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Barakat, le mouvement qui s'oppose à Bouteflika

Un sympathisant de Barakat interpellé le 16 avril dernier à Alger.[AFP]

Les Algériens votent ce jeudi pour élire leur président. Sauf surprise, Abdelaziz Bouteflika devrait être réélu pour un quatrième mandat de cinq ans. Mais il doit faire face à une certaine contestation, et notamment le mouvement Barakat.

 

Santé fragilisée par un AVC intervenu il y a un an, réformes jugées trop timides par une partie de la population, nomination de proches à certains postes clefs, scandales de corruption… le troisième mandat d’Abdelaziz Bouteflika s'achève sans enthousiasme.

Parmi les opposants les plus virulents au président en place depuis 1999, figure le jeune mouvement Barakat (Ca suffit en français) qui a peu à peu su s’imposer sur la scène politique algérienne.

 

Un mouvement tout neuf

Barakat est apparu le 22 février dernier. Soit le jour même où le Premier ministre Abdelmalek Sellal a annoncé publiquement la nouvelle candidature d’Abdelaziz Bouteflika trop affaibli pour pouvoir le faire lui-même.

Animé par des trentenaires, le mouvement se veut avant tout citoyen et revendique sa volonté de n’être affilié à aucun courant politique.

"Nous ne sommes pas un mouvement insurrectionnel, nous sommes contre la violence, nous n'appellerons jamais à des actions de rue", ont expliqué le 14 avril des animateurs de Barakat  en conférence de presse.

Le double message lancé par Barakat est explicite : exiger le départ d’Abdelaziz Bouteflika et permettre la libéralisation de la vie politique et sociale de l’Algérie.

"Nous rejetons le quatième mandat ainsi que l’élection présidentielle prévue pour le 17 avril qui représente un affront supplémentaire aux citoyens et aux citoyennes" indique son texte fondateur.

 

Sa figure de proue est une femme

Depuis sa création, le mouvement refuse de se doter d’une direction claire et distincte. Soutenu par le romancier Moustapha Benfodil ou encore le journaliste Mehdi Bsikri, il peut aussi compter sur Amira Bouraoui, sa véritable figure de proue.

A 38 ans, cette gynécologue maîtrise aussi bien la langue française que l’arabe. En février 2011, elle avait participé, à Alger, aux manifestations consécutives aux chutes de Zine El Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak, présidents de la Tunisie et de l’Egypte.

Cette fille d’un haut gradé de l’armée, maman de deux enfants, n’a pas sa langue dans sa poche. Et n’hésite pas à qualifier les dirigeants à la tête de l’Algérie d' "incompétents, de corrompus ou de carriéristes".

A l’image de Barakat, Amira Bouraoui aspire également à vivre dans un Etat de droit, libre et moderne.

 

Manifestations et réseaux sociaux

Depuis le 1er mars, Barakat est présent dans une vingtaine de préfectures et a organisé huit rassemblements.

Si certaines manifestations organisées n’ont pas attiré la foule escomptée, d'autres ont été réprimées par la police algérienne.

La dernière en date, qui devait avoir lieu le 16 avril, a même dû être annulée après que des militants ont été interpellés et dispersés par la police.

Muselé dans les rues, Barakat profite, de fait, des réseaux sociaux pour tisser sa toile et faire entendre sa voix.

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