Marquez à Mexico le 6 mars 2014 [Yuri Cortez / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
Le prix Nobel de littérature colombien Gabriel Garcia Marquez à Mexico le 6 mars 2014

Le président cubain Raul Castro a joint sa voix à celle de nombreux autres chefs d'Etat de la région. "Les Cubains ont perdu un grand ami, intime et solidaire", a-t-il affirmé. "L'œuvre d'hommes tels que lui est immortelle", a ajouté Raul Castro, dont le frère Fidel, ami intime de Garcia Marquez, n'avait pas réagi vendredi.

De l'autre côté de l'Atlantique, Mariano Rajoy, président du gouvernement espagnol, les présidents français François Hollande ou russe Vladimir Poutine ont également rendu vendredi hommage au défunt.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités